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Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

Le mystère de Louis XVII

Le mystère de Louis XVII
Le mystère de Louis XVII

LOUIS XVII – L’EVADE DE LA PRISON DU TEMPLE

En 1795, les Conventionnels enterrent un enfant de dix ans près de la prison du Temple.

Mais étais-ce vraiment Louis XVII, le fils du roi Louis XVI décapité deux ans auparavant ?

Trois mille livres, qui étudient une vingtaine d'hypothèses d'évasion et la candidature d'une quarantaine de faux dauphins, ont été consacrés à cette énigme de premier plan. Sans nous apporter de certitudes sur le sort de cet enfant martyr.

Des barricades hérissées de drapeaux tricolores ont surgi dans les rues de Paris. Les sabots de la cavalerie royale résonnent le long des avenues. Des coups de feu partent à tous les carrefours. Les habitants de la capitale ont décidé de montrer leur détermination au vieux roi Charles X. Ces trois journées de juillet 1830, qui provoqueront la chute du roi, s'appelleront désormais « les Trois Glorieuses ».

Le 2 août suivant, Charles X décide d'abdiquer. Son fils, le duc d'Angoulême, devrait normalement prendre sa succession et le nom de Louis XIX. Il abdique à son tour. La couronne du dernier héritier légitime de la branche aînée des Bourbons revient de droit à un enfant de dix ans : le jeune Henri-Dieudonné, duc de Bordeaux et comte de Chambord, qui n'est autre que le fils du duc de Berry assassiné en février 1820. Normalement, il devrait prendre le nom d’Henri V. Personne ne peut imaginer qu'il ne règnera jamais sur la France...

Pour l'heure, le problème est de savoir si Charles X pourra contenir l'émeute parisienne. Curieusement, le roi se tourne vers un voyant des environs de Rambouillet, Thomas Martin. Celui-ci est bien connu du roi : quelques années plus tôt, il s'était rendu célèbre à la cour en affirmant avoir reçu de l'archange saint Michel un message à délivrer d'urgence au roi de l'époque, qui était Louis XVIII. Le roi l'avait reçu pendant près d'une heure... pour s'entendre dire qu'il n'était pas l'héritier légitime du trône ! Le jeune Louis XVII, devenu roi après l'exécution de son père Louis XVI, en janvier 1793, n'aurait pas succombé aux rigueurs de son incarcération au Temple de Paris, mais se serait évadé. Troublé, Louis XVIII avait fait faire des recherches. Sans résultats. L'affaire du Temple commençait.

Superstitieux, Charles X repense à ce voyant à un moment où son trône vacille. Thomas Martin reçoit le marquis de La Rochejaquelein, aide de camp du roi, et lui affirme : « Une main repousse Charles X d'un trône sur lequel il ne remontera plus. Il doit quitter la France et il mourra à l'étranger, comme le duc d'Angoulême. Henri V ne règnera pas non plus. »

Fataliste, Charles X n'insistera pas et prendra la route de Cherbourg, pour gagner l'Angleterre. Il nommera, avant de partir, un lieutenant-général du royaume : Louis-Philippe, duc d'Orléans. Celui-ci s'empressera de ne pas tenir compte des termes de l'abdication de Charles X et se fera proclamer « roi des Français >> par la Chambre des députés. Trois ans plus tard, à l'automne 1833, le voyant Thomas Martin se rend à Paris. Un étrange personnage, arrivé dans la capitale au mois de mai 1833, prétend n'être autre que le fils de Louis XVI, miraculeusement évadé du Temple : confronté à Karl Wilhelm Naundorff, Thomas Martin se trouble et reconnaît formellement l'homme qu'il a rencontré dans ses visions.

Une des énigmes historiques les plus passionnantes de notre temps se nouait.

 

Première surprise : l'attitude de la famille royale face au problème. Dans la chapelle expiatoire du boulevard Haussmann, où vont évacuer Louis XVI, sa sœur et sa femme, la reine Marie-Antoinette, rien ne rappelle l'existence du dauphin.

