3 Août 2022
ETUDE DE LA PAROLE DU JOUR
Livre de Jérémie 31,10.11-12ab.13.
Écoutez, nations, la parole du Seigneur !
Annoncez dans les îles lointaines :
« Celui qui dispersa Israël le rassemble,
il le garde, comme un berger son troupeau.
Le Seigneur a libéré Jacob,
l’a racheté des mains d’un plus fort.
Ils viennent, criant de joie, sur les hauteurs de Sion :
ils affluent vers les biens du Seigneur.
La jeune fille se réjouit, elle danse ;
jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble !
Je change leur deuil en joie,
les réjouis, les console après la peine. »
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Matthieu 15,21-28
En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Jean Chrysostome
(v. 345-407)
prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°52, 1-3 (trad. Véricel, L'Évangile commenté, p. 200 rev.)
La puissance d'une prière persévérante
Alors qu'elle devrait se retirer découragée, la Cananéenne approche de plus près et, adorant Jésus, elle lui dit : « Seigneur, viens à mon secours ! » Mais alors, femme..., tu ne l'as pas entendu dire : « Je n'ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d'Israël » ? Je l'ai entendu, réplique-t-elle ; mais je sais qu'il est le Seigneur de toutes choses...
C'est parce qu'il prévoyait sa réponse que le Christ retardait d'exaucer sa prière. Il refusait sa demande pour souligner sa piété. S'il n'avait pas voulu l'exaucer, il ne lui aurait pas accordé sa demande à la fin... Ses réponses n'étaient pas destinées à lui faire de la peine, mais plutôt à l'attirer et à révéler ce trésor caché.
Mais considère, je te prie, en même temps que sa foi, son humilité profonde. Jésus a donné aux juifs le nom d'enfants ; la Cananéenne renchérit encore sur ce titre et les appelle des maîtres, tant elle était loin d'être jalouse des louanges prodiguées aux autres : « Les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table des maîtres »... Et c'est à cause de son humilité qu'elle a été admise au nombre des enfants. Le Christ lui dit alors : « Femme, ta foi est grande ». Il lui tardait de prononcer cette parole et de récompenser cette femme : « Qu'il t'advienne selon ton désir ! »... Tu le vois, la Cananéenne a une grande part dans la guérison de sa fille. En effet, le Christ ne dit pas : Que ta fille soit guérie, mais : « Ta foi est grande, qu'il t'advienne selon ton désir ! » Et remarque encore bien ceci : là où les apôtres avaient échoué et n'avaient rien obtenu, elle a réussi. Telle est la puissance d'une prière persévérante.
Méditation de l'Evangile
du père Gabriel
Dans nos vies, Jésus provoque notre foi, notre confiance. La Cananéenne sera exaucée, mais Jésus éduque sa foi. N'est-elle pas, cette femme, notre modèle, à nous qui si souvent ne comprenons pas les chemins par lesquels Il nous mène ? Tant de moments de notre vie nous semblent si absurdes si loin de la tendresse de Dieu, dans nos heures de deuil, de solitude, de déréliction.
Guérison de la petite fille d'une syro-phénicienne
"Et sorti de là, Jésus se retira dans la région de Tir et de Sidon". "Et voici qu'une femme, une Cananéenne de ce territoire, étant sortie de chez elle, criait en disant : aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ! Mais Il ne lui répondit pas un mot"
Dans nos vies, Jésus provoque notre foi, notre confiance. La Cananéenne sera exaucée, mais Jésus éduque sa foi. N'est-elle pas, cette femme, notre modèle, à nous qui si souvent ne comprenons pas les chemins par lesquels Il nous mène ? Tant de moments de notre vie nous semblent si absurdes si loin de la tendresse de Dieu, dans nos heures de deuil, de solitude, de déréliction. Cette "étrangère" syrophénicienne va tenir tête au Sauveur et cela par trois fois. Et toujours son cri de confiance va aller croissant. Elle a perçu, sans doute, dans l'attitude et les paroles de son interlocuteur, ses qualités de coeur.
