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14 Février 2021
e 14 février 842, à Strasbourg, Louis le Germanique et Charles le Chauve se prêtent serment d'assistance mutuelle dans la lutte qu'ils mènent contre leur frère aîné Lothaire.
Ce grand moment de l'Histoire occidentale, qui voit l'émergence des langues européennes, nous est rapporté par le chroniqueur Nithard, qui est sans doute aussi l'auteur desdits serments, prononcés en tudesque et en roman.
L'héritage de Charlemagne
Tout commence avec Charlemagne, grand-père de Louis le Germanique, Charles le Chauve et Lothaire. Le grand empereur réunit l'Occident sous son autorité, de l'Ebre (en Espagne) à l'Elbe (en Allemagne). Mais il ne croit pas que la dignité impériale lui survivra et ne voit pas d'inconvénient à se soumettre à la coutume germanique du partage de l'héritage entre tous les fils.
Le 6 février 806, à Thionville, Charlemagne prépare la division de son empire entre ses trois fils, nommés « consorts du royaume et de l'Empire ». Mais la disparition prématurée de deux d'entre eux permet au survivant, Louis 1er le Pieux (ou le Débonnaire, traduction tardive et fautive du mot latin Pius, Pieux) de récupérer l'intégralité de l'héritage à la mort de Charlemagne, en 814.
Né en 778 (l'année de Roncevaux), Louis a été nommé par son père roi roi d'Aquitaine dès l'âge de 3 ans et a géré ses terres avant de recevoir la totalité de l'empire en héritage.
Ainsi, par le plus grand des hasards, l'empire rassemblé par Charlemagne en un demi-siècle de guerres échoit intact entre les mains de son unique héritier. Mais la coutume germanique va reprendre le dessus et entraîner sa dissolution rapide.
Empire Carolingien
Du traité de Verdun au traité de Mersen
L'empire fondé par la famille des Pippinides et son plus illustre rejeton, Charlemagne, est l'héritier direct du Regnum Francorum, le royaume franc de Clovis et des mérovingiens. À sa mort, le 28 janvier 814, le grand empereur ne laisse heureusement qu'un fils légitime. Celui-ci, sous le nom de Louis le Pieux, recueille l'héritage intact.
Mais quand il meurt à son tour le 20 juin 840 en laissant trois fils, la règle germanique du partage entre les héritiers reprend le dessus. Elle aboutit très vite à l'éclatement de cet empire carolingien et conduit à l'émergence des grandes nations actuelles (France, Allemagne...).
Division de l'empire carolingien
Les premiers conflits successoraux surviennent avec les petits-fils de Charlemagne. Charles le Chauve et Louis le Germanique commencent par se liguer contre leur aîné, Lothaire, et font à Strasbourg, le 14 février 842, le serment de s'entraider. Le conflit s'achève provisoirement l'année suivante, en août 843, par un compromis entre les trois frères conclu à Verdun.
- traité de Verdun (août 843) :
Par le traité de Verdun, Louis le Germanique s'assure la Francia orientalis (l'Allemagne actuelle) et Charles le Chauve, son demi-frère, né de Judith de Bavière, la Francia occidentalis.
Lothaire, l'aîné, obtient le titre impérial, purement honorifique, et se contente de la partie centrale de l'empire, la Francie médiane. Son domaine consiste en une frange de territoires étirée des bouches de l'Escaut à la plaine du Pô, en Italie, en passant par le couloir rhénan et le sillon rhodanien.
Aucune considération ethnique n'intervient dans ce découpage à la hâche. Ainsi la Francie occidentale s'approprie-t-elle la Flandre littorale de langue germanique, jusqu'aux bouches de l'Escaut...
- traité de Prüm (855) :
Lothaire 1er ajoute à la difficulté en partageant son domaine entre ses trois fils, à la veille de sa mort, en 855, par le traité de Prüm (dans le massif de l'Eifel, à l'est des Ardennes).
- son fils aîné devient à son tour empereur sous le nom de Louis II et conserve l'Italie.
- le second, Charles, devient roi de Bourgogne. Ses territoires s'étendent en fait de la Méditerranée à la Bourgogne actuelle, en incluant la Provence, Lyon et la Suisse.
- le troisième, Lothaire II, reçoit la partie septentrionale, située entre la Meuse et le Rhin. Il lui donne son nom. C'est la «Lotharingie» (après moult déformations, ce nom deviendra... Lorraine). Cette province médiane et indéfendable va dès lors susciter la convoitise de ses deux puissants voisins : la Francie occidentale et la Francie orientale.
- traité de Mersen (août 870) :
À la mort de Lothaire II, en 870, Charles le Chauve et Louis le Germanique, toujours gaillards, se partagent son royaume sans façon. Ainsi la Francie orientale et la Francie occidentale ont-elles désormais une frontière commune qu'elles ne vont cesser de vouloir repousser dans un sens ou dans l'autre.
Un serment bilingue
Forts de leur victoire commune sur Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve décident huit mois plus tard de confirmer leur alliance par les serments de Strasbourg.
L'abbaye de Saint-Riquier à l'époque carolingienne (BNF)C'est à leur cousin germain Nithard qu'ils confient l'affaire. Nithard est l'un des nombreux petit-fils de Charlemagne.
Il est né en 800 du concubinage de sa deuxième fille Berthe avec Angibert. Ce familier de la cour d'Aix-la-Chapelle est devenu comte-abbé de Saint-Riquier, à l'embouchure de la Somme, près d'Abbeville, avant de finir comme simple moine.
Nithard a hérité de son père, mort en 814, les titres de noblesse et l'abbaye de Saint-Riquier, mais aussi le goût de l'étude. C'est ainsi qu'il rédige les serments de quelques lignes que ses cousins Louis et Charles prononcent à Strasbourg.
Louis le Germanique prononce son serment non dans sa langue mais en langue romane (l'ancêtre du français), pour être compris des soldats de son rival et associé. Charles le Chauve fait de même en langue tudesque (l'ancêtre de l'allemand).
Le serment est repris par les soldats présents dans leur langue habituelle. C'est que les habitants du « Regnum francorum » (le royaume des Francs) ont pratiquement oublié le latin et commencent à se distinguer par leurs idiomes selon qu'ils se trouvent à l'ouest ou à l'est de la Meuse.
Aussi peut-on dire que les serments de Strasbourg traduisent l'émergence des langues modernes. C'est ce qui fait leur importance historique, bien plus que leur aspect proprement politique.
Le récit de cette quadruple prestation de serment nous a été rapporté par Nithard lui-même dans le récit qu'il a fait de la guerre fratricide entre ses cousins germains : Histoire des fils de Louis le Pieux.
Le chroniqueur est mort peu après au combat, soit en défendant ses terres contre les Vikings, soit du côté d'Angoulême en guerroyant contre Pépin II d'Aquitaine.
L'empire s'émiette
Les serments de Strasbourg aboutissent l'année suivante à un compromis signé à Verdun et au partage en trois de l'empire carolingien (843).
Lothaire conserve le titre impérial, purement honorifique, et se contente de la partie centrale de l'Empire. Mais ses domaines feront l'objet d'un nouveau partage entre Louis le Germanique et Charles le Chauve par le traité de Mersen (870).
Sur les ruines de l'empire carolingien émergeront deux ensembles nationaux distincts, la France et l'Allemagne, ainsi que, plus tard, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse etc.