Mon miroir
Comme le hibou à l’aurore
Tu te couches pour dormir
Mais toi mon beau miroir
Tu te réveilles avec moi
Ma vie, ta vie est à l’unisson
Nous sourions ensemble
Nous rions de concert
Nous pleurons en chœur
Te dire adieu mon ami est difficile
Toi le complice de mes rides
Mon confident des beaux jours
Celui des mauvais jours.
Tu me fais face à chaque regard
Même si, je rejette mon image
Pourtant tu restes là, disponible
Froid, comme l’Ange noir
Reconnaître ta fidélité
Voir mon image est insupportable
Au jour venu tu seras toujours là
Avec ton regard sans concession
Tu expliqueras silencieusement,
Le passage dans l’au-delà,
Une grimace qui se veut sourire
Ainsi je te ferai mes adieux
Miroir, mon beau miroir
Je passerai dans ton monde
Tu me tourneras le dos.
Tu ne bouges plus pourquoi ?
Je suis seule dans l’infini
De loin je te vois translucide !
La lumière m’inonde sans éblouir
Tu m’as tracé le chemin de la foi
Cette foi dans l’amour de l’infini
Menant à la vertu mentale,
Sans aspérité, sans contrainte,
Dans le respect de l’Éternité
Mon cri a brisé mon beau miroir
Pourquoi t’ai-je écouté ?
Tu as souvent déchiré mon âme
Sans toi qui suis-je mon ami ?
Tu sais bien que je t’aime
Tu sais bien que je t’aime
Rien ne peut nous séparer
Ni les tourments
Ni la faucheuse
Rien ne nous séparera.
Le lys blanc à la main
Cueilli à la fraîcheur,
Tu me l’as offert
Comme tes lèvres
Pulpeuses et chatoyantes
Cette petite fleur a su accueillir
La matinale goutte de rosée
Une larme candide,
Légère, miroitante
Son arôme délicat est royal
Tu sais bien que je t’aime,
Rien ne peut nous séparer
Ni le froid,
Ni la faim,
Le jour, la nuit nous resteront
Ces rêves fantasmagorique nébuleux
Ces mystères qui nous entourent
Ces fantômes qui surgissent
Au gré de nos rêves
Seraient-ils nos démons ?
On voudrait les bannir
Tous ces souvenirs !
Ils sont nos torrents.
Quelque fois une source
Nous aimerions se libérer
De ce vent lugubre
Passer sans se retourner,
Finir notre rêve ensoleillé.
Je voudrais une âme fervente
Introuvable dans mes souvenirs
Quelle soit, je ne sais où,
Ou bien, Je ne sais quand
Mon amour erre de rue en rue.
Vision fantasmagorique nébuleuse
Au centre de tous mes fantômes
Le regret du temps passé
À quoi sert d’aimer
Si la confiance n’est plus
De se sentir redevable
Peut-être même méritante
Il y a si longtemps
Que je porte ce poids des ans
Avec la mélancolie
Des déceptions sans retour
Ces fantômes sulfureux
Sont souvent hideux.
Quelquefois mes fantômes sont rieurs
Leur blancheur est lumineuse
Ils m’appellent d’un geste
Leur sourire se perçoit
Ce sont mes fantômes
Ceux du mystère de la vie.
Si tu avais su combien je t’aimais
Si tu avais su combien je t’aimais
Je revois cette rue à son sommet
Cette chaise sur le trottoir où mère rit
Elle était penchée sur sa broderie,
Elle discutait de tout et de rien
Des ballades du dimanche ou bien
De ce jardin public d’à côté qu’elle aimait
Principalement pendant le mois de mai.
Si tu avais su combien je t’aimais
Je retrouve ce parfum de gourmet
Il me met en émoi ce bouquet de muguet
Les yeux fermés je reste aux aguets,
Il défile sur l’écran de mes souvenirs
Ceux de mon enfance sont à bénir,
Cet amour que je ne pouvais prévoir
Impossible d’y penser sans m’émouvoir.
Je m’imagine si j’eusse été libre
Sans la mégère il n’y eut pas d’épître
J’eusse été la plus pétulante rêveuse
Au lieu d’être la marmite couveuse
D’une cuisine de mots sans point-virgule
Courant toujours d’une langue qu’il régule
Dans ce sentiment refoulé avec amour
La peine se garde avec un certain humour.
Si tu avais su combien je t’aimais
Tu eus été différent sans mets
Une apparence dans l’humilité
La tristesse d’une âme dans l’acidité
Je me remémore tout simplement
Ton visage, regards, mots placidement
Parfois je laisse échapper un soupir
Le vague à l’âme finit par s’assoupir
Prendre la lune dans mes bras
Là-haut, Madame la Lune
Toute joyeuse observe
Les fourmis grouillantes
Que nous sommes pour elles
Cette communauté en allégresse
Siffle, chante, danse, coure
Sous la cape joyeuse, scintillante
Madame la lune, reine rieuse
Allongé les yeux mi-clos
Elle me fait son clin d’œil célèbre
Je tends mes bras vers elle
Pour la prendre dans mes bras
Mais de lune, je n’ai point
Seulement un air de déjà vu
Dans un rêve mythique d’un livre
Prendre la lune dans mes bras