La première fois, c'est une demande inspirée par la popularité de Jésus : Un "guérisseur" célèbre du pays d'Israël. La demande est sincère car elle vient d'une mère, mais on y met tous les titres pour s'attirer la bienveillance :
"Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ! Mais Il ne lui répondit pas un mot"
La deuxième demande se fait plus simple, plus pressante et plus confiante :
"Mais elle, étant venue, se tenait prosternée devant Lui, en disant : Seigneur, viens à mon secours ! Répondant Il dit : il n'est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens"
Vraiment nous nous retrouvons là, dans cette situation où les paroles du Seigneur nous révoltent, comme dans tant de situations vécues qui nous apparaissent si injustes, si absurdes de la part d'un Dieu qui nous aimerait. Et là, chose curieuse, la réponse cinglante de Jésus n'amène que davantage de foi.
"Mais elle dit : justement Seigneur ! Car les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres"
Alors Jésus lui dit : "Ta foi est grande, qu'il te soit fait comme tu veux, et sa fille fut guérie, à ce moment-là".
Père Gabriel
Homélie du Père Gilbert Adam
Mercredi de la 18e semaine, année paire
« Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
"Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Aie compassion de moi, Seigneur, Fils de David !" Cet Evangile témoigne de la puissance de la prière d’intercession de cette femme cananéenne qui prie pour sa fille qui est tourmentée par un démon. Jésus amène cette femme à approfondir son acte de foi. C’est l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut aux païens. Cette femme qui n’est pas juive s’exclame : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David, » en disant ‘Fils de David’, elle reconnaît que le Salut vient des Juifs. Elle s’adresse au Messie d’Israël, elle, une païenne, elle croit qu’Il est aussi le Messie de tous les hommes. Cette femme exprime bien la douleur de l’humanité aux prises avec la souffrance ! Aujourd’hui cette souffrance s’appelle drogue, alcool, ou tellement d’autres manifestations de malaises et de difficultés à vivre. Ces cris, venus de toutes parts, sont encore difficiles à entendre, à supporter ! Ce sont ces cris qui ont provoqué la venue de Jésus. L’œuvre de Jésus commence par Israël, elle rejoint toute l’humanité.
Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Les disciples sont fatigués d’être poursuivis par ces cris et Jésus répond favorablement à leur demande. Il montre ainsi la mission qu’ils devront accomplir, ils sont là pour conduire toutes les nations à Jésus. Il n’attend pas que nous soyons parfaits pour accueillir nos prières. Jésus utilise des serviteurs imparfaits pour répandre son message de Paix et de Salut. L’intercession commence donc par reconnaître qui est Dieu, dans son Amour et dans sa Toute Puissance. La Cananéenne pose un acte d’humilité en comparant son attitude à celle du petit chien qui reçoit les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Croire que Dieu peut tout, sans rien réclamer comme un dû, est la clé de toute intercession. L’insistance de cette femme plait à Jésus, il lui dit que sa mission commence par son Peuple, mais la manière dont il va le dire incite la Cananéenne à poursuivre sa demande. Aujourd’hui encore il nous faut persévérer dans nos demandes à Jésus le Sauveur du monde.
"Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »" Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. Après avoir montré aux disciples le poids de leur intercession, Jésus, par un dialogue avec la Cananéenne, met en lumière la disposition intérieure de la foi qui insiste. Cette prière nous révèle l’attitude intérieure qui doit accompagner la prière d’intercession. Elle professe sa foi. Jésus exauce cette Cananéenne, sa fille est guérie. Nous contemplons Jésus fidèle à l’action de l’Esprit Saint en tout. Toujours, nous lisons dans sa vie et ses actions cette liberté et cette fidélité surprenante. Dans la justice et dans l’amour, il accomplit la volonté d’amour de notre Père des cieux. En même temps que Jésus va répondre à la demande de cette femme Cananéenne, il situe son action dans la miséricorde et celle de ses disciples après lui.
Nous demandons la grâce d’être fidèles à l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus pour accomplir en tout la volonté de notre Père.