Quel est ce sentiment ?
Un bruit de pas sur le gravier moucheté
Me fait sursauter
Combien de temps m’observe-t-il ?
L’acacia aux fleurs blanches odorantes
Se dresse fièrement
De narcisses et de renoncules
Il semble se moquer de ma surprise
Il ricane en se balançant
Les pétales s’envolent au gré du vent
Le printemps se moque de nos émois,
Il parle de sa joie.
Rayonne de son parfum et sa lumière.
L’année continue moqueuse et chaleureuse,
En bienheureuse,
Aux odeurs chatoyantes précieuses.
Il me cajole et viens me voir
Il prévoit
Afin, de s’assurer de mon émoi.
Quel est donc ce sentiment
S’il ne me ment
Au point d’être mon tourment ?
Ces pas est-ce une illusion ?
Ou bien la conclusion
D’une confusion ?
Les saisons passent
Ce sentiment me dépasse
Enfin il trépasse
L’année se termine
Je me détermine
Pour une certaine mine.
Mes mots contre mes maux
Les maux blanchissent comme la neige
Les cœurs réfrigérés dans la douleur
Ils sifflent d’un petit air moqueur
Ils sont comme le pivert
Tout aussi pervers
Les mots frappent
Le tronc des maux
Ils mordillent les oreilles
Ils se moquent des orteils
Les mains se tordent
Les maux continuent de jouer
Le cerveau fatigué examine
Une idée l’illumine
Les mots se déterminent
Le corps pantelant
Passe au fil des ans
De génération en génération
Comme une sorte de fiction
Où les maux sont aberrations
Dans le monde des immortels
Puisque les mots sont des autels
8 juillet 2011
La timidité est une calamité
La timidité est une calamité
Sa distinction est particulière
Seulement par ses maladresses
Egalement ces bafouillements,
Souvent inaudibles et comiques
Il Bredouille des insultes
Souvent il s’agit d’un murmure
Ou des excuses qu’il balbutie.
Il marmonne dans son coin.
Il est paralysé par la peur.
De quoi aurait-il peur ?
De blesser son vis-à-vis ?
L’autorité quelle, qu’elle soit,
Paternel, Maternelle, Patronal
Syndical, Politicienne, Justice.
Elle handicape pour les démarches
Recherche d’emploi, les entretiens
Ils sont victimes des collègues
Ou les copains, copines d’école
Souvent ils ont l’intellect supérieur
Ils n’osent, la célébrité n’est pas pour eux
Directeur de sa société ou en Entreprise
Ecrivain ou philosophe reconnus
Physicien écouté, artiste en haut de l’affiche
Président de la République pourquoi pas.
Le timide se contente d’être subalterne
D’exercer son pouvoir sur les petits.
Oui, la timidité est une calamité
Pour ceux qui la vive, pour leur famille.
Ils sont tellement empreints
Pourtant ce ne sont pas des lâches
Le timide travail dans l’ombre
Avec dix fois plus de courage
Que son prétentieux chef
Il est conscient de tous les dangers
La timidité est une vraie calamité
Pour ceux qui la vive.
Le départ de l’hiver
La neige tombe,
Tombe
Mes pas s’enfoncent
S’enfoncent
Leurs souvenirs restent,
Restent
Tendresse à devenir,
Devenir
C’est l’ennui de la vie
L’ennui d’une vie fade
La feuille d’automne,
Volète elle s’étonne
De ce cœur monotone
L’esprit léger vogue
Sur le tapis dans la pirogue
Il navigue en musicologue.
Un nuage rosé avance,
Avance.
Aston en connivence
Connivence
Arrive en convergence
Convergence
Protectrice en urgence
Urgence
Triomphe sans intransigeance.
Radieuse comme une rose
Rarement morose
Elle y dépose
Toute sa prose
Sans être morose
Imagine la cause
De la métamorphose.
L’amour s’enflamme,
Enflamme
Il chante sa flamme,
Flamme
La cendre s’esclame,
S’esclame
Dans les oriflammes,
Oriflamme
La vie toujours réclame.
Lentement, la vie s’éveillera
La neige éphémère retombera
Vers un brasier il ressuscitera
Une ingénue s’y réchauffera
Le temps du printemps reviendra
Le souvenir de l’hiver restera
Se blottissant dans son opéra.
4 février 2018