10
À travers les fentes des persiennes de sa chambre, les rayons du soleil dansent. Ils appellent Pascal lui semble-t-il. Oui c’est un jour particulier, la joie envahit la pièce. Dès son réveil il chantonne, comme il le faisait au pays. Tout semble sourire à Pascal.
Ce grand gosse venu du soleil, lève les jambes puis se projette hors du lit en s’encourageant.
- Debout mon gars ! quel flemmard tu fais ! arrête de rêvasser ! il te faut être prêt quand ton copain arrivera.
Dit-il en s’esclaffant. Il se retrouve en moins de deux devant la glace de la salle d’eau.
Après le petit-déjeuner, la réalité s’invite. Tout à l’heure il sera avec Claudine chez les parents de David. À cette pensée, le trac lui noue la gorge. Il est comme un jeune homme qui va voir les parents de sa future fiancée.
Il est conscient de leur différence tant au niveau culturel, que social. Il se rassure, Claudine sera à ses côtés. « Elle va me guider » pense-t-il. Il se remémore la conversation de la veille avec David. Il a survolé la présentation de ses parents, « Madame Basileus Olga et Monsieur Louis ». Lui avait dit son interlocuteur en parodiant les serviteurs pour le faire rire. Mais ce fût l’effet contraire escompté :
« Mère est une femme d’affaires énergique. Elle sourit très souvent à sa manière mondaine. Je suis certain que tu lui plairas. »
Cela eut pour effet contraire à ce que David avait escompté, le trac noua la gorge du malheureux Pascal. Pour décompresser son ami, David l’invite :
Soudain, il réagit :
Dit-il en s’esclaffant Malheureusement la conversation de la veille le poursuit une nouvelle fois. Tout en se rasant, les paroles de David sont présentes à son esprit :
-« Père, lui avait spécifié David est le maire de Maxéville depuis la semaine dernière. Il garde son poste à mi-temps, car la rémunération de maire ne pourrait permettre à mes parents de garder leur rang.
Avait demandé Pascal étonné. Et David de lui expliquer.
Pascal avait été impressionné quand son ami lui avait précisé avec simplicité et fierté :
Monsieur Gérard Promu furent résolus en même temps que l’accès à la Municipalité de mon père. »
Une douche vite faite, son sac de plage sur les épaules, il descend les escaliers quatre à quatre. L’heure du rendez-vous est arrivée. La terrasse ensoleillée l’accueille. Claudine est déjà là, assise, rayonnante, élégante, le chapeau de paille sur le dos et lunettes de soleil dans les cheveux ! Un sac de plage en coton naturel tricoté au crochet. Elle l’a acheté chez Sidonie. Pascal est flatté d’être accompagné par cette jeune fille énigmatique par un certain côté, et rieuse d’un autre. Ils s’embrassent sur les joues rapidement et s’assoient - Bonjour tu as passé une bonne nuit ? que consommes-tu ?
Lui demande Pascal
Réponds Claudine
Ajoute le jeune homme
Acquiesce la jeune femme. Tout heureux Pascal lance.
Réponds le serveur
Commande Pascal
Réponds le serveur avec un sourire amusé.
Alors que nos deux tourtereaux ont presque terminé leur consommation, une Alfa Romero rouge décapotable arrive à leur hauteur. Le conducteur chapeau de paille à la mexicaine et lunettes noires aux écailles dorées, les klaxonne. Il leur crie en riant :
Pascal et Claudine se regarde, ils n’en reviennent pas ! Puis la voiture redémarre en trombe. Tous les deux furent pris d’un fou rire. C’est alors qu’ils constatent que la terrasse est proche d’un feu rouge ! Ce fut le moment choisi de David. Il arrive avec son coupé bleu argenté. Lui n’avait pas de chapeau, les cheveux aux vents, ses lunettes écailles, les verres miroirs cachent ses beaux yeux bleu océan. Il lance en roulant doucement
S’écrie joyeusement David en passant pour se garer. Les deux jeunes gens se regardent amusé. Ils n’ont pas le temps d’ouvrir la bouche, qu’en un éclair, David s’assoit près des jeunes gens. Ceux-ci surpris et enjoués l’accueillent.
Ils racontent l’intermède.
Leur explique David amusé devant l’expression étonnée de Pascal.
Leur explique le jeune homme amusé devant l’étonnement de Pascal.
Réplique David malicieusement.
Riposte d’une seule voix les deux jeunes gens en riant.
Les consommations terminées, tous montent dans la « Rosita » de David. Les jeunes gens demandent.
S’esclaffe Claudine joyeusement. David, sourire aux lèvres ajoute :
S’enquit Pascal intimidé.
Rassure Claudine.
Décide Pascal.
