Dire que le Christ est roi, c'est dire que ce sera cela la fin du monde ! Finalement, la période avant la fête du Christ Roi c'est bien toute une attente, et une annonce de ce que sera la fin du projet de Dieu quand enfin il va être accompli ! Effectivement, Christ sera Roi. Je crois que c'est surtout pour nous pousser, pour nous inviter à hâter sa royauté, son royaume.
Quand on dit «que ton règne vienne», c'est bien qu'on souhaite de tout notre coeur que son règne vienne, vraiment. Cela vous paraîtra peut-être bizarre, mais j'aime beaucoup les méthodes «Assimil». Et je trouve que le Notre Père, c'est comme une méthode «Assimil» de la prière. Tous les jours, vous apprenez la petite méthode «Assimil»! La mienne esr en hébreu ; tous les jours, on apprend trois petits mots de vocabulaire et peu à peu, lentement, humblement, on apprend à penser dans la langue.
Et le Notre Père, je me dis que nous apprenons à penser, à parler, dans la langue du Père ! Et je dis «que ton règne vienne ! Que ta volonté soit faite ! Que ton nom soit sanctifié !» Tout cela, c'est déjà là, dans une certaine mesure. Dieu est roi, bien sûr, et son nom est saint, mais que nous le reconnaissions. Et ma petite méthode «Assimil», elle m'apprend à désirer que cela arrive. Et je pense que c'est cela que Jésus veut faire de nous, des désirants de son royaume. Parce que si nous le désirons, il va arriver plus vite. C'est cela qui est étonnant : Dieu veut nous confier cela. Il veut que nous participions. Si je le veux vraiment, je vais bouger un peu pour cela.
Alors vous me direz il est roi, bien sûr, de droit. Et les psaumes le disent très bien que Dieu est roi sur la création, sur son peuple, par l'alliance ; et qu'un jour il sera roi de l'univers. Mais de fait le royaume de Dieu n'est pas encore là, c'est vrai ; il suffit d'ouvrir la radio ou la télévision. Et pourtant, il est déjà en germe. Je pense que les évangélistes ont beaucoup cherché à nous dire cela : qu'il était déjà là, en germe. Les miracles, c'était déjà le royaume.
C'est Marc 1, 15 . Je m'arrête d'abord sur le mot évangile de Dieu. Il faut savoir qu'à l'époque, le mot évangile, tout le monde sait ce que veut dire "bonne nouvelle. Mais il faut savoir qu'en fait c'était toujours la bonne nouvelle de la naissance de l'empereur ou de la venue de l'empereur dans la ville.
Par exemple, quand on va dans les pays de l'empire romain, on voit de magnifiques arcs de triomphe, qui auraient été construits en l'honneur de l'empereur Adrien, dans une ville vers 135 ; il s'en faisait construire partout. Des hérauts disaient : «VGoilà l'évangile : l'empereur va venir». C'était cela l'évangile, la bonne nouvelle de la venue de l'empereur. Et bien Marc est en train de nous dire : «l'empereur, le roi, Jésus Christ, est en train de venir dans le monde.»
- Il proclamait l'évangile de Dieu… C'est-à-dire : «Croyez que le royaume de Dieu est commencé». Et Jésus, d'un bout à l'autre de l'évangile va donner des signes et des preuves que le Royaume est déjà commencé. Nous n'avons qu'à emboîter le pas et à y rentrer, si nous voulons bien.
L'idée que Dieu est roi est très ancienne, et je la retrouve dans l'histoire des Juges. D'abord Gédéon qui était reconnu comme quelqu'un de très important. Il répond : «Non ! Le vrai roi, c'est Dieu. C'est le Seigneur qui est votre roi. Moi, je ne veux pas être roi».
Et puis un peu plus tard, Samuel, qui est le dernier des Juges, voit arriver près de lui tous les anciens de toutes les tribus. Ils lui disent : «Tu vas nous donner un roi, parce que les peuples, autour de nous, ont des rois ; c'est cela qui fait leur unité et les mène à la victoire. Nous sommes des pauvres petits, qui passons du temps à nous battre, sans grand succès. Alors, tu vas nous donner un roi». Et Samuel répond : "Pas question, je ne veux pas vous donner de roi. C'est Dieu votre roi. On trouve cela en 1 Samuel 12.
Si certains de vos internautes ont envie de passer une bonne soirée, il faut lire, au 1er livre de Samuel le chapitre 8, le plaidoyer de Samuel contre la royauté. On croirait qu'il l'avait vécue. C'est extraordinaire ! Il leur dit : «Vous allez voir ce qu'est un roi de la terre ! Moi je me contenterais d'un roi du ciel ! »Il a fallu quand même s'y résoudre. Il a consacré un roi. Et Dieu même lui a dit : «Tu vois, ils ne veulent plus de moi pour leur roi. Alors donne leur un roi de la terre». Alors il va sacrer Saül, puis David, puis Salomon, etc… Mais on va leur imposer de ne jamais oublier que le vrai roi c'est Dieu.
Et dans le sacre du roi, il y a sans arrêt des rappels disant que le vrai roi, c'est Dieu. Ou bien dans les prescriptions du Deutéronome, au chapitre 17, des prescriptions au roi : le roi devra lire la loi en entier tous les jours pour être sûr de ne pas s'en écarter, la loi de Dieu. Les rois ne sont que des «lieux tenants» c'est-à-dire des «tenants lieux» de Dieu. Ce sont des roitelets, les rois de la terre. Et on ne «loupe» pas une occasion de dire : «Tu n'es roi que par la volonté de Dieu et pour le service du peuple».
Par exemple il y a un texte qu'il faut lire, c'est dans le 2 Samuel 7 quand le prophète Nathan vient dire à David que Dieu l'a choisi comme roi, mais que c'est au service du peuple. Mais David, après la visite du prophète, va s'asseoir devant l'Arche, sous la tente, en haut de Jérusalem. Il n'y a pas encore de Temple, et il va dire à Dieu : «Qui suis-je pour que tu m'aies pris comme cela, en pitié, que tu m'aies fait tant confiance ? mais je me rends compte, c'est au service de ton peuple que je suis, et je ne l'oublierai jamais».
Et le livre du Deutéronome encore disait qu'il faut que le roi soit humble. C'est extraordinaire ! Il y a toute une idéologie royale, tout un idéal en fait, de la royauté au service du peuple qui se reconnaît, on dirait chez nous de droit divin ! Mais, c'est mieux que cela. Ce n'est pas un pouvoir qu'on tient de Dieu, c'est un service, une vocation.