Interrogé, le diocèse de Paris ne s’est pas laissé déstabiliser par la polémique naissante. « Nous nous attendions à ce que des informations sortent, mais le projet est toujours en cours d’élaboration. Plusieurs approches sont possibles », commente Karine Dalle, directrice de la communication du diocèse. Le diocèse proposera « un seul projet » d’aménagement mais « celui-ci pourra proposer plusieurs options ». Il sera pas connu « avant plusieurs semaines, peut-être même janvier », précise-t-elle.
Le défi de mieux accueillir 12 millions de visiteurs par an
L’élaboration d’un nouvel aménagement doit répondre à un double défi : accueillir les 12 millions de visiteurs annuels et permettre une visite plus qualitative. Sur le fond, le principe d’une « cathédrale intégralement catholique et donc ouverte à tous » a été retenu, rappelle le père Gilles Drouin, directeur de l’Institut supérieur de liturgie à l’Institut catholique de Paris et membre du groupe de travail du diocèse. « Il s’agit d’éviter le syndrome de la cathédrale Saint-Marc, à Venise, où les catholiques célèbrent le culte dans un espace résiduel. À Notre-Dame, on célèbre au milieu des visiteurs, avec eux et pour eux. Nous tenons à l’articulation du cultuel et du culturel. »
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Selon nos informations, l’aménagement liturgique proposé ne concernera pas simplement l’autel, l’ambon et la cathèdre, mais « l’intégralité de la cathédrale », avec l’idée « d’accompagner chrétiennement la déambulation des visiteurs ». D’où l’hypothèse d’une installation de vitraux contemporains dans les chapelles placées de part et d’autre de la nef, qui viendraient remplacer des vitraux en grisaille, essentiellement blancs, avec des motifs géométriques mais sans motifs figuratifs.
Si rien n’est tranché, cette proposition pourrait être accueillie fraîchement par l’État propriétaire, car un projet de vitrail n’émane pas d’ordinaire de l’affectataire. Pour autant, le recours à l’art contemporain ne serait pas une nouveauté pour la dame de pierre, qui accueille déjà des vitraux de Jacques Le Chevallier datant de 1966 et du mobilier liturgique contemporain.