Ce fut une journée sans soleil, sans pluie, rien ne semble différer d'un autre jour.
Cependant, une atmosphère lourde annonce une journée différente. La plaine est verdoyante, le printemps bien qu'il se cache, apparaît dans toute sa splendeur. Il répond présent.
Les arbres roses et blancs frissonnent. Ils accueillent avec bonheur les pinsons et les mésanges. Ils apportent la note musicale. Les bourgeons hésitant ne demandent qu'à vivre.
Toutefois un marronnier domine tous les arbres de par sa hauteur. Dans les branches les plus hautes, les corneilles et les pies en ont fait leur domicile. Au pied de mon ami le marronnier, mon complice de toujours, m’enthousiasme en découvrant son univers. Il est mon bonheur au printemps avec ses bourgeons se dressant fièrement vers le ciel. L'été, il est l'ombre et la fraîcheur. L'automne il me donne des fruits. Ils sont mes délices du soir. A noël, glacés, ils sont la merveille de mes invités. L'hiver, il dort en apparence. Ses bras sombres se balancent au gré du vent. Il lutte contre le vent, la neige cache ses bras dénudée. Le blizzard, qui nous est si familier, si grinçant, me fouette le visage. Nous, nous avons la possibilité de nous préserver dans l'appartement. Lui? non!Il est seul devant la maison, luttant seul contre la violence des éléments de l'hiver. Que puis-je faire, impuissante. Si ce n'est que lui parler amicalement!
Il habite ce parc prodigieux. Diverses plantes s'abritent sous la fougère. Les fleurs de saisons rient sous ses branches. Leurs parfums me parviennent aux narines. C'est une euphorie douce et ensorcelante. Soudain dans une sorte de torpeur, je m'assieds au pied de mon arbre préféré. De pigeons, un couples de merles et la hulotte m'entourent. Ils attendent un peu de mon sandwich au jambon.Ils terminent leur repas, s'envolent prennent place sur les branches au-dessus de moi. Ils y ont fait leur nid. Les feuilles du marronnier sont si larges, que mes amis y vivent cachés. Tout ce petit monde devrait-être heureux. Les chats ne peuvent les atteindre. Leurs nids sont si haut. Les branches si longues qu'il est dangereux, même pour un petit félin de s'y aventurer.
Le tilleul, et le pommier ses voisins, abritent les petits passereaux. Leurs chants donnent la note joyeuse ou préviennent d'un danger.
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Pourtant ce jour-là, l'atmosphère est lourde, chaude et même étouffante. L'orage semble se pointer à l'horizon. Au pied de mon arbre, je m'assoupis. Dans une langueur sulfureuse, je me retrouve sur un tapis nébuleux. Je m'y promène au-dessus d'un immense espace étrange. En-dessous comme au cinéma, je regarde ce spectacle surnaturel.
Au centre de ce parc, une bâtisse extraordinaire apparaît. Une maison ronde au toit solaire. Elle tourne sur elle-même, comme un tournesol. A quelques mètres une immense volière occupe la moitié du parc.
Le marronnier surpasse la volière. Son regard plonge directement sur les habitants de cette maison de pierre, de bois, de verres, de chrome. Egalement, sa vue plonge sur une partie de la volière.
Dans cette immense parc, la volière abrite des animaux à plumes. Ils semblent vivre en liberté surveillées. Leur vie grouillante paraît malgré tout paradisiaque. La verdure est maintenue à l'état sauvage. Les cacatoès et les huppés se battent pour leur territoire. La hulotte compte les points. Les mouettes et les cormorans vivent en harmonie....