1. « Des gens présentaient à Jésus des enfants (…) »
Les enfants qui sont présentés à Jésus pour qu’il les voie devaient avoir entre 7 et 12-14 ans. Ce ne sont ni des malades, ni des handicapés mais, à l’époque du Christ, les enfants ne sont pas très bien considérés parce qu’ils sont déjà trop grands pour qu’on protège leur innocence, et encore trop petits pour connaître la Loi de Moïse : on les repousse donc facilement et le geste des apôtres peut très bien correspondre à cette attitude de rejet traduisant l’éducation de l’époque. Mais ce mépris manifesté par les apôtres heurte le Seigneur.
2. « Jésus se fâcha et dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas (…) »
Ici, comme en bien des passages de l’Évangile où le Seigneur est avec ses apôtres, il veut leur faire découvrir la grandeur et la profondeur de l’amour qui caractérise le Royaume : « Laissez-les venir, ne les empêchez pas (...) » Le royaume est tout ouvert à ceux qui ressemblent à ces enfants, à ceux qui ne savent rien mais qui manifestent leur besoin d’accueil et de franchise, qui sont confiants face à ce que la vie leur offre dans sa simplicité.
Le cœur du message de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus prend sa source dans ce passage d’Évangile lui-même : la voie d’enfance spirituelle n’est rien d’autre qu’une manière de vivre en vraie communion avec Dieu.
3. « Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. »
Nous voyons son amour pour ces petits enfants, il les embrasse, il les bénit. Pour lui, ces enfants sont innocents et sont la pureté à l’état naturel, celle sur laquelle le démon n’a pas encore posé sa griffe. Ils sont là comme s’ils étaient déjà au paradis. Leur cœur est indemne de tout maquillage, il est sans calculs et sans retenue.
Le Seigneur peut poser son regard sur eux, ils n’ont aucune mauvaise pensée, aucun jugement négatif, ils aiment la vérité et n’imaginent même pas qu’elle soit très souvent pervertie. Leur enfance spirituelle correspond à cet amour décrit par le pape Jean XXIII dans son Journal de l’âme : « L’amour de la vérité est une sorte d’enfance perpétuelle, fraