Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Jésus ressuscité apparaît à ses amis mais ils ont bien du mal à le reconnaître. Il faut que les apôtres osent croire en la résurrection de Jésus pour sortir de leurs peurs et de leur repliement. C’est difficile pour eux de croire et Jésus doit appeler sur eux la Paix pour tenter de les convaincre et leur faire dépasser leurs peurs. Ce n’est pas facile de croire à la victoire de l’amour après avoir constaté son échec apparent sur la croix. Notre foi s’appuie sur la foi de ceux qui ont vu Jésus, « comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain ! » Jésus ne demande pas d’abord de comprendre la Résurrection, mais de la constater et de se laisser interpeller par elle. La rencontre de Jésus vivant est la manifestation de sa présence. C’est lui qui a l’initiative et qui se manifeste vivant au milieu de nous. Nous constatons combien cette foi est difficile à être intégrée dans notre vie, Jésus doit encore revenir. La fraction du pain n’abolit pas l’impression d’absence car entre le sacrement visible et la réalité invisible un espace reste ouvert, celui de la foi.
"Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Jésus nous aide à le reconnaître, « il leur montra ses mains et ses pieds. » Il est vraiment vivant, tout ce qu’il a dit s’est réalisé, il est un chemin d’Amour. La Parole insiste sur le fait que Jésus ressuscité a un corps de chair. Pour effectuer le retournement de la peur à la foi, les apôtres constatent la réalité corporelle de la résurrection de Jésus. C’est bien Jésus qu’ils ont rencontré hier qui était mort, et qui aujourd’hui est vivant. Cela n’a pas été facile pour les disciples de croire que c’était bien le même qui était mort, puis qui est ressuscité. Jésus ressuscité donne des signes et nous sommes bouleversés par son amour empreint de tendresse. Il leur a fallu constater, en touchant ce corps, en entendant sa voix, que c’était bien lui.
"Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. Jésus, qui a traversé la mort, souligne le lien qui existe entre sa vie passée toute d’humilité et de souffrance, et la Résurrection que nous célébrons dans le mystère pascal. La reconnaissance de Jésus ressuscité nous permet, à sa suite, la reconnaissance de nous-mêmes comme des serviteurs souffrants promis à la résurrection. Le mystère de la résurrection est un mystère d’espérance. Il faut que l’Esprit Saint nous soit donné pour que nous entrions dans ce mystère. Tout ce que Jésus a fait, nous essayons de le refaire. C’est une communion de vie, une présence à son mystère et une intégration de notre être à son Mystère. En grandissant dans la foi, Jésus prend « corps » en nous et nous devenons des témoins d’espérance.
évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église