Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus aime chacun, il aime les humbles réalités de la vie qui sont pleines de leçons pour qui sait regarder avec son cœur. Il se passionne pour l’humanité, sur la manière dont nous cherchons Dieu et dont nous le servons. Jésus, dans son enseignement, nous aide à trouver la bonne attitude pour marcher à sa suite, dans une attitude de conversion. S’adressant à celui qui est en chemin, il le met ainsi en garde, « méfiez-vous ! » Le disciple, ne s’approprie pas une nouvelle place sociale ni un profit qui l’enfermerait dans un nouveau statut. La pauvreté nous libère de nous-mêmes, du souci de notre position, elle nous conduit à l’ouverture, pour recevoir notre vie, qui est notre seul bien véritable. Demeurer dans une attitude de pauvreté nous donne d’écouter vraiment et de vivre de cette écoute. A propos du Temple Jésus dira : "il ne restera pas pierre sur pierre." Il en est de même des robes solennelles, des salutations sur les places publiques, des premiers rangs dans les synagogues, des places d’honneur dans les dîners : Toute cette "considération" humaine dont l’humanité peut se farder, peut la détruire dans ce qu’elle a de meilleure, sa confiance en Dieu, son "intériorité."
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Les riches sont regardés par les autres, la comparaison les guette, ils risquent de perdre la pureté du cœur. Jésus s’était assis et regardait, tranquillement. Il appelle ses disciples auprès de lui pour leur communiquer un enseignement important :« Amen, je vous le dis … » Jésus introduit des certitudes à ses disciples. Bien que pauvre, nous pouvons donner malgré notre pauvreté, sans nous décourager. Tous, nous avons quelque chose à donner à Dieu. Donner à Dieu notre dernière assurance, c’est nous en remettre à Dieu pour l’avenir, pour le pain d’aujourd’hui. Affronter le risque de manquer, c’est faire comme la veuve de Sarepta, qui a sacrifié pour Élie sa dernière poignée de farine. Elle n’a pas eu peur de sa pauvreté, ni devant Dieu ni devant les hommes. Dieu accueille avec joie l’offrande d’un pauvre qui reste pauvre, et qui accepte de le rester devant lui et devant les hommes. Jésus, dans ce don inconditionnel, retrouve l’un des réflexes de son propre cœur : « lui qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre, pour nous enrichir par sa pauvreté. » Il y a tant de manières de se sentir démuni : démuni d’atouts pour faire sa route dans la vie, démuni de santé ou de grâce physique, démuni d’appui ou d’amitié. Parce que toutes ces pauvretés nous déprécient à nos propres yeux, nous serions tentés d’en faire reproche aux autres et à Dieu. Les pauvres véritables nous montre le vrai chemin : Nous sommes pauvres, mais nous savons quoi faire de notre pauvreté : la reconnaître, la présenter à Jésus, et nous mettre sans attendre au service du Royaume, tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit et nous aime.
Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Non seulement cette femme a su donner, bien que pauvre, mais elle a donné sa pauvreté, voilà ce qui a touché Jésus. Elle savait que son obole allait la rendre plus pauvre encore, mais sa foi toute simple et droite lui disait que Dieu l’aimait ainsi. Elle n’avait pas à devenir riche pour pouvoir donner. Cette pauvre veuve est le signe d’un peuple de pauvres, de l’humanité dépréciée par tous. Jésus « connaît » son cœur, elle n’a plus que deux piécettes pour vivre, pas de quoi acheter son pain. Mais privée de tout bien, dépourvue de tout soutien, elle a le sens des pauvres. Nous recevons des leçons surprenantes des pauvres : Dans une région où véritablement on meurt de faim, si un petit sac de riz arrive dans une famille, la mère de famille divise en deux le don reçu, et va porter la moitié à sa voisine qui fait de même. Après, elle fera manger sa famille.
carmélite, docteur de l'Église