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28 Décembre 2021
Pourquoi le massacre des saints Innocents ?
Mardi 28 décembre |
Saints Innocents
Pourquoi le massacre des saints Innocents ?
Matteo Di Giovanni/Public Domain
Jean-Thomas de Beauregard, op - publié le 27/12/21
Le massacre des saints Innocents, à cause d’un enfant sans défense, est le signe de la peur d’un avenir imprévisible. Aujourd’hui encore, l’imprévu n’a pas sa place, l’enfant sans défense menace toujours les pouvoirs établis.
Furieux et inquiet à la perspective d’un pouvoir concurrent du sien, Hérode fait massacrer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute sa région. L’évangéliste compose son récit avec en mémoire un événement analogue beaucoup plus ancien, celui du massacre des enfants des Hébreux par Pharaon à l’époque de l’esclavage en Égypte (Mt 2, 13-18). Jésus apparaît donc d’emblée comme le nouveau Moïse. Il est cet enfant qui échappe miraculeusement à la mort parce que Dieu l’a mis à part pour libérer son peuple.
Les querelles pour distinguer ce qui, dans le récit de Matthieu, est historiquement exact de ce qui relève de la reconstruction théologique à partir d’un modèle bien connu sont vaines. D’abord parce que l’histoire bégaie. Sans être jamais une répétition à l’identique, l’histoire produit régulièrement une succession de faits qui en rappellent étrangement d’autres plus anciens. L’évangéliste ne fait qu’inscrire l’événement dans une histoire plus vaste qui contribue à l’éclairer et à lui donner sa pleine signification. Du reste, les chroniques de l’époque racontent que le roi Hérode avait fait assassiner trois de ses fils dans ces années-là tant il était paranoïaque et jaloux de son pouvoir, ce qui rend le récit de Matthieu très plausible à défaut d’être absolument certain.
Hérode était prêt à tout
Tel qu’il est, ce récit d’Évangile frappe par la disproportion entre la cause et les effets : un bébé anonyme dans une mangeoire, est-ce une menace pour un roi ? Et pourquoi faire massacrer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans alors que c’est un nouveau-né de quelques jours qui est visé ? Cet acte apparemment fou est en fait très explicable. Là encore, les chroniqueurs de l’époque nous renseignent. Le pouvoir d’Hérode était faible, suspendu au bon vouloir de l’occupant romain, livré aux querelles entre factions juives rivales. Les rumeurs de la venue d’un messie, même encore enfant, pouvaient dégénérer en émeutes et en violences si les foules s’en emparaient. Cela s’était d’ailleurs vérifié plusieurs fois au cours de l’histoire récente du pays. Quant à massacrer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans, c’est évidemment monstrueux et sans commune mesure avec l’objectif visé. Mais dans l’idée d’Hérode, un tel ordre devait calmer les éventuelles ardeurs des opposants à son pouvoir en leur montrant qu’il était prêt à tout.
Plus un pouvoir est faible, plus il est violent, tandis que la véritable autorité n’a pas besoin d’exercer la violence pour s’imposer.
C’est un classique de l’histoire politique : plus un pouvoir est faible, plus il est violent, tandis que la véritable autorité n’a pas besoin d’exercer la violence pour s’imposer. Jésus lui-même en fera la démonstration lorsque, des années plus tard, il justifiera les craintes qu’Hérode avait à son égard en se révélant comme le Messie attendu. Parce que Jésus enseignait avec autorité, jamais il n’eût besoin d’avoir recours à la violence pour s’imposer.
La peur de l’imprévu
Il faut cependant aller plus loin dans la méditation de ce mystère d’iniquité qu’est le massacre des saints Innocents. En réalité, ce qui effraie tout pouvoir politique dans l’enfant Jésus comme dans une foule d’enfants innocents, c’est l’imprévisible, le non-calculable, ce qu’on ne peut pas maîtriser. L’enfant ouvre un avenir imprévu, et c’est cela qui fait peur. La technique et la législation de notre époque permettent d’exorciser cette peur. L’enfant n’existe que s’il est désiré, planifié. Au besoin, la technique permettra de pallier les déficiences d’une nature rebelle. Si au contraire l’enfant n’est pas désiré ni planifié, s’il n’est pas conforme au projet des parents ou aux exigences des médecins, la technique saura y remédier, à toutes les étapes du parcours. Le pouvoir politique veille scrupuleusement à faire appliquer ce nouveau droit fondamental. L’imprévu n’a pas sa place.
