Dans la vie de tous les jours, des milliers de pensées traversent notre esprit. Lorsqu’elles sont mauvaises, faut-il toujours y voir un péché ?
Dans son débat avec les pharisiens sur le pur et l’impur, Jésus montre que ce qui souille l’homme ce n’est pas ce qui entre en lui, mais ce qui en sort : « Ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur. Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations » (Mt 15, 18-19). Le Discours sur la montagne nous alerte également : l’interdit du meurtre concerne aussi la colère intérieure, l’interdit de l’adultère concerne aussi le regard de convoitise (Mt 5, 22 et 28).
Saint Augustin le souligne : « Il est des hommes qui s’abstiennent des actions mauvaises et non des mauvaises pensées. Ceux-là purifient la chair et non l’esprit ». Il donne cet exemple très direct : l’homme pris par la passion ne se vautre sans doute pas dans le lit de la femme désirée, pourtant il s’y vautre bel et bien en esprit. C’est aussi la pensée de saint Jérôme : « Ce n’est pas la volonté de pécher qui manque à cet homme, c’est l’occasion ».