Selon l'histoire officielle, celui-ci est mort le 8 juin 1795 : aucune cérémonie ne marque ce jour-là. Par contre, le 21 janvier, jour anniversaire du régicide, et le 10 mai, jour anniversaire de l'exécution de Madame Élizabeth, la sœur du roi, les autorités ont décrété un deuil national. Madame Royale réagit tout aussi curieusement. Elle suit de très près tous les débats autour des « vrais » et des « faux » dauphins, mais elle n'en prend aucun au sérieux. Elle fait remettre à Mathurin Bruneau, un des prétendants, un questionnaire précis. Mais elle refuse de rencontrer Naundorff. Pourtant, dans une lettre au baron de Richemont. Son secrétaire, elle avoue qu'elle « ne croit pas plus à celui-ci qu'à tous les autres », mais qu'il la « tourmente plus que les autres ».

Une rumeur court dans Paris : très peu de temps avant son assassinat mystérieux, le duc de Berry aurait eu une vive altercation avec Louis XVIII, précisément à propos de la survie du jeune Louis XVII. Enfin, dans l'entourage du comte de Chambord, celui qui devrait régner sous le nom Henri V, on affirme ouvertement que le dauphin n'est pas mort au Temple. Plus tard, en 1875, le même comte de Chambord refusera de monter sur le trône sous un prétexte futile : il n'acceptera pas de régner sous le drapeau tricolore. L'intervention personnelle du pape Pie IX ne lui fera pas faire cette concession. Cet inexplicable refus est moins étonnant si l'on admet que, mis dans le secret de la survie de l'enfant du Temple, l'austère comte de Chambord se serait lui-même considéré comme un usurpateur...

Autre surprise : la mollesse et l'absence de rigueur avec lesquelles les faux prétendants sont poursuivis par les tribunaux. En 1816, Mathurin Bruneau, un farfelu qui se fait appeler Charles de Navarre, pose sa candidature au titre de dauphin évadé du Temple. Madame Royale, qui a eu un pressentiment secret de l'existence de son frère », lui envoie deux émissaires. Déjà, en 1798, quand les premiers bruits sur la survie du jeune prince s'étaient répandus, elle n'avait pas caché « son étonnement et son émotion ». Cette fois, nous l'avons vu, elle fait adresser un questionnaire à Mathurin Bruneau. Plusieurs épisodes très précis et inconnus de la vie au Temple y sont évoqués. Un policier intercepte le questionnaire avant d'appréhender le prétendu Charles de Navarre, qui sera condamné pour « outrage à la magistrature ».

Bizarrement, aucun des témoins survivants de la tragédie du Temple n'est entendu au procès.

Pourtant, la veuve Simon, la femme du savetier Simon qui servait de geôlier à Louis XVII, vit toujours : elle est « pensionnaire du roi » aux Incurables, et Madame Royale lui a rendu plusieurs visites.

De nombreux membres du personnel du Temple sont toujours concierges ou cuisiniers des maisons royales. La police se montre incapable de les retrouver ! Mieux : l'acte de décès du jeune dauphin n'est volontairement pas communiqué au procureur général de Rouen, qui instruit le procès de Mathurin Bruneau. Selon un ministre, « la communication des actes qui constatent le décès du dauphin serait de nature à leur donner une publicité désagréable et il serait souhaitable que les magistrats puissent s'en passer ».Querelles dynastiques, intrigues politiques, manipulations juridiques et transformations d'un drame authentique en mauvais roman d'aventure ne manquent donc pas dans l'épais dossier de l'affaire Louis XVII. Que contient donc ce dossier ?

Jusqu'au 10 août 1792, personne ne conteste l'histoire du dauphin que relatent les manuels officiels. Louis-Charles, second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, est né à Versailles le 27 mars 1785. A la mort de son frère aîné, Louis, le 4 juin 1789, il devient l'héritier de la couronne. Pendant la tourmente révolutionnaire, les Parisiens le surnomment « le petit mitron ». Il a six ans au moment de la fuite à Varennes, mais il est applaudi par la foule quand la famille royale est ramenée aux Tuileries. Le 10 août 1792, au cours d'une nouvelle insurrection, le couple royal est enfermé au Temple de Paris, avec ses enfants et le dernier carré des fidèles. Quelques mois plus tard, le procès de Louis XVI commence. L'enfant est alors conduit chez sa mère. Il habitera désormais au troisième étage, où il retrouve sa tante, Madame Élizabeth, et sa sœur, Madame Royale. Le 20 janvier, il fait ses adieux à son père. Le 21 janvier, la tête de « Capet » tombe sur l'échafaud. Le dauphin devient donc le dernier espoir des royalistes. Plusieurs complots sont organisés pour le délivrer. Il existe alors de nombreux réseaux royalistes clandestins, souvent rivaux, dont on ne sait trop s'ils sont efficaces ou manipulés secrètement par des agents républicains. Toulan, Batz, Hyde de Neuville échoueront dans leurs tentatives de faire évader le prisonnier.