Seulement, qu’elle nous attend. Faites vite. Montez vite à l’arrière.
Pascal abaisse le siège avant, Claudine monte et Pascal s’installe à côté de la jeune fille.
Une demi-heure plus tard, selon les prévisions de Claudine, ils arrivent devant la piscine, sans avoir fait d’excès de vitesse. Etant donnés l’heure, ils n’ont pas subi l’encombrement de la circulation habituelle. Pas même les estivants, car soient ils font la grasse matinée pour certains, les autres, les amoureux de la plage et de la pêche, se sont levés très tôt. Ils ne sont plus sur la route.
Après avoir garé sa voiture sur le parking, tous trois se dirigent vers la caisse.
Une voix jeune, claire enjouée féminine interpelle :
Les jeunes gens tournent la tête en entendant une voix claire féminine. Une jeune fille brune au foulard fleuri. Il retient sa chevelure châtain foncé longue et crépue. Elle se jette dans les bras de David.
Glacé en t’attendant. Tu en veux un ?
Déclare simplement la jeune Linda, la joie se lit sur son visage. Elle ajoute,
Annonce mystérieusement David à Linda.
Rieuse, lui répond-t-elle, à voix basse. David murmure à l’oreille de la jeune fille.
Suggère David avec son sourire malicieux, en se retournant vers Claudine et Pascal. Les jeunes gens avaient troqué leurs habits de ville pour le maillot de bain ! Ils ressemblent à un couple uni.
- D’accord, vient, ne perdons pas de temps !
Lui répond-t-elle en riant. Lui prend la main ils arrivent derrière un parasol jaune et bleu, et ils s’allongent sur le gazon.
Dit-elle boudeuse, le sourire polisson.
Consent David. Il prend son sac de bain. D’une main il le dépose entre ses jambes, l’autre main plonge à l’intérieur. Et il regarde Linda, comme un enfant taquin et inquiet, avec un certain mystère.
Interroge Linda étonnée. Un sourire malicieux et mystérieux se dessine à nouveau sur les lèvres du jeune homme.
Lui murmure-t-il langoureux. Elle lui obéit toute frémissante Un objet souple se pose sur ses paumes.
Murmure-t-elle émue, en dépliant le foulard bleu aux lys blancs.
S’étonne-t-elle dans un souffle doux
Craintive et reconnaissante Linda lit.
Il n’y a que mon prénom ! S’esclaffe-t-elle.
Dit-elle tendrement. Elle consulte sa montre, l’embrasse tendrement et lui dit :
Lui dit David avec tendresse et regret. Il la suit tristement du regard lorsqu’elle lui tourne le dos. Une fois qu’elle est hors de vue il rejoint ses amis. Il va pour plonger dans le grand bac quand …….
Un enfant appelle à l’aide.
Hurle le gamin. Un homme roux tente de l’entraîner. D’un bond David arrive à la hauteur de l’homme.
Crie David, joignant le geste à la parole, il saisit l’individu par les épaules et le soulève au-dessus de la piscine. La peur envahit l’homme malingre.
Lui dit l’individu en bravant David malgré sa peur.
Interroge David, maintenant toujours ce malheureux au-dessus de l’eau.
Dans le lit de mon remplaçant je suppose !
Ose répondre l’individu.
Confirme une voix fluette derrière David.
Demande David
Interroge David.
et la battre quand cela lui convient chaque jour. C’est pourquoi je ne sors jamais seul.
La police arrive, elle est là. Surprise pour Pascal et Claudine et les témoins. Linda avait aperçu la scène de loin et avait appelé la police.
S’écrie le policier en uniforme.
S’étonne David.
Après quelques instants,
Interroge le policier.
Réplique innocemment David
Cette fois, ce Monsieur ne s’en sortira pas, car personne ne peut mettre votre parole en doute. Ni de vous faire le procès de racisme ! Bari devra au moins faire de la prison.
Remarque le policier en voyant Pascal, tout heureux de cette rencontre. Pascal réalise l’importance de son nouvel ami. Non seulement il est fort physiquement, mais il est beau et en plus connu ! Il est de plus en plus intimidé, et il suit David en silence. Les jeux sont terminés. Ils doivent déposer et signer le constat de police au commissariat. Décidément, pour le pauvre Pascal, lui qui n’a jamais connu un bureau de police en dehors de ses pièces d’identité à la Réunion. En Normandie il les fait tous !
Constate Claudine. Sourire de David. À la sortie du commissariat :
Dix minutes plus tard, il saute à sa place sans ouvrir la portière.
Annonce-t-il en démarrant.
11
« Aux Trois Cochons » est le cybercafé le plus aimé de Maxéville. Il est tenu par un homme jovial, à l’allure d’un vieux routard des années soixante-huit. Il accueille à bras ouverts « sa petite troupe » comme il se plaît à le dire avec son sourire et une certaine complicité.
