"Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l’heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra." Jésus nous redit combien il nous faut demeurer dans une grande vigilance dans la prière. C’est là que nous vérifions que nous sommes bien dans la dynamique de la vie, en mouvement, en attente, en éveil pour sa venue. Nous ne savons pas à quel moment notre vie s’arrêtera, quand sera la rencontre du Bien aimé. Une nouvelle béatitude nous est offerte : « Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. » Cette béatitude est donnée au serviteur qui est trouvé à son travail, heureux de sa tache. L’image du chantier nous parle de l’œuvre de Dieu. L’harmonie se fait quand chacun a réalisé l’œuvre que le maître a décidé pour lui. C’est dans la persévérance avec laquelle nous accomplissons notre tâche que cette béatitude sera notre. Attendre vraiment le Seigneur Jésus, c’est garder notre foi en lui, en sa présence. L’Évangile fait naître en nous une attitude d’attente et d’accueil. Le retour de Jésus n’est pas comme une lumière qui mettrait dans l’ombre le monde présent, au contraire, il éclaire notre vie présente !
"Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? » Le Seigneur répond : « Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si le même serviteur se dit : ’Mon maître tarde à venir’, et s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Jésus s’adresse à ceux qui ont la charge de l’œuvre de Dieu. Nous avons la certitude que Dieu fait son œuvre en nous et que son Royaume se développe. Jésus nous demande la fidélité et le sens de notre responsabilité dans notre travail. L’Esprit Saint nous dit que nous sommes choisis par Lui pour être ses disciples privilégiés, vigilants. Le maitre d’œuvre qui traverse son chantier et qui voit tous les ouvriers à leur poste comprends le sens de la béatitude : « Heureux celui qui sera trouvé à son travail. »
"Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. A qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. Nous demandons une grande humilité et une belle vigilance pour exercer notre responsabilité. Humilité, parce que nous sommes à la suite de Jésus, mus par l’Esprit Saint. Vigilance parce que Jésus nous donne son amour et sa lumière quand il nous investit à son service et au service de nos frères. La fidélité avec laquelle nous travaillons assure le succès de l’œuvre que Dieu réalise. La civilisation de l’amour peut ainsi s’établir et se réaliser ! Une véritable béatitude se donne quand l’œuvre de Dieu se réalise et que la communauté se construit avec bonheur. Jésus s’est fait le serviteur de tous, il nous demande de servir à notre tour. Il est toujours à notre porte, il nous invite à la vigilance pour le reconnaître lorsqu’il viendra.
cardinal, théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre