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12 Février 2021
12 février 1554 : exécution de Jeanne Gray
Touchante victime d’une ambition qui n’était pas la sienne, Jeanne Gray porta sur l’échafaud les vertus, les grâces, l’esprit et le savoir, pour n’avoir pas résisté avec assez d’héroïsme à l’ascendant d’un père et d’un époux : elle perdit la vie à dix-sept ans pour avoir occupé le trône pendant quelques jours. Le sang royal, qui coulait dans ses veines, causa tous ses malheurs.
Marie, seconde fille de Henri VIII, roi d’Angleterre, et veuve de Louis XII, roi de France, avait épousé le duc de Suffolk, dont elle eut une fille, qui fut comtesse de Dorset. Cette dernière donna le jour à trois filles, dont Jeanne était l’aînée.
Henri VIII avait réglé sa succession ainsi qu’il suit : d’abord il avait appelé son fils Edouard VI, et après lui les princesses Marié et Elisabeth, toutes deux déclarées bâtardes par un bill du Parlement. Un autre acte émané de cette volonté bizarre et despotique, excluait du trône la descendance de Marguerite, reine d’Ecosse et fille, aînée de Henri VII, tandis qu’elle le réservait à celle de la duchesse de Suffolk.
Tel fut l’acte sur lequel le duc de Northumberland résolut de s’appuyer pour placer la couronne dans sa famille et perpétuer son pouvoir. Par ses intrigues, et par ses crimes (voy. 22 Aout 1553), il s’était déjà élevé à la seconde place du royaume : vainqueur, ou, pour mieux dire, assassin de ses rivaux, il régnait sous le nom d’Edouard VI. Sans cesse il répétait à ce prince jeune et faible, mais attaché à la réforme religieuse, que si Marie parvenait au trône, le catholicisme reparaîtrait avec elle, et cette crainte faisait une rive impression sur le roi. Les mêmes, motifs n’agissaient pas dans son esprit contre son autre sœur : mais le duc disait au prince qu’on ne pouvait reconnaître Elisabeth pour légitime, sans accorder à Marie les mêmes droits, et sans lui ouvrir par conséquent l’accès au rang suprême.
Les deux princesses une fois éloignées, la royauté, d’après le règlement de Henri VIII, revenait à la marquise de Dorset. On donna à son mari le titre, devenu vacant de duc de Suffolk, et elle consentit à céder ses droits à Jeanne Gray, sa fille aînée, qui épousa, lord Guilford, quatrième fils de Northumberland. Que de combinaisons, que d’efforts pour conduire deux jeunes époux à l’échafaud, en passant par le trône !
Dans la langueur de ses derniers jours, Edouard, toujours sollicité par le duc, se décide à laisser la couronne à Jeanne Gray. Des juges appelés au conseil reçoivent l’ordre de dresser les lettres patentes « conformes à cette intention. Des débats s’élèvent entre le conseil et les juges ; ceux-ci invoquent un acte du règne même d’Edouard, lequel déclare traître quiconque essaierait de changer l’ordre de succession, établi par le dernier roi. Edouard lève cet obstacle et meurt. (Voy. 6 Juillet 1553.)
Northumberland tint d’abord la mort du roi cachée. Avant de la publier, il voulait s’assurer de la personne de Marie et d’Elisabeth : mais avertie du piège qu’on lui tendait, Marie, qui s’était déjà avancée jusqu’à Greenwich, se retira dans,le comté de Suffolk, d’où elle somma par lettres toute la noblesse d’Angleterre de prendre sa défense. Le duc, jugeant que le moment d’éclater était venu, se rend à Sion-House, résidence de Jeanne Gray, et se présente % elle comme devant sa souveraine, accompagné de Suffolk, de plusieurs pairs et de plusieurs grands personnages de lEtat.
Jeanne ne comprit pas d’abord ce qu’on lui voulait ; car à peine l’avait-on mise, dans la confidence de sa future grandeur. Entièrement livrée à l’étude, elle possédait le latin, le grec et plusieurs langues vivantes. L’éclat d’un diadème ne l’éblouit pas : elle ne vit que l’injustice d’en priver deux princesses auxquelles la naissance l’assurait. Il fallut la presser, la supplier longtemps ; enfin, elle céda aux instances d’un père et d’un époux chéri, et se laissa faire reine. Alors c’était l’usage que les souverains de l’Angleterre vinssent habiter la tour de Londres pendant les premiers jours de leur règne. Northumberland força le conseil à y suivre Jeanne Gray : des ordres furent expédiés pour la proclamer reine dans toute l’Angleterre ; mais la cérémonie n’eut lieu qu’à Londres en présence d’un peuple silencieux.
Marie, s’avançait, escortée de sa fidèle noblesse : Northumberland leva des troupes pour aller au-devant d’elle ; mais il revint sans avoir combattu, et, par un étrange aveu de sa défaite, il suivit l’exemple du conseil, et déclara, lui-même que le trône appartenait à Marie. Il s’opéra un tel mouvement parmi le peuple, que Suffolk ouvrit les portes de la tour, sans même essayer de la d’éfendre. Northumberland, son frère, trois de ses fils et quelques lords furent bientôt amenés dans ce séjour qui, pour Jeanne et son époux, de palais qu’il était d’abord, se transforma en une sombre prison.
La politique, sinon l’humanité, commandait à Marie de ne pas trop ensanglanter les commencements de son règne : Northumberland et deux nobles arrêtés avec lui subirent seuls leur sentence ; celle qui frappa Jeanne et Guilfort ne reçut pas d’exécution. Mais la fille de Henri VIII et de Catherine d’Aragon, se croyant maîtresse absolue du royaume manifesta hautement sa préférence pour l’ancien culte ; en même temps le bruit de son hymen avec le fils de Charles-Quint,Philippe, vint à se répandre : l’Angleterre s’ébranla fortement, à l’idée de devenir une province catholique de la monarchie espagnole. Une conspiration, dont le chef était Wyat, du comté de Kent, se forma contre le pouvoir de Marie : elle embrassait plusieurs comtés, et Suflelk dirigeait les mouvements de ceux dans lesquels étaient situés ses ’biens. Ce vaste plan manqua : Wyat se présenta devant Londres à la tête de quatre mille hommes : il pénétra jusqu’à Westminster ; mais il fut arrêté près de Temple-Bar, et exécuté avec dix de ses complices (6 février 1554). »
Jeanne, toujours captive dans la Tour, n’ignora pas moins les desseins qui tendaient à sa délivrance, que ceux qui avaient préparé sa grandeur : son destin était de répondre des pensées et des actions d’autrui. Quoique l’espérance des révoltés se fondât bien plus sur Elisabeth que sur Jeanne, Marie donna l’ordre de faire mourir cette dernière. Mais, avant de lui envoyer le bourreau, Marie lui envoya des prêtres catholiques qui passèrent trois jours à l’endoctriner. Jeanne Gray conserva sa croyance et sa présence d’esprit : elle écrivit à sa sœur une lettre en grec, pour l’exhorter à la constance dans toutes les situations de la vie ; à cette lettre était jointe une copie des Écritures dans la même langue.
Le jour marqué pour l’exécution de Jeanne, lord Guilfort, son époux,demanda instamment à la voir : mais elle eut le courage de refuser cette entrevue, redoutant pour elle et pour lui la terrible épreuve des derniers adieux. Le conseil avait d’abord décide que Jeanne et son époux recevraient la mort sur le même échafaud : on réfléchit que l’émotion d’un tel spectacle pourrait être dangereuse, et l’on changea les ordres. Jeanne fut décapitée dans l’intérieur de la Tour. Avant de marcher au supplice, elle vit passer Guiliort, et lui donna par la fenêtre quelques marques d’affection : peu d’instants après, elle vit revenir le char sanglant et, quand on lui dit que Guirfort était mort avec courage, le sien parut se ranimer et lui donner la force de supporter cette triste vue. Jeanne attendit ensuite tranquillement l’heure où elle devait subir le même sort. En la conduisant au lieu de son exécution, le gouverneur de la Tour, sir John Gage, lui demanda un souvenir qu’il pût conserver toute sa vie. Jeanne lui donna ses tablettes, où elle venait d’écrire trois maximes que l’aspect du cadavre de son époux lui avait inspirées, l’une en grec, l’autre en latin, et la troisième en anglais. Montée sur l’échafaud, elle adressa aux spectateurs le discours le plus, pathétique : elle n’imputait son malheur à personne ; elle n’en accusait qu’elle-même, en disant que son crime était moins d’avoir porté la couronne, que de ne pas l’avoir refusée avec assez de constance. Elle ajoutait « qu’en vain l’atteinte qu’elle avait donnée aux lois semblait trouver son excuse dans l’autorité qui l’avait forcée d’agir ; qu’elle voulait prouver, par sa résignation à son arrêt, le désir sincère d’expier une faute qu’un excès de piété filiale lui avait fait commettre ; qu’elle-espérait que l’histoire de sa vie servirait à prouver que la pureté des intentions ne justifie nullement les crimes de fait, surtout lorsque ces crimes tendaient en quelque sorte, à nuire au bien public. Après avoir dit ces mots, elle se fit déshabiller par ses femmes, et tendit le col au bourreau avec une contenance ferment assurée.
Le duc de Suffolk fut jugé, condamné et exécuté immédiatement après elle. Lord Thomas Gray périt également. Sir Nicolas Throcmorton fut jugé à Guildhall ; mais, comme il n’y avait point de preuves qu’il eût trempé dans la conspiration, le jury le renvoya absous. La reine, mécontente de ce verdict, au lieu de relâcher l’accusé, comme l’exigeait la loi, le retint prisonnier à la Tour pendant plusieurs années. Le conseil manda les jures, les constitua prisonnière, et leur fit payer une amende de mille ou de deux mille livres, selon les personnes. Cet exemple rendit les autres jurés dociles, et fit tomber quelques têtes de plus.
