La persécution contre les chrétiens prend diverses formes selon les pays. Un rapport publié par Portes Ouvertes montre qu’en Amérique Latine, c'est souvent l’action sociale effectuée par les chrétiens qui les met en danger. En s'élevant contre le trafic de drogue et la corruption en raison de leurs convictions religieuses, les chrétiens s’attirent les foudres des organisations criminelles. Ne bénéficiant d'aucune protection, ils deviennent des cibles de choix. Exemples au Mexique et en Colombie.
Au Mexique, les chrétiens sont victimes de violences. En cause : la corruption dans toutes les sphères gouvernementales et leur dépendance aux profits de l'industrie de la drogue. Les chrétiens sont rackettés par les gangs qui exigent un impôt de protection ou sont punis s’ils refusent de collaborer aux activités criminelles. Le Mexique est ainsi devenu l'endroit le plus dangereux d’Amérique Latine pour les prêtres.
En Colombie, les chrétiens engagés socialement vivent sensiblement la même chose que ceux du Mexique, mais avec une plus grande ampleur. Le pays est le plus grand producteur mondial de matières premières pour la cocaïne. Des bandes criminelles en contrôlent le commerce.
Bouton : Voir le rapport de Portes Ouvertes sur l’Amérique Latine
Les criminels veulent faire taire les chrétiens engagés
Le rapport met en évidence les chrétiens les plus vulnérables en Amérique Latine :
1/ Ceux qui prêchent contre le crime, s'opposant aux fondements de la mafia. Ils sont menacés afin de les faire taire.
2/ Ceux qui évangélisent les criminels, ce qui sape le contrôle que les chefs criminels exercent sur leurs membres.
3/ Ceux qui contribuent à des initiatives sociales, comme des centres de désintoxication.
«Lorsqu'un chrétien commence à faire du travail social - par exemple en créant une clinique de désintoxication ou en organisant un travail auprès de la jeunesse, cela constitue une menace directe pour les activités et les intérêts du crime organisé. Les jeunes sont par conséquent soustraits à l'influence des narcotrafiquants et du marché de la drogue. C'est donc une menace sur leur marché», peut-on lire dans le rapport.
Les gouvernements incapables de protéger les chrétiens
En plus de la corruption présente à tous les niveaux de l’État, les gouvernements latino-américains ignorent largement le concept de liberté religieuse. De ce fait, les crimes commis contre les chrétiens ne sont pas reconnus comme des atteintes aux Droits de l’Homme et ne sont pas protégés. Cette attitude créé un climat d’impunité et les violences se poursuivent contre les Églises et les chrétiens actifs dans la société.