Le 3 juillet 1793, l'enfant est retiré à sa mère. Chaumette, le procureur de la Commune de Paris, a décidé de lui faire perdre l'idée de son rang ». Louis XVII est confié à Antoine Simon, un savetier. Contrairement à la légende, le gardien de l'enfant n'est pas une brute. Il élève simplement le jeune Louis XVII comme on élevait alors les enfants du peuple. Il fait même l'effort, avec sa femme, d'acheter une baignoire pour son jeune prisonnier, ainsi qu'un thermomètre pour contrôler la température des bains. L'éducation « républicaine » du jeune Capet va bon train. Bientôt, le fils de Marie-Antoinette jure comme... un savetier. Plus tard, au moment du procès de la reine, Chaumette et Hébert, un des hommes forts de la Commune, tenteront de faire témoigner l'enfant contre sa mère, en obtenant de lui des accusations répugnantes.

Le 19 janvier 1794, le mystère commence à envelopper le destin du jeune prince. Sommé de choisir entre son poste de précepteur du « fils Capet » et ses fonctions de responsable de la Commune insurrectionnelle, Antoine Simon abandonne son prisonnier et quitte le Temple. Quatre commissaires de la Commune le remplacent. Ils constatent que l'enfant est en bonne santé. Un ordre arrive de la hiérarchie révolutionnaire : il faut enfermer Louis XVII. L'enfant est alors véritablement « emmuré » : toutes les issues de sa cellule sont soigneusement verrouillées et sa fenêtre est condamnée par un treillage. Le prisonnier ne communique plus avec l'extérieur, sinon par une petite trappe qui sert à lui passer ses repas. Cette réclusion, particulièrement rigoureuse pour un enfant de neuf ans, va durer six mois, à partir du 30 janvier. Jusque-là, il jouait librement et gaiement avec les autres enfants. Il devient tellement silencieux que sa sœur et sa tante, enfermées à un autre étage, se persuadent qu'il a quitté le Temple.

Ici, plusieurs questions se posent. Antoine Simon a décidé d'abandonner l'enfant royal le 5 janvier : pourquoi va-t-il attendu le 19 janvier pour déménager? Et pourquoi s'est-il absenté du Temple entre le 5 et le 19 janvier, laissant le prétendant au trône seul et sans surveillance pendant près de quinze jours ? Loin d'être une « prison modèle », le Temple était alors d'accès relativement facile.

Autre question : pourquoi isoler aussi sévèrement un enfant de neuf ans? Sous la Restauration, la veuve du savetier laissera entendre que Chaumette et Hébert ont organisé l'évasion du dauphin pour se procurer une sorte de gage politique, au cas où la situation se retournerait. Ils l'auraient alors remplacé par un autre enfant, ce qui pourrait expliquer des conditions de réclusion aussi strictes.

 

Selon une autre hypothèse, fondée sur l'analyse des mouvements de linge du panier de la blanchisseuse affectée au Temple, le véritable Louis XVII serait mort en décembre 1793. La présence d'Antoine Simon devenait alors inutile. Par contre, comme cette mort privait les révolutionnaires d'un atout dans leurs négociations avec l'Autriche, il aurait fallu la dissimuler. D'où une possible substitution. D'où la nécessité d'enfermer et d'isoler le « faux » dauphin. Cette hypothèse n'explique cependant pas pourquoi aucun des quarante-quatre commissaires de la Commune qui ne sont succédé au Temple entre le 19 et le 30 janvier, et dont la plupart connaissaient le dauphin, n'ont eu de doute sur l'identité de l'enfant qu'ils gardaient. Vingt et un survivront à la chute de Robespierre : aucun ne fera de déclarations susceptibles d'étayer cette hypothèse de substitution dès la fin de 1793.

En mars 1794 Robespierre fait guillotiner Hébert et Chaumette. Au cours de leur procès, ceux-ci ne révèlent rien sur une éventuelle substitution. Peut-être par peur d'aggraver leur cas si celle-ci avait bien eu lieu. Peut-être parce qu'ils se croyaient bien protégés par un tel secret, si secret il y avait.