La mort de Jeanne Gray fut le prélude des supplices qui remplirent le règne de la papiste Marie. (voy. 17 novembre 1558.)
12 février 1644 : Les Puritains font fermer:
les théâtres en Angleterre
Les Putains de Bellini
Le sombre fanatisme des Puritains ne pouvait épargner la comédie ; aussi fut déclarée l’œuvre du démon. On ferma le théâtre, on mura les salles ; on anathématisa les poètes comme des pestes publiques. Un acte du Parlement, consenti par les deux chambres, et passé le 12 Février 1644 assimila les acteurs aux vauriens et aux vagabonds, et les soumit aux peines portées contre la lie de la populace ; et cependant, depuis l’origine du théâtre anglais, les femmes ne paraissaient pas sur la scène ; leurs rôles étaient remplis par de jeunes acteurs à voix grêle. Néanmoins il restait assez de séductions dans cette institution grossière pour exciter les craintes et provoquer la, colère des réformateurs.
Charles Ier régnait encore, et, dans cette même année, ses troupes perdirent la bataille de Marston-Moor contre l’armée du Parlement.
12 février 1894 : attentat au café
Terminus de la gare Saint-Lazare
Ce jour, une bombe est lancée dans le café Terminus. Bilan : 1 mort et 17 blessés. En France, cette toute fin de XIXe est celle d’une crise anarchiste. Ce qu’on appelle alors l’affairisme, le fait que les riches s’enrichissent tandis que les pauvres continuent de s’appauvrir, a déclenché une vague de violences sur le thème de la « société pourrie ». Toute une série d’attentats a lieu depuis 1892. Deux mois avant le café Terminus, l’anarchiste Vaillant lançait une bombe au sein même de la Chambre des députés, avec si peu de dégâts d’ailleurs que le président avait déclaré : « Messieurs, la séance continue ! »
Le 12 février 1894, à neuf heures du soir, Émile Henry, qui est un brillant jeune homme — il n’a que 21 ans — entre dans le café de l’hôtel Terminus à la gare Saint-Lazare. Il avait pour objectif initial d’assassiner le président Carnot qui avait refusé de gracier Vaillant. Seulement le nombre de policiers autour de l’Élysée l’avait découragé. Il est d’abord allé chez Vignon, puis au café de la Paix, mais il n’y avait pas assez de monde, dira-t-il froidement.
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Arrivé devant le Terminus, il sort de la poche de son pardessus une bombe artisanale, il allume la mèche, jette son cigare, va faire un petit tour dans le café puis lance son engin. C’est l’explosion : les miroirs, les boiseries, les tables, sont brisés. 17 blessés donc, et un mort, un certain monsieur Borde.
C’est un garçon de café qui se saisit de lui alors qu’il tentait de s’enfuir. Il va être très vite jugé, guillotiné le 21 mai suivant. Ce n’est pas le dernier attentat anarchiste, puisque le 24 juin, Caserio, un anarchiste italien cette fois, va venger ses amis Vaillant et Henri. C’est lui, finalement, qui assassinera Sadi Carnot à Lyon.
12 Février 1915 : Lucien Bersot
est condamné à mort
Le 12 février 1915, le jour où un certain Lucien Bersot est condamné à mort. Son crime : avoir refusé de porter un certain pantalon. 1915, on est en pleine Première Guerre mondiale, à Fontenoy, dans l’Aisne. Il fait froid en cet hiver 1915, les combats font rage et le soldat Bersot grelotte. Et pour cause : il ne porte qu’un pantalon en lin blanc. On appelle cela un « bourgeron », c’est un vêtement destiné à être porté à l’intérieur, dans les casernes.
Seulement voilà : lors de son arrivée, il n’y avait plus de pantalon de laine rouge, le fameux « pantalon garance » du premier uniforme de nos Poilus. Lucien Bersot en demande donc un à son supérieur qui lui propose un pantalon trouvé sur un cadavre, et maculé de sang. Bersot refuse de le porter, ce qui peut se comprendre. Mais le lieutenant André, son supérieur, prend ce refus pour un acte d’insubordination. Il punit Bersot de huit jours de prison !
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Sept de ses amis tentent alors de raisonner les officiers. Un beau geste, mais qui va aggraver la situation : tout cela sent la mutinerie. En ce 12 février 1915, Lucien est donc jugé et condamné à mort, pour l’exemple ! Le lendemain, à 6h30 du matin, Lucien est conduit devant le peloton d’exécution. Il aura juste le temps de crier le nom de sa femme et de sa fille ; puis il s’effondre.
Maigre consolation pour sa famille : il sera réhabilité en 1922. Son histoire, beaucoup plus tard, sera adaptée pour la télévision par Yves Boisset, sous le titre Le pantalon, un pantalon rouge qui d’ailleurs a vite été abandonné au profit de tenues plus discrètes.
Franck Ferrand
Europe 1