Le Sale gosse
Il était une fois, un jour d’hiver, dans les années cinquante, un jeune cancre, un peu pervers, se jouait de ses copains de classe craintifs.
Il venait des brocantes, cela lui conférait le droit de faire fortune sans complexe. Pensait-il. Dans son école il est le mal aimé. Il doit y aller, puisque l’école est obligatoire, par la loi. Pour cette raison, il doit être le chef ! Pense-t-il.
Au fond de la classe, assis à son pupitre près du poêle à charbon, il contrôlé ses élèves. Il repérait ceux qu’il pourrait arnaquer. Pour lui ce sont des enfants de bourgeois, tout au moins ceux qui en ont l’allure. En fin connaisseur, il faisait peu d’erreur.
La seule matière qui l’intéressait, c’étaient les mathématiques Principalement les opérations, et surtout les multiplications, en brave garnement de son milieu. La lecture il l’acceptait en raison de son utilité, mais ce n’était pas sa tasse de thé !
La première rédaction qu’il fit, c’est celle qu’il fut obligé de faire pendant son heure de colle. Car, malgré son caractère, il respectait le maître d’école. Dans son milieu, le respect des anciens, des responsables administratifs est de rigueur.
Sa grande surprise, qu’il soit mis à l’honneur, lors de la remise des notes.
Il voulut cacher sa joie, et il courut da ns la cour enneigée.
Or, un individu près de la grille de sortie avait d’une drôle d’allure. Il lui semblait mauvais, comme les soldats allemands que lui racontait son père un ancien résistant gitan. En voyant le môme, il s’avance. Il sort un révolver de son manteau vert gris usagé. Il s’avance le révolver pointé sur lui, et intime l’ordre de lui ouvrir la grille.
Le gamin habitué aux mauvaises rencontres met prestement la main dans sa poche et lui fait croire qu’il est armé. Décontenancé quelques secondes par ce sale gosse, il hésite et finalement tire. Pendant ce temps, ce cancre que l’on trouvait franchement désagréable, avait eu le temps d’une fraction de seconde de prévoir le tir, de se rouler dans la neige, trompant, de cette façon son adversaire. Le bruit de ce coup de feu alerta le directeur, de son bureau il a pu voir l’entrée de l’école et mesurer la gravité. Il a téléphoné à la police. Les passants en voyant la scène entrèrent dans le commissariat et alerta les policiers.
Le commissariat se trouve sur la place, face à l’école. Ils arrivent très rapidement. Après une course poursuite à travers les rues du quartier, et des coups de feu échangés, ils le maîtrise. Cet homme est blessé aux jambes.
Le calme revenu, le directeur et les élèves furent subjugués par cet exploit. Surtout lorsqu’ils apprirent la raison de la tentative d’attaque.
Ce fameux gosse mal aimé, avait sauvé son instituteur, un ancien résistant comme son père. L’individu est un allemand venu se venger. Cet ancien soldat de la SS, est devenu hors-la-loi, après avoir brillé au côté de son officier, dont il était aide-de-camp. Il était hors la loi à cause du témoignage de l’instituteur à propos des pillages systématiques des personnes qu’ils arrêtaient, et qu’ils envoyaient dans les camps de concentrations.
Après cette rédaction et son acte qualifié d’héroïque, il a été admiré, et certains lui furent devenu des amis. Cependant tous le considéré différemment. Il n’était plus ce sale gosse. Et lui, a découvert qu’il y avait une autre manière de vivre.