4 Août 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Matthieu 16,13-23
Pierre devait recevoir les clés de l'Église, plus encore les clés des cieux ; le gouvernement d'un peuple nombreux devait lui être confié… Si Pierre, avec sa tendance à la sévérité, était resté sans péché, comment aurait-il pu faire preuve de miséricorde pour ses disciples ? Or, selon le dessein de la grâce divine, il est tombé dans le péché, si bien qu'après avoir fait lui-même l'expérience de sa misère, il a pu se montrer bon envers les autres. Réfléchis bien : celui qui a cédé au péché, c'est bien Pierre, le chef des apôtres, le fondement solide, le rocher indestructible, le guide de l'Église, le port imprenable, la tour inébranlable, lui qui avait dit au Christ : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt 26,35), lui qui, par une révélation divine, avait confessé la vérité : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » Or, l'évangile rapporte que, la nuit même où le Christ a été livré…, une jeune fille a dit à Pierre : « Toi aussi, hier, tu étais avec cet homme », et Pierre lui a répondu : « Je ne connais pas cet homme » (Mt 26,69s)… Lui, la colonne, le rempart, se dérobe devant les soupçons d'une femme… Jésus a fixé sur lui son regard…; Pierre a compris, s'est repenti de sa faute et s'est mis à pleurer. Et alors le Seigneur miséricordieux lui a accordé son pardon… Pierre est tombé dans le péché pour que la conscience de sa faute et du pardon reçu du Seigneur le conduise à pardonner aux autres par amour. Il accomplissait ainsi un dessein providentiel conforme à la manière d'agir de Dieu. Il a fallu que Pierre, lui à qui l'Église devait être confiée, la colonne des Églises (Ga 2,9), le port de la foi, celui qui allait enseigner le monde entier, se montre faible et pécheur. Oui, vraiment, c'était pour qu'il puisse trouver dans sa faiblesse une raison d'exercer sa bonté envers les autres.
Méditation de l'Évangile
du père Gabriel
Après avoir demandé aux siens ce que la foule pense de Lui. "Il leur dit : mais vous, qui dîtes-vous que Je suis ?" Après trois ans d'amitié et de vie commune, que disent-ils de Lui ? Et cette question, un jour, c'est à chacun d'entre nous qu'Il la pose : "Mais vous, qui dîtes-vous que Je suis ?" Notre intimité des Écritures nous permet-elle à notre tour de répondre : "Tu es le Christ, le Fils de Dieu Vivant" ?
La confession de Pierre
Après avoir demandé aux siens ce que la foule pense de Lui. "Il leur dit : mais vous, qui dîtes-vous que Je suis ?" Après trois ans d'amitié et de vie commune, que disent-ils de Lui ?
Et cette question, un jour, c'est à chacun d'entre nous qu'Il la pose : "Mais vous, qui dîtes-vous que Je suis ?"
Notre intimité des Écritures nous permet-elle à notre tour de répondre : "Tu es le Christ, le Fils de Dieu Vivant" ?
N'oublions pas la remarque de Jésus à Pierre. Cette découverte ne relève pas uniquement de notre approche personnelle du Christ ni d'une étude purement critique des textes, mais du Père qui nous le révèle.
"Prenant la parole, Jésus dit à Pierre : tu es bienheureux, Simon Bar Iona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux" .
Au cri ému de Pierre : "Tu es le Christ, le Fils de Dieu Vivant !", répond le cri encore plus ému de Jésus établissant son Église, sur cette amitié : "Et moi Je te le dis que tu es "Pierre" et que sur cette pierre Je bâtirai mon Église, que les Portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle "
L'œuvre du Salut va reposer entièrement sur les Douze. Il leur donne d'ailleurs l'étonnant pouvoir d'ouvrir nos esprits et nos coeurs au Royaume : "Je te donnerai les clefs du Royaume "
Le monde moderne qui rejette ce pouvoir donné à des hommes, s'invente d'autres pouvoirs tyranniques pour se libérer de ses angoisses. Les "psy" y fleurissent, tout comme les "dames soleil". Il ne s'agit pas ici de nier l'intérêt et l'utilité des sciences humaines, mais d'en connaître les limites et, à travers elles, de ne pas nous donner des maîtres tyranniques, aux dogmes intangibles.
Autres tyrans du monde actuel, les idéologies politiques qui, elles aussi et bien plus, annexent tout pouvoir pour faire des hommes des esclaves. L'Etat moderne est plus dévorant que les Moloch, et cela qu'il soit de droite ou de gauche.
Mais Lui, Jésus, donne à ses amis le fantastique pouvoir de libérer les hommes du péché et de leur donner sa paix. Les apôtres et leurs successeurs lient et délient les hommes de leurs fardeaux pour leur faire dépasser les misères de la condition humaine et les introduire dans la vraie vie.
Le rôle du prêtre, directeur de conscience, vient de cette promesse :
"Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux"
Père Gabriel
Homélie du Père Gilbert Adam
Saint Jean Marie Vianney
Écoutez et comprenez bien !
