16
La poursuite
A la gendarmerie c’est le branle-bas de combat.
- A Vos postes, l’une des pensionnaires du foyer des Clarisses a été enlevée d’après l’appel d’une femme témoin.
Commande le capitaine.
- Que donnent les caméras à la sortie de l’abbaye ?
C’est la jeune fille qui vient d’arriver, et qui nous a été recommandé par le préfet de Rouen, et le capitaine Sylvie de Rouen.
Pour eux, chaque cas est toujours un problème. Mais lorsqu’il y a une recommandation spéciale, c’est la terreur dans l’équipe. Chacun redouble non seulement de précautions, mais aussi d’actions et de promptitude.
Le Foyer Sainte Claire prévient le capitaine Sylvie. Elle arrive à Moulins une heure après l’appel du témoin. Elle demande le compte rendu de la situation. L’adjudant Divonne lui donne les renseignements demandés
- La chance que nous avons, les caméras situées à l’entrée, ont été réparées. Nous avons des photos nettes, ainsi nous sommes fixés sur l’identité de la victime. Nous avons également le signalement de la voiture. Nous n’avions qu’une partie de l’immatriculation de la voiture, mais avec le logiciel nous avons découvert qu’elle est louée. L’agence concessionnaire de location, nous a assuré qu’il l’a loué à un richissime algérien Soulef el Aziz. La voiture est équipée d’un GPS. Nous saurons dans quelques minutes où se trouve le véhicule.
- Bon, je vois, nous avons de la chance dans ce malheur. J’espère que cela continuera. Comme je vous l’ai dit au téléphone, cette jeune fille est suivie par la filière de Rouen. Je me dois la retrouver avec votre collaboration.
C’est ainsi, que Sylvie prend en main l’affaire Linda Ziride. Elle reprend l’hélicoptère mit à sa disposition à Rouen. Elle est accompagnée du sergent Antony.
- Le GPS m’indique une route communale. Où mène-t-elle Sergent ?
- Il y a un aéroport privé dans cette direction.
Sylvie réalise et comprend la situation, elle saisit le micro, et commande au QG.
- Envoyez et dispatcher la photo de la petite et des trois suspects, (le père, le frère, est un de leur ami) aux aéroports du secteur. Ces individus veulent l’envoyer de force en Algérie !
- Si c’est son père il est dans son droit
Lui fait remarquer le sergent Antony. Sylvie lui répond vertement.
- A ceci près, qu’elle a fait une demande de protection, car elle refuse le mariage, que veut lui imposer son père.
Rétorque vertement Sylvie.
- Vous êtes sûre que ce n’est pas une invention de la gamine ?
Lui soumet doucement le jeune Antony.
- Absolument sûre. Quand son père nous a signalé sa disparition, il était inquiet. Non pas de son absence, mais de l’argent qu’il va perdre, s’il le mariage ne se fait pas !
- C’est dégueulasse ! vraiment on voit toujours des choses nouvelles, chaque jour dans ce métier!
Lui répond écœurée ce cher Antony
- Je ne vous le fait pas dire.
Dit-elle nerveusement excédée.
- Le pire, il a fait intervenir la presse ! C’est la cause du problème. Pour avoir un scoop, ils ont fait du direct ! Certains journalistes, ne sont pas dignes de leur métier. Ils ne nous ont même pas contacté, ni fait une enquête pour connaître la vérité !
Réplique vigoureusement Sylvie.
- Alors nous devons faire vite chef !
A ce moment, le téléphone sonne.
- Allo, commissaire, nous avons arrêté trois individus ressemblant aux photos. Ils voulaient forcer la jeune fille à rentrer dans l’avion. Elle s’est tellement débattue, tellement crié. Que le responsable de cet aéroport privé, nous a prévenu. Ils ont empêché l’avion de décoller. Ce qui nous a permis d’intervenir juste à temps.
- Ouf !
Font en chœur la commissaire Sylvie et le sergent Antony.
De retour à la gendarmerie, Sylvie rend compte de la situation au commandant. Tous attendent le retour de Linda dans leurs locaux. Seulement, l’adjudant dirigeant l’unité d’intervention de la poursuite, a fait venir l’ambulance et l’a envoyé à l’hôpital de Moulins.
- Ce soir nous aurons le rapport médical de la petite.
Lui assure le commandant.
- En attendant, nous vous offrons une chambre, je pense que vous pourrez l’emmenez demain, d’après les renseignements. Ils la garde sous surveillance vingt-quatre heures. Si tout va bien, elle sort demain.
Le rapport médical de Linda arrive à dix-huit heures sur le mail de l’adjudant comme convenu.