Par contre, dans le journal de Robespierre, retrouvé après sa mort sur l'échafaud, il est fait mention, en termes voilés, d'une étrange opération. Tout laisse à penser que cette mention est un rapport avec l'enfant du Temple. « L'Incorruptible » aurait-il tenté de faire évader Louis XVII ?

LE MYSTERE LOUIS XVII - LA PISTE AUVERGNATE

Pour tenter de résoudre l'énigme du Temple », certains historiens ont minutieusement exploré la piste Robespierre ». Selon un espion britannique de l'époque, Robespierre aurait emmené le jeune Louis XVII à Meudon, dans la nuit du 23 au 24 mai 1794. Pour, dans cette hypothèse, le ramener au Temple la nuit suivante !...

Pourquoi une telle tentative et une telle volte-face? Dans son journal, «l'Incorruptible » n'évoque cette affaire qu'avec précaution. On peut cependant imaginer que le responsable de la Terreur a voulu mettre l'enfant à l'abri, toujours pour s'assurer d'un gage dans les négociations avec les ennemis de la République. L'opération nocturne du 23 mai ne serait alors que la répétition générale d'une future évasion. Par ailleurs, il est possible que, mis en présence du dauphin, Robespierre se soit alors aperçu d'une substitution. Ce qui rendait impossible l'échange de Louis XVII contre les Conventionnels prisonniers de l'Autriche.

Une fois Robespierre renversé, Barras s'intéresse à son tour au prisonnier du Temple. Dès le lendemain de sa prise de pouvoir, il se rend dans la cellule de l'enfant. Le docteur Lorinet, un des commissaires à qui Antoine Simon avait présenté Louis XVII six mois plus tôt, l'accompagne.

 Face à l'héritier de la couronne, le docteur Lorinet ne dit rien. Soit l'enfant est bien le même. Soit il a peur de révéler une éventuelle substitution : l'époque est aux exécutions capitales et aux épurations. Or, le docteur Lorinet avait trempé dans la dictature robespierriste...

Quelques jours après la visite au prisonnier du Temple, il sera emprisonné à son tour, pour 6 long mois.

Ce jour-là, un autre Conventionnel l'accompagne, Goupilleau de Fontenay. Selon une de ses descendantes, qui aurait recueilli ses confidences,

« l'enfant mort au Temple le 8 juin 1795 n'est pas le dauphin »...

 

Encore plus étrange : l'attitude de Laurent, l'homme que Barras a chargé de veiller sur Louis XVII, en faisant notamment venir un médecin et nettoyer et aérer la chambre. Justement, Laurent ne fait rien : pendant trois semaines, il va se contenter de refaire le lit du prisonnier, sans aérer le moins du monde la cellule. Peut-être a-t-il découvert qu'il n'avait plus en face de lui le fils de Louis XVI... Peut-être veut-il gagner du temps et éviter que le scandale n'éclate au grand jour.

On voit même Laurent s'affoler. Il réclame aux autorités conventionnelles quelqu'un pour le seconder. Curieusement, il fait poser les scellés sur les meubles du savetier Simon, dont la tête est tombée sur l'échafaud après la chute de Robespierre. Les travaux de nettoyage de la cellule ne commenceront qu'après le 25 août 1794.

Dans la soirée du 28 octobre, Barras et le Comité de sûreté générale reçoivent un rapport inquiétant. Son contenu ne nous est pas parvenu. En revanche, on sait que Goupilleau de Fontenay et Reverchon, deux membres importants du Comité, se sont rendus au Temple ce soir-là.

Que voient-ils ?

Antiroyaliste notoire et Conventionnel farouche, Goupilleau de Fontenay n'est guère susceptible de double jeu. S'il ne remarque rien de sérieux, c'est probablement que l'enfant qui lui est présenté est bien le même que celui qu'il a vu, en compagnie de Barras, 3 mois plus tôt. A partir de ce soir-là, Laurent se voit adjoindre deux gardiens, dont un permanent, Gomin, et un membre d'une des sections parisiennes de la Convention. D'octobre 1794 à juin 1795, date hypothétique de la mort de Louis XVII, deux cent vingt-deux Conventionnels parisiens se succéderont ainsi au Temple.

Apparemment, ils n'ont rien remarqué d'autre que le troublant isolement des enfants royaux : Madame Royale n'a pas le droit de communiquer avec son frère ! Ce qui peut s'expliquer par la peur des révolutionnaires que celle-ci ne dénonce un éventuel « faux Louis XVII »...

Reverchons de son côté, reviendra plusieurs fois au Temple et ne signalera aucune anomalie. De même, l'enfant royal sera régulièrement coiffé par un perruquier, sans que celui-ci discerne la moindre supercherie. Le 19 décembre 1794, Harmand de la Meuse remarque le mutisme obstiné de Louis XVII. D'autres témoins confirmeront cette observation.

Il est donc probable que, d'août 1794 à mai 1795, l'enfant détenu au secret est bien resté le même. En mai, l'affaire se complique. Louis XVII est au centre de négociations menées avec les vendéens d'un côté et Philippe IV d'Espagne de l'autre. Il est notoire que Barthélemy, le délégué de la Convention aux négociations de Bâle, fait traîner les discussions en longueur. Ce qui pourrait s'expliquer par l'embarras des républicains, qui ne détiendraient plus alors qu'un faux Louis XVII...

C'est en mai 1795 que les gardiens du jeune prisonnier signalent sa très mauvaise santé. Le docteur Desault, qui vient à son chevet, est confronté à ce qu'il a appelé un « enfant idiot, mourant, victime de la misère la plus abjecte et de l'abandon le plus complet, un être abruti par les traitements les plus cruels, qu'il est impossible de rappeler à l'existence ». Il remarquera, en outre que l'enfant est demeuré obstinément muet.

Le docteur Desault prescrit alors un régime alimentaire particulièrement riche. Le 31 mai, le commissaire conventionnel Bellenger note que l'enfant a recouvré la parole Cette résurrection ne doit pas plaire à tout le monde : le même jour, le docteur Desaul meurt en dînant, peut-être - sans doute? - empoisonné...

Le 6 juin 1795, le docteur Pelletan, en visite a la prison du Temple, trouve l'enfant joueur et plein de gaieté ». Deux jours plus tard, le jeune prisonnier est au plus mal : coliques vomissements, sueurs froides. Il meurt dans l'après-midi, près de ses gardiens. Les symptômes ressemblent étrangement à ceux d'u empoisonnement. Reste à savoir qui aura versé le poison !

La nouvelle est d'abord tenue secrète L'autopsie ne sera pratiquée que le lendemain. En souvenir de l'enfant, le docteur Pelletan recueille une poignée de cheveux et met le cœur royal à l'abri du scalpel. Lors de la mise en bière, le 10 juin, le croque-mort remarque que le jeune monarque est d'une taille plutôt grande pour ses 10 ans. Il utilise alors un cercueil de 1,65 m.

C'est une des énigmes du grand mystère du Temple. Nous savons, par des sources aussi différentes que sûres, que le dauphin était plutôt petit pour son âge. Le 27 mars 1793, il mesurait à peine plus d’1mètre. Au départ d'Antoine Simon, son gardien, sa sœur a remarqué qu'il n'avait quasiment pas grandi. Comment aurait-il poussé » d'une 50aine de centimètre en si peu de temps ?

Cet argument conforte déjà la position de partisans d'une substitution de l'enfant royal. Une autre preuve éclatante tient le conforter dans leur opinion. Dans la dernière, lettre de Marie-Antoinette, récupérée par Robespierre et mise de côté, on a retrouvé une mèche du dauphin. Par ailleurs, non avons vu qu'une autre mèche de cheveu avait été prélevée sur l'enfant mort au Temple, en juin 1795.

Le rapport des experts est formel : ces mèches ne proviennent pas du même individu. C'est André Castelot qui les a fait examiner, au cours d'une enquête sur le « cas Louis XVII », menée avec une rigueur digne des meilleurs romans policiers. Selon les experts, les cheveux du dauphin présentent une anomalie rarissime (une excentration dite canal médullaire), qui les rend absolument reconnaissables et identifiables. Une autre mèche de cheveux, coupée avant l'incarcération au Temple et conservée par le marquis de Tinguy, devait confirmer l'expertise.

Plus récemment encore, les travaux d'une équipe d'archéologues parisiens ont établi de manière formelle et quasi définitive que l'enfant mort au Temple ne pouvait pas être un enfant de dix ans. Après une exhumation des restes retrouvés près du Temple, cette équipe a pu affirmer que l'enfant mort en juin 1795 devait avoir au moins quatorze ans...