L’enfant ouvre un avenir imprévu, de joies et de peines entremêlées. Et quand cet enfant est Dieu fait chair, cet imprévu menace tous les pouvoirs établis. Le chant du Magnificat qui exulte à l’idée que Dieu renverse les puissants de leur trône est toujours d’actualité. L’Évangile est révolutionnaire, non pas au sens de la violence politique, mais au sens où il situe et relativise tous les pouvoirs politiques par la seule présence d’un enfant sans défense.
Qui sont les saints Innocents d’aujourd’hui ?
Le jour de la commémoration de la mort tragique des enfants de moins de 2 ans de Bethléem nous replace devant une question importante :
que faisons-nous pour les saints Innocents d'aujourd'hui ?
Les saints Innocents d’aujourd’hui, ce sont tous les petits qui meurent, victimes de l’égoïsme et de l’orgueil de leurs aînés :
enfants privés d’amour, privés de nourriture, enfants maltraités ou massacrés dans toutes les guerres de la planète, enfants victimes de l’avortement.
Apprenons à nos enfants qu’il ne sert à rien de larmoyer devant les images tragiques de la télévision : ce qui sert, c’est de prier et d’être artisan de justice et de paix là où nous sommes. Veillons à ne rien gaspiller :
ni la nourriture, ni notre temps, ni nos talents.
Répandons la paix autour de nous :
si la guerre est contagieuse, la paix l’est plus encore.
Nous pouvons tous faire reculer la guerre et la misère, quel que soit notre âge ou notre position sociale. Tôt ou tard (souvent très tôt) nos enfants seront confrontés à cette réalité et cela nous impose des devoirs.
1er DEVOIR
FORMER EN INFORMANT
Il s’agit moins de dispenser des connaissances que de transmettre un amour. Voilà pourquoi les parents sont les mieux placés pour parler à leurs enfants de ce sujet, même s’ils ne sont ni biologistes ni médecins. Voilà pourquoi tous les cours « d’éducation sexuelle » ne remplaceront jamais une conversation en tête à tête avec papa et maman. L’essentiel, pour un enfant, est de comprendre qu’il est une personne unique, depuis le premier instant de sa conception. Raconter à nos enfants les débuts de la vie, ce n’est pas leur faire un cours de science naturelle : c’est contempler avec émerveillement ce qui fut leur propre histoire.
« Je te bénis, Seigneur, pour la merveille que je suis ! ».
2ème DEVOIR
RÉPONDRE À LEURS QUESTIONS
Si les parents ne répondent pas à toutes les questions de leurs enfants, ils chercheront les réponses ailleurs. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile de trouver une bonne réponse car nous ne savons pas tout, certaines réalités sont trop dures et ne peuvent être livrées qu’avec beaucoup de tact. De surcroît, les petits ont l’art de poser les questions les plus délicates au mauvais moment :
pendant que vous attendez dans la file d’attente au supermarché, Justine épelle consciencieusement le mot « préservatif » et, d’une voix tonitruante, vous demande si c’est un chewing-gum ;
Michel, lui, choisit le soir où vous partez dîner chez des amis pour vous raconter les intéressantes conversations qui s’échangent sur la cour de récréation.
Mais si vous attendez demain pour écouter Michel ou pour répondre à Justine, cela risque d’être trop tard.
3ème DEVOIR
AIDER LES ENFANTS À NAÎTRE
Il est terriblement tentant de baisser les bras :
« C’est une cause perdue, c’est un problème qui nous dépasse ».
C’est faux. Nous sommes faibles, d’accord, mais comme dit saint Paul « c’est alors que nous sommes forts ». Notre force, c’est Jésus ressuscité. Baisser les bras, ce serait faire comme si la mort avait triomphé de Jésus. Nous pouvons tous prier, ce qui n’est pas rien. Nous pouvons jeûner parce qu’« il y a des démons qui ne sont vaincus que par le jeûne et la prière ». Nous pouvons tous nous poser la question :
que faire, concrètement, aujourd’hui ? Ne cherchons pas de choses compliquées. Souvenons-nous du mot de Mère Teresa :
« Si je regardais les foules, je ne commencerais jamais. Je ne soigne jamais les foules mais seulement une personne ».
« A l’intérieur du ‘’peuple de la vie et pour la vie’’, la responsabilité de la famille est déterminante :
c’est une responsabilité qui résulte de sa nature même et de sa mission de garder, de révéler et de communiquer l’amour » (saint Jean-Paul II Encyclique Evangelium vitæ, 25 mars 1995).
Christine Ponsard