- Elle n’a rien de cassé, seulement de nombreuses contusions dû aux violences de l’agression, mais aussi parce qu’elle s’est défendue comme une tigresse.
- Formidable ! je vais pouvoir dormir en attendant demain.
- Où sont ces messieurs Kidnappeurs d’occasions ?
Demande Sylvie souriante. Rire dans la salle.
- Heureusement que ce n’est pas des professionnels ! Seulement ,c’était moins une !
Précise le sergent Antony.
17
Le retour à Rouen
Le lendemain matin, La commissaire remercie la gendarmerie de Moulins pour leur collaboration, et le résultat de cette opération. Elle a fait livrer des croissants pour tous et des oranges en plus du café, chocolat ou thé.
- Messieurs, je la ramène à Rouen, chez les sœurs Clarisses en attendant sa majorité.
- Commissaire, je vous accompagne à l’hôpital ?
Demande le sergent Antony.
- Oui merci c’est gentil, ainsi ce ne sera pas un taxi, elle sera plus en confiance.
Remarque la commissaire Sylvie. Arrivé à l’hôpital, Linda les attendait. Malgré ces craintes, elle est heureuse de revoir la commissaire.
- Bonjour mademoiselle, comment vous sentez-vous ce matin ?
- Mieux qu’hier. Que va devenir mon père ?...Vous savez…son cœur n’est pas mauvais. Il a juste écouté ce Soulef !
Sylvie est surprise. Linda n’a pas de haine envers son père. Mais pour l’instant, ce n’est pas l’heure de faire de la philosophie.
- Je dois vous ramener à Rouen, chez les Clarisses, vous êtes prêtes ? Les médecins assurent qu’en dehors de vos hématomes vous n’avez qu’une luxation de votre cheville.
Les sœurs m’ont garantie, qu’elles assureront les soins,. La juge des tutelles à ordonner de vous ramener à Rouen chez les Clarisses, sous protection judiciaire.
Linda pleure doucement en entendant ce qu’a décidé la juge. Sylvie en voyant les larmes lui dit avec douceur.
- Vous allez pouvoir revoir votre David. Vous allez voir tout ceux qui vous aiment et leur raconter ce que vous avez vécu, ce sera bientôt un mauvais souvenir. Si ce que vous m’avez dit, à propos de votre père, est vrai, je n'en doute pas. Mais il lui faudra du temps. je suis sûre qu’une solution sera trouvée. Ainsi tout ira mieux.
Séchez vos larmes, vous verrez tout cela se passera bien. Prenez vos affaires, vos bagages sont dans l’hélicoptère.
- Mes amies devaient faire une petite fête, je ne leur dirai même pas au revoir ?
Interroge Linda. Sylvie lui répond
- Vous téléphonerai de l’hélicoptère à vos amies et vous allez choisir et envoyer à ce fameux cadeaux de Sotteville, car c’est là où vous vivrez jusqu’à tout soit rentré dans l’ordre après, ce sera dans une autre région.
- Merci commissaire, sans vous je serai en Algérie actuellement. Je me rends compte toutes les difficultés que je vous ai causées, à cause de mon imprudence.
- Ce qui est important, vous êtes là. Vous n’avez que des blessures superficielles. Tout se termine bien. En route.
Joignant le geste à la parole, Sylvie prend la main de Linda. Toutes deux rejoignent le sergent Antony. De retour à la gendarmerie, elle dit au revoir à tous ceux qui l’ont accompagné. Linda, aperçoit son père, les larmes silencieuses coulent. Le père et le frère ne l’ont pas vu. Ils ont la tête dans leurs mains. Eux aussi ont de la peine, mais seulement parce qu’ils n’ont pas « sauvé leur Linda ».
- Au fait, tu n’as pas peur de monter dans l’hélico ?
- Waouh ! non j’ai confiance en vous.
Rassure Linda. Sylvie lui énumère les actions.
- Voici le programme, d’abord nous allons au commissariat, établir le compte rendu, visite chez la juge, je crois que quelqu’un vous y attend également, et ensuite direction l’abbaye. Après je vais m’occuper de la presse responsable de ce gâchis.
- Pourquoi, ils ont fait leur travail
Intervient doucement Linda.
- Non, ils ne l’ont pas fait correctement. Ils ont mis votre vie en danger ! ceci est inadmissible.
Pendant que Sylvie fait son rapport, Linda téléphone à David et à ses amies de Moulins.
Il reste une crainte pour la police, que d’autres membres de la communauté réitèrent, ou la tuent tout simplement.
Pour la famille, ils sont déshonorés, pas seulement Linda.