Il a conservé sa queue-de-cheval grisonnante. Le front dégarni lui donne l’aspect sympa et respectable. C’est ainsi que Doc reçoit Pascal et Claudine avec sa bonhomie habituelle.
David l’avait prévenu de leur arrivée dans le groupe.
En se tournant vers ses amis, David explique.
Ajoute Doc le sourire complice pour conclure. Un PC est libre dans la salle.
Questionne Pascal surpris.
Doc confirme par un mouvement de la tête. La joie des deux nouveaux éclate.
À cette heure, la salle est pratiquement vide. Les jeunes de Maxéville ne sont pas encore arrivés.
Pascal envoie un mail à sa sœur Anna à Tampon de la Réunion. Il va sur Net log pour avoir les nouvelles de ses amis virtuels. Claudine s’esclaffe,
- Toi aussi tu es sur Net log, Facebook et Google ?
S’écrient-t ’ils en chœur ! La joie est à leur comble.
Leurs joies communicatives, font lever la tête des rares clients à cette heure. Ils ont le sourire aux lèvres, leurs yeux brillent de bonheur, ils aimeraient participer à leurs joies.
Cependant ils comprennent, « ces nouveaux ne sont pas du pays, ils sont de la grande ville ».
Cela se voit, se disent les habitués de l’établissement.
Pour les jeunes gens, la réalité dépasse l’impensable. Ils n’imaginaient pas, que des amis cybernautes puissent se rencontrer dans la vie par hasard !
Constate Claudine et Pascal.
La joie est communicative. De nouveaux clients et amis arrivent. Ce sont les jeunes militants de David. Lorsqu’ils apprennent que David leur héros est là, c’est une quinqua phonie indescriptible.
David le visage dur d’un chef qui est dérangé par le tumulte de la salle.
Crie-t-il, énervé.
Explique Élodie.
Ajoute Serge
Réplique David calmé, et même un sourire amusé lui vient aux lèvres. David retourne à ses comptes. Dans la salle, Élodie interpelle Pascal.
S’emporte Pascal en fronçant les sourcils.
Réagi tout penaud ce cher Pascal. Puis il bougonne, et murmure en fermant les poings.
« Quelle journée ! Si c’est ça la France ! Bouhamou !»
Pendant qu’il retourne sur le PC, d’autres jeunes arrivent. C’est l’amusement dans le bar ! Grogne Pascal, et pourtant une certaine joie l’anime.
De nouveaux venus se joignent aux clients. Serge se propose de faire le service. Doc est ravi.
Acquiesce Doc. L’ambiance est électrique perturbante et radieuse à la fois. Quand soudain une autre explosion de joie. Pascal se lève, les bras en l’air, il avance en dansant, riant et pleurant, il annonce :
S’éclaffe toute la salle. David sort à nouveau, mais cette fois il a le sourire, il a entendu la dernière partie de « la nouvelle. »
David retourne heureux et rassuré. Il va enfin contrôler la comptabilité tranquillement, enfin si on peut dire. Il fait confiance à Doc, mais sa mère exige, que ce soit ainsi. Pour Madame Olga, il s’agit de bien former son fils aux affaires, car il doit savoir gérer un commerce, ou un cabinet d’affaires ou autres. L’ambiance à l’extérieur du bureau est électrique et joyeuse quand, soudain une nouvelle explosion de jeunes fêtards...
David est ennuyé, mais il fait sa compta avec Doc consciencieusement, sachant qui lui arrivera d’être souvent dans une situation semblable. Doc le soutient beaucoup, pour lui cet homme est comme son grand-père, son confident avant d’être son employé.
David sort une nouvelle fois, mais cette fois il a le sourire.
Il avait entendu, mais il lui faut faire semblant d’ignorer.
Proclame David en levant son verre à l’assemblée et aussi à nos nouveaux amis. Je suis sûr, que vous les aimerez.
Il est vingt heures quand les réjouissances se terminent.
S’inquiète Pascal.
Je vais sonder Christine au téléphone pour voir…allez dans la voiture !
Ajoute David d’un ton habitué au commandement.
S’affole Pascal.
Le rassure son ami. David s’éloigne et discute. Au retour, il est tout heureux. Ses parents ne sont pas encore arrivés, ils vont manger entre eux. Christine leur a préparé le repas. Ils espèrent arriver pour le thé. Ils ont été invités à la dernière minute chez leur vieil ami l’ancien maire de Maxéville.
Lance David à ses invités, tout ragaillardi.
Font en chœur Pascal et Claudine. En quittant « Les Trois Cochons », le jeune homme serre la main de Doc en lui disant à l’oreille:
Dit-il gentiment, tout heureux de cette découverte.
