8 Mai 2022
Évangile de Jésus-Christ selon
saint Jean 10,27-30.
En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Basile de Séleucie (?-v. 468)
évêque
Homélie 26 sur le Bon Pasteur ; PG 85, 299-308 (in Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes; trad. J-R Bouchet; Éd. du Cerf 1994, p. 218 rev.)
« Je suis le bon pasteur, le vrai berger » (Jn 10,11)
Le Seigneur a admiré Abel, le premier pasteur, a accueilli volontiers son sacrifice et a préféré le donateur au don qu'il lui faisait (Gn 4,4). L'Écriture vante aussi Jacob, berger des troupeaux de Laban, notant les peines qu'il a pris pour ses brebis : « J'ai été dévoré par la chaleur pendant le jour et par le froid durant la nuit » (Gn 31,40), et Dieu a récompensé cet homme de son labeur. Moïse a été berger lui aussi, sur les montagnes de Madian, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître la jouissance [dans le palais de Pharaon]. Admirant ce choix, Dieu s'est montré à lui en récompense (Ex 3,2). Et après la vision, Moïse n'abandonne pas son office de pasteur, mais de son bâton commande aux éléments (Ex 14,16) et fait paître le peuple d'Israël. David lui aussi était pasteur mais son bâton de berger a été changé en sceptre royal et il a reçu la couronne. Ne t'étonne pas si tous ces bons bergers sont proches de Dieu. Le Seigneur lui-même ne rougit pas d'être appelé pasteur (Ps 22; 79). Dieu ne rougit pas de paître les hommes, pas plus qu'il ne rougit de les avoir créés.
Mais regardons maintenant notre berger, le Christ ; voyons son amour pour les hommes et sa douceur pour les conduire au pâturage. Il se réjouit des brebis qui l'entourent comme il cherche celles qui s'égarent. Monts ni forêts ne lui font pas obstacle ; il court dans la vallée de l'ombre (Ps 22,4) pour parvenir jusqu'à l'endroit où se trouve la brebis perdue. (...) On le voit au séjour des morts (1P 3,19) ; il donne l'ordre d'en sortir ; c'est ainsi qu'il cherche l'amour de ses brebis. Celui qui aime le Christ, c'est celui qui sait entendre sa voix.
Méditation de l'évangile du père Gabriel
Le texte me fait l'impression d'un torrent qui précipite en moi une amitié gratuite. J'entends sa voix qui m'appelle. Un torrent qui précipite aussi en moi l'eau vive de la vie éternelle, puisée à la source du Père.
Il me connaît, ce Seigneur, mieux que moi-même ! Il sait mes faiblesses, mes détresses, mes péchés et Il me rappelle pourtant que je lui suis un don du Père, plus précieux que tout, et que rien ni personne ne m'arrachera de sa main ni de celle du Père, si je crois en Lui !…
Jésus et l'amitié
L'amitié que Jésus nous offre est une amitié somptueuse, digne d'un Dieu. Jésus explique très bien cela, au chapitre 10 de Jean. A ceux qui le regardent comme l'Envoyé du Père, comme le Fils de Dieu, et qui, comme des brebis familières, écoutent sa voix et viennent chercher le pain et le sel dans sa main ; A ceux-là, Il offre son intimité, une amitié puissante et rassurante ; voici ses paroles :
“Mes brebis entendent ma voix et Je les connais, et elles me suivent ; Je leur donne une vie éternelle : elles ne périront jamais et personne ne les ravira de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand que tous et nul ne pourra les arracher de la main de mon Père. Or, le Père et Moi, Nous sommes un”
Amitié puissante qui va puiser sa vitalité et sa force dans son unité même avec le Père ; amitié rassurante, car qui nous arrachera de la main du Père ?
Le texte me fait l'impression d'un torrent qui précipite en moi une amitié gratuite. J'entends sa voix qui m'appelle. Un torrent qui précipite aussi en moi l'eau vive de la vie éternelle, puisée à la source du Père.