Jr. 30, 12-15 Ps. 101 Matthieu 15, 1-2, 10-14
Alors des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem s’approchent de Jésus et lui disent : « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? En effet, ils ne se lavent pas les mains avant de manger. »
Nous fêtons aujourd’hui le saint curé d’Ars. Nous admirons la pauvreté de son cœur et la limpidité de sa vie. L’Evangile nous donne à voir le zèle religieux des pharisiens qui se bornaient à observer strictement un certain nombre de formes extérieures et de traditions. Jean Marie Vianney n’avait rien de cette pieuse apparence qui trompait les hommes mais ne saurait tromper Dieu. Dans beaucoup d’évènements de sa vie, le saint curé, à la suite de Jésus, mettait à nu la méchanceté du cœur humain pour le rétablir dans la grâce. Dans l’Evangile, des scribes qui viennent de Jérusalem demandent à Jésus pourquoi il laisse ses disciples manger sans faire la purification rituelle des mains. Jésus appelle la foule et rappelle que la pureté intérieure est plus importante que les gestes rituels extérieurs. C’est la vérité du saint curé qui a progressivement converti le village d’Ars. Comme les pauvres qui étaient venus au Jourdain demander à Jean Baptiste de les aider, les petits et les humbles regardent Jean Marie vivre et ils se remettent en marche dans l’Evangile.
Jésus appela la foule et lui dit : « Écoutez et comprenez bien ! Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. »
On pouvait mettre en doute l’arrivée de ce prêtre tellement pauvre à Ars. Les habitants de ce village avaient fui "la religion," Dieu sait pour quelles raisons. Amos déjà, avait mis en garde ceux qui ne vivaient pas l’Amour de Dieu du fond de leur cœur.“ Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne puis sentir vos réunions solennelles. Quand vous m’offrez des holocaustes, vos oblations, je ne les agrée pas. Écartez de moi le bruit de vos cantiques, que je n’entende pas la musique de vos harpes !” L’enseignement de Jésus à rejoint la Parole des prophètes. Jésus n’attaque pas l’observance des scribes et des Pharisiens. Il les accuse de se servir de ces préceptes sur des détails extérieurs pour s’excuser des obligations importantes comme celles du commandement sur le respect et le soin des parents. Jésus rappelle donc à la foule que la pureté est d’abord intérieure et que sans elle, les gestes extérieurs de purification sont inutiles. C’est bien dans la ligne de cet enseignement de Jésus sur la Montagne que Jean Marie Vianney, donnait des enseignements simples et profonds et en même temps qu’il annonçait le Royaume de Dieu.
Alors les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? » Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée. Laissez-les ! Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. »
Jésus emploie une accusation que déjà le prophète Isaïe employait : “Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Le curé d’Ars proclame la religion du cœur si importante pour les pauvres. La Parole de Dieu peut alors travailler les cœurs. Par la présence de Jean Marie, elle est tout près de chacun, elle est dans la bouche et dans le cœur de ceux qui la mettent en pratique. La beauté du saint curé est de vivre de cette Parole vivante. Elle rappelle à chacun la tradition perdue des anciens. Elle est à la fois la révélation de Dieu et la réponse que nous pouvons lui donner pour notre bonheur. C’est ainsi que la Parole de Dieu a multiplié les miracles pour le bien de ceux qui aiment Dieu.
Jésus appelle la foule et rappelle que la pureté intérieure est plus importante que les gestes rituels extérieurs.
Texte de l'Évangile (Mt 16,13-23):
Sermon de l'Abbé
Joaquim MESEGUER García
(Rubí, Barcelona, Espagne)
Aujourd'hui, Jésus proclame que Pierre est bienheureux par la justesse de sa profession de foi: «Heureux es-tu, Simon fils de Jonas: ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16,16-17). Dans cette proclamation Jésus promet à Pierre le primat de son Église, mais peu de temps après Il doit le réprimander pour avoir exprimé une idée humaine et fausse du Messie: «Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes» (Mt 16,22-23).
Nous devons remercier les quatre évangélistes de nous avoir décrit les premiers disciples tels qu'ils étaient réellement et non pas comme des grands personnages idéalisés, mais comme des hommes en chair et en os, comme nous, avec leurs vertus et leurs défauts, cela nous rapproche d'eux et nous aide à constater que nous devons tous parcourir le chemin de la perfection, car personne n'est parfait à la naissance.
Etant donné que nous connaissons déjà l'histoire de l'Évangile, nous acceptons comme un fait que Jésus soit le Messie annoncé par le prophète Isaïe et qu'Il a donné sa vie pour nous sur la Croix. Par contre, ce que nous avons du mal à accepter c'est que nous aussi nous devons continuer par l'abandon, le renoncement et le sacrifice à faire en sorte que son œuvre soit toujours présente. Nous sommes programmés par une société qui encourage le succès rapide, s'instruire sans le moindre effort et en s'amusant, et tirer profit au maximum de tout en faisant peu, il faut donc pas nous étonner que nous finissions par voir les choses à la manière des hommes et pas comme les voit Dieu. Après avoir reçu l'Esprit Saint, Pierre était conscient par où passait le chemin qu'il devait parcourir et a vécu dans l'espérance. «Les tribulations du monde sont remplies de souffrance et vidées de récompenses; mais celles qu'on endure pour Dieu sont adoucies par l'espérance» (Saint Ephrem).
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Personne ne peut avoir Dieu pour Père s’il n’a l’Eglise pour Mère »
(Saint Cyprien)
« La foi et suivre le Christ sont étroitement liés. Et, puisqu’il s’agit de suivre le Maître, la foi doit se consolider et grandir. Pierre et les autres apôtres ont dû avancer sur cette voie, jusqu’à ce que la rencontre avec le Seigneur ressuscité leur ouvre les yeux à une foi pleine »
(Benoît XVI)
« Mûs par la grâce de l’Esprit Saint et attirés par le Père nous croyons et nous confessons au sujet de Jésus : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” (Mt 16,16). C’est sur le roc de cette foi, confessée par St Pierre, que le Christ a bâti son Eglise […] »
(Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 424)
prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église