Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. Les disciples pressentent le départ de leur Maitre, ils entendent que Jésus va être mis à mort pour leur donner la Vie. Ce passage par la mort est incompréhensible pour eux ! Cela n’a rien d’attrayant et provoque beaucoup de crainte en eux. Jésus va leur être enlevé et c’est insupportable. Ils avaient laissé leur cœur s’attendrir par lui. Ils se sont attachés à lui, ils l’aiment. Ils ne savent pas encore que ce chemin a une telle importance pour Lui, car c’est ainsi il nous sauve. Cette Parole : « Je pars vous préparer une place, » les intrigue beaucoup car c’est entendre que Jésus qu’ils aiment, en qui ils ont mis leur confiance, va disparaître à leurs regards. Ils n’acceptent pas, ils ne comprennent pas, que Jésus marche vers sa passion. Or Jésus, avant sa mort, veut nous faire déjà entrer dans l’expérience de sa résurrection. Il n’a cessé d’enseigner la vie à venir, la vie en plénitude dans le Royaume. Dans ce temps pascal, nous sommes appelés à changer notre regard.
"Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. Nous sommes des pèlerins qui marchent seuls, désemparés. Jésus vient à nous, il porte nos expériences et il nous remplit de joie. Tout ce qui était épars dans notre vie, nos joies et nos peines, nos réussites et nos échecs, Jésus le porte dans un mouvement vers les autres. Nous sommes rassemblés dans la Vie de Jésus, dans son don de lui-même, sa mort sur la Croix et sa Résurrection au matin de Pâques. Il nous est alors donné d’être alors en vérité. Jésus Ressuscité nous ouvre à une vie toujours plus large avec nos frères. Mais le désarroi des disciples est grand, il s’exprime par Thomas : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus insiste sur le fait que ce passage est pour lui nécessaire, qu’il est essentiel pour le salut qui sauve et nous entraine vers le Père. Il leur faut regarder Jésus, et dans ce regard, aller au-delà de ce qu’ils voient. Dans la vie ordinaire nous ne pouvons pas en rester à ce que nous voyons, nous sommes entraînés plus loin. Alors non seulement il nous faut regarder Jésus, dans un au-delà, il nous faut le suivre, et mettre nos pas dans ses pas.
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. Jésus nous conduit vers le rassemblement du ciel. Chacun, si différents, est rassemblé par lui pour former un seul Corps, le Corps du Christ Ressuscité. Tout ce qui a été vécu par Jésus est vécu dans son corps qui est l’Église. C’est le chemin que chacun de nous doit parcourir. L’épouse va imprimer sur son visage les traits du visage de Jésus. « L’épouse suit l’Agneau partout où il va. » Croire que Jésus est le Chemin, c’est le suivre. Nous n’avons rien à craindre en le suivant. En croyant dans ce mystère de Jésus, nous touchons déjà le terme. Jésus est le chemin, il est la vérité, il est la vie. En entrant dans ce mystère de foi de Jésus, nous touchons dans la foi le Père : "Qui me voit, voit le Père."
Nous demandons la grâce de croire au Père invisible que Jésus nous annonce pour nous laisser attirer par lui.
Père Gilbert Adam
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évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église