Il me connaît, ce Seigneur, mieux que moi-même ! Il sait mes faiblesses, mes détresses, mes péchés et Il me rappelle pourtant que je lui suis un don du Père, plus précieux que tout, et que rien ni personne ne m'arrachera de sa main ni de celle du Père, si je crois en Lui !…
Seigneur augmente en nous la foi !
Père Gabriel
Homélies du Père Gilbert Adam
4e Dimanche de Pâques, année C
« Mon Père qui m’a donné mes brebis est plus grand que moi dit Jésus. »
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »
Ce petit passage de l’Evangile nous ouvre à la manière d’être de Jésus que nous connaissons déjà, mais qui se révèle ici pleinement. La relation de Jésus avec son Père nous donne la relation essentielle de Jésus avec ses brebis. Il est le vrai berger, à l’image du Père : le Père a tant aimé le monde qu’il a donné le Fils unique ! C’est la compréhension de cette Parole qui est le resplendissement de l’Amour vécu au Sein même de Dieu. Nous entrons dans l’univers de l’Amour infini de Dieu. Jésus dit "je suis le bon pasteur," nous pouvons lui faire confiance. Dans une grande humilité il reprend la parole : "Mes brebis écoutent ma voix." La voix de Jésus, c’est l’Esprit Saint qui ouvre le chemin vers le Père. C’est cette voix que nous saisissons dans l’Apocalypse à la vue d’une grande foule de croyants qui sont guéris : « Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve : ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau, c’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, le servant jour et nuit dans son temple. Celui qui siège sur le trône étendra sur eux sa tente, jamais plus ils ne souffriront de la faim ni de la soif. Jamais plus ils ne seront accablés par le soleil ni par aucun vent brûlant, car l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. »
Mes brebis je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
Jésus, pour nous délivrer de la mort, est mort, pour nous remettre à la vie, il est ressuscité. Il a franchi l’épreuve absolue de la mort dont il est sorti vainqueur. Il nous apporte la paix et la joie, il nous appelle à être témoin de son Amour infini. Jésus appelle chacune de ses brebis par son nom, et il leur ouvre un chemin de vie qui va s’incarner dans l’humanité. Sous sa protection aimante et bienveillante, Jésus conduit l’humanité vers le Père. Ainsi se révèle la vie éternelle, la réconciliation qui triomphe dans le quotidien et dans la mort, dans le désespoir et dans la jalousie. Nous pouvons suivre le chemin de Jésus le bon Pasteur qui s’offre lui-même et entrer dans la louange avec lui. Les disciples sont remplis de la joie de l’Esprit Saint, tout joyeux, ils peuvent glorifier Dieu. Les témoins de ce bonheur embrassent la foi, car ils sont eux aussi, destinés à la vie éternelle. C’est ainsi que la parole du Seigneur se répand. La lumière et la vérité de l’Amour infini de Dieu fait son œuvre de Paix
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
L’unité de l’Amour à laquelle chacun de nous est appelé nous est donnée. Nous croyons que la vie nous rejoint, qu’elle nous conduit sur un chemin de vie qui est aussi le chemin de tous. Jésus, le Ressuscité, nourrit notre communion avec lui dans la mission qu’il nous donne. Nous devenons le signe de la résurrection qui nous anime de l’intérieur, épousant le plus profond, le plus secret de notre être, là où le Père et le Fils viennent demeurer. Cette connaissance très intime donnée par l’Epoux est reconnue comme un secret du cœur, un don d’amour pour l’épouse. Au don d’amour de Jésus correspond l’accueil et la fidélité de Marie. C’est avec elle, que nous accueillons le don d’amour de Dieu pour chacun de nous : « Je leur donne la vie éternelle, » dit Jésus. Cette vie éternelle est l’amour du Père et du Fils, c’est l’Esprit Saint. Jésus dans l’humilité dit encore : "Le Père et moi, nous sommes un." Nous retrouvons ainsi l’unité des disciples et de Jésus, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse. Ceux qui nous devancent dans la foi, les Saints, ont tracé pour nous un chemin à la suite de Jésus, le bon Pasteur. Mus par ce même Esprit Saint, aujourd’hui encore, nous faisons des merveilles car il intervient pour nous.
Nous demandons la grâce d’être fidèle à Jésus le bon pasteur.