S'il n'est pas mort au Temple, qu'est donc devenu Louis XVII ?

Il n'existe pas moins de treize possibilités d'évasion ! L'argumentation de certaines pourrait emporter l'adhésion. Il est cependant plus probable que toutes les hypothèses sérieuses avancées jusqu'à ce jour ne contiennent qu'une part de vérité dans l'explication finale de l'énigme du Temple.

Pour quelques historiens, le jeune garçon qui signe, d'une écriture tremblante et mal assurée, une déposition contre sa mère, le 6 octobre 1793, n'est déjà plus le dauphin. Pour Georges Le nôtre, Louis XVII a été enlevé par Antoine Simon, le 19 janvier 1794, pour le compte d'Hébert et de Chaumette.

On a également pensé que le prisonnier royal était mort en janvier 1794, ce qui aurait entraîné le départ de Simon et le remplacement du prisonnier par un malheureux, mort en juin 1795.

Pour d'autres historiens, les partisans royalistes du comte de Puisaye ont pu enlever Louis XVII en mars 1794.

L'enfant aurait été remplacé à cette époque-là par un bâtard du tailleur Hervagault, qui, à partir de 1798, se présentera comme le dauphin.

Également étrange : l'épisode de Meudon, où intervient Robespierre, qui a pu remplacer le dauphin par un autre enfant aussi bien que constater, à ses dépens, une substitution. Son successeur, Barras, aurait pu faire la même chose. Ce qui expliquerait la tardive remise en ordre de la cellule.

Dans sa correspondance, Laurent, le remplaçant de Simon, parle à mots couverts et mystérieux de plusieurs substitutions possibles. Gomin, le gardien qui lui a été adjoint, était loin d'être un révolutionnaire bon teint : il apparaît, au contraire, lié aux contre-révolutionnaires auvergnats du marquis de Fenoyl.

Naundorff, un des plus célèbres prétendants au titre de dauphin apparus après la Révolution, affirme s'être enfui du Temple entre le 28 et le 30 mars 1795. Mais il reviendra sur cette affirmation, laissant planer sur les circonstances de son évasion un flou favorable à ses intérêts. Hervagault, pour sa part, se trompe d'un an en plaçant l'aller et retour à Meudon en 1795. Les archives du réseau royaliste Cormier-Atkins, un de ceux qui préparaient l'évasion de l'enfant du Temple, font état d'une tentative le 8 juin 1795, jour de la mort présumée de Louis XVII. De son côté, Naundorff a prétendu n'être sorti du Temple que le 10 ou 11 juin, après l'enterrement du faux dauphin.

De même, toujours à propos de Naundorff, on a également avancé l'hypothèse d'une inhumation clandestine à la fin de mars 1795, suivie d'un enterrement officiel - celui d'un « substitué » - le 10 juin suivant. Ces dates correspondent aux affirmations de Naundorff, qui n'était peut-être déjà lui-même qu'un substitut du vrai Louis XVII...

En effet, il n'est pas interdit de penser qu'il y a eu plusieurs dauphins successifs, ce qui a encouragé plusieurs prétendants ultérieurs à revendiquer sincèrement une reconnaissance officielle. A l'époque du drame de cet enfant détenu dans un sinistre donjon, plusieurs factions royalistes et républicaines se combattaient les unes les autres, au nom d'intérêts qui dépassaient le plus souvent ceux du jeune prince emprisonné.

Il est même probable que, à plusieurs reprises, des chefs révolutionnaires ont eu vent de l'affaire, mais ils ont préféré garder le silence.

 

Pour l'instant, le mystère du Temple reste entier : aucune preuve décisive n'a été fournie en faveur ou contre l'hypothèse de la substitution et de l'évasion. Une seule chose est sûre : ce n'est pas le fils de Louis XVI qui est mort au Temple. Pour de nombreux historiens, la théorie la plus vraisemblable est curieusement la moins spectaculaire : le vrai Louis XVII aurait été enlevé par Hébert et Chaumette en janvier 1794. Parmi les membres de l'opération, un homme, qui aurait été un agent double au service des royalistes, aurait emmené l'enfant en Auvergne, où sa trace est attestée en 1797. Le dauphin le plus mystérieux de l'histoire de France aurait fini sa vie sans connaître sa vraie personnalité, et comme un honnête bourgeois...