Avait répondu Doc à voix basse le sourire complice.
Ajoute-t-il à voix haute
Confirme David.
12
Ils arrivent sur l’air de la Toccata et fugue par Vanessa Mae, devant une grille en fer forgé noir et or fermée. Elle se dresse devant leur voiture. David actionne sa télécommande, elle s’ouvre. Les jeunes gens se taisent impressionnés par le luxe qu’ils perçoivent en roulant dans le parc. David lui, a le sourire il cherche des yeux son vieux Badou. Il roule lentement sur la voie unique. Celle-ci a la particularité d’être des pavés s’emboitant les unes aux autres tel un puzzle. Le chemin contourne, et passe devant la maison du gardien. Pascal et Claudine impressionnés restent à la fois silencieux et bouche bée. David roule doucement comme s’il attendait quelque chose. Ils sont dans un sous-bois artificiel. Subitement, un bouvier noir et blanc tout joyeux vient au-devant d’eux et saute dans la voiture. S’assoit sur les genoux de David sans complexe, et lui lèche le visage. David savait ce que ferait Badou, mais les jeunes gens à l’arrière n’en revenaient pas. David rieur annonce :
Eclat de rire des jeunes gens. La Toccata est terminée, Corneille et Kristina Maria suivent.
Le bonheur règne à la vue des animaux. David est satisfait de ce test, car les jeunes qui les accompagnent ont un point commun avec lui, l’amour des animaux. Quand une femme aux cheveux grisonnants arrive.
Ils suivent cette femme. Pascale découvre le domicile des parents de son ami. Il est à nouveau intimidé. Lorsqu’il est surpris, en voyant le manoir typiquement normand. Avec ses douze chambres à l’étage, quatre salons et quatre bureaux. Celui de Madame est immense, celui de Monsieur l’est encore plus ! Pauvre Pascal, il se sent écrasé par ce luxe. Il voudrait se mettre dans un trou de souris. Cependant, il ne laisse rien voir. David fait visiter le rez– de-chaussée, la partie vue par les visiteurs et les amis. David prend la parole et annonce :
David sourit gentiment devant l’étonnement de son ami Pascal. Il se lance à nouveau et leur commente
Dans le couloir des tableaux d’art divers et des portraits de périodes très diverses. Leur guide ouvre une porte et…
Les tables tout autour de la salle impressionnent Pascal, plus qu’il ne voudrait l’être. Au fond de la salle, une alcôve transformée en scène pour les artistes.
La visite continue, mais David leur dit
Pascal à nouveau, se sent malheureux, comme il aimerait être au pays ! C’est plus simple chez lui ! Il appréhende la suite. Son expression a la gravité des timides. Lorsqu’il entre dans la salle à manger, ses craintes se concrétisent. Une grande table avec quatre chandeliers électriques, le couvert pour trois personnes est mis. David prend la place de son père, ainsi Pascal et Claudine sont de chaque côté de lui.
Le problème de Pascal ce sont les couverts ! Il est pratiquement terrorisé, en voyant sur les côtés de son assiette, deux fourchettes, deux couteaux, devant les verres cuillères et fourchettes. Enfin il y a trois verres ! Il en a les larmes aux yeux !
Explique David. Pascal est touché de l’attention de David, mais, tellement impressionné, qu’il se demande ce qu’il fait avec David. Il s’imagine que David ne peut comprendre. Ce qui est simple pour David est un luxe incommensurable pour Pascal !
Néanmoins la joie de son ami est communicative et tout s’en trouve aplani. Le repas terminé, ils vont dans le fameux salon. Il est aussi grand que le séjour ! Il a un coin bibliothèque, un billard, une télévision. Des fauteuils voltaires un peu partout avec de petits guéridons. Le café est servi devant une cheminée, des flammes virtuelles dansent. Deux canapés en cuir marron parallèles sont séparés par une table basse.
C’est à ce moment-là que Monsieur et Madame rejoignent les jeunes gens. Ils sont heureux de voir les jeunes gens distingués, bien qu’ils ne viennent pas de leur monde.
Personne de leur entourage ne connaît Claudine. Ils pensent que ces jeunes gens sont du peuple. Ils les jugent bien élevés.
Comme le craignait Pascal, Monsieur et Madame l’interrogent sur ses parents, son île, ses études. Finalement, les réponses conviennent. La journée se termine, le retour à Rouen, est un soulagement pour Pascal. Le calme est revenu avec le bonheur. Les jeunes gens se séparent.
Le sourire de David est enjôleur. Il les dépose à l’entrée de l’hôtel de David.
Se disent-ils en se séparant.
C’est une journée mémorable pour Pascal et Claudine.