 

 

L'énigme de Louis XVII relancée par l'ADN

 

L'énigme de Louis XVII relancée par l'ADN

Les résultats d'une nouvelle analyse accréditeraient l'hypothèse que le fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI ne serait pas mort en 1795 à la prison du Temple, mais cinquante ans plus tard en Hollande.

Grâce à l'ADN, l'un des plus grands mystères de l'Histoire, l'un des plus polémiques aussi, est peut-être en train de s'éclaircir. Le mythe de Karl-Wilhelm Naundorff, mort en Hollande en 1845, qui prétendait être Louis XVII, le fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI emprisonné à l'âge de 7 ans au Temple et décédé officiellement en 1795, est relancé par une nouvelle révélation.

Alors que des études ADN commandées par les Bourbons il y a une quinzaine d'années - pour en finir avec ce fantasme historique et cet «imposteur» - avaient «définitivement» attesté que Naundorff n'était pas Louis XVII, de nouvelles analyses démontreraient que son descendant direct est bien un Bourbon.

Cette découverte inédite revient au Pr Gérard Lucotte, généticien et anthropologue, et à l'historien Bruno Roy-Henry, à l'initiative de cette enquête dans les profondeurs moléculaires. C'est le descendant mâle de la branche aînée de Naundorff, un libraire de 40 ans vivant en France, qui a soumis ses gènes au microscope du Pr Lucotte. Il s'agit d'Hugues de Bourbon - la lignée des Naundorff porte le nom des Bourbons par «une courtoisie de la cour de Hollande», explique un historien, légalisée par plusieurs jugements de la justice française mais toujours très contestée par les Bourbons. Il est le fils de Charles Louis Edmond de Bourbon, descendant très médiatique de Naundorff, décédé en 2008, que beaucoup de gens appelaient «Monseigneur» en soulignant sa ressemblance criante avec Henri IV.

Hugues de Bourbon, descendant de Naundorff, «fait partie de la famille».

Le professeur Lucotte, généticien et anthropologue

Les prélèvements sur le jeune Hugues ont eu lieu à La Rochelle, il y a deux ans. L'étude a porté sur les marqueurs du chromosome Y (spécifique de la lignée mas­culine). Au contraire de la précédente, il y a 15 ans, qui portait sur l'ADN mitochondrial (spécifique de la lignée féminine), prélevé sur Anne de Roumanie, descendante de Marie-Antoinette par la branche Habsbourg, et avait été comparé à l'ADN contenu dans un os de Naundorff. Ces ­recherches, conduites par le Pr Cassiman, avaient alors exclu toute parenté maternelle Habsbourg. Cette fois, l'analyse du chromosome Y du descendant Naundorff a été comparée avec l'haplotype des Bourbons grâce à «un profil du chromosome Y» de la maison royale établi en octobre dernier par le Pr Cassiman. Résultat: «On retrouve chez lui l'essentiel des marqueurs du chromosome Y des Bourbons, il fait partie de la famille», conclut le Pr Lucotte. Publiés dans la revue scientifique International Journal of Sciences, ces résultats seront présentés samedi par le généticien devant le Cercle d'études Louis XVII.

Outre la vérité historique, les enjeux et passions sont de taille, compte tenu des intérêts patrimoniaux et de la prétention symbolique au trône de France. Selon son entourage, Hugues n'aurait toutefois «pas du tout les revendications» de son défunt père qui prétendait au trône de France en cas de retour de la monarchie.

Que le jeune Naundorff soit un Bourbon n'établit pas pour autant que «l'enfant du Temple» a survécu et qu'il est le fruit de sa descendance. Enfin pas encore. Cette découverte de Lucotte et Roy-Henry n'est que la première étape d'une série de travaux à venir. Pour savoir si Naundorff était bien Louis XVII, il faudrait établir son ADN complet. Or, il y a quatre mois, des cheveux de Naundorff ont été ré­cupérés par des scientifiques. Qui chercheront à prouver que l'ADN mitochondrial Habsbourg - démenti il y a quinze ans - est bel et bien dans ses cheveux. Ces scientifiques remettent en cause la qualité et l'authenticité des prélèvements d'os sur Naundorff, lors de ces tests anciens, car le cercueil avait été ouvert en 1950 lors de la restauration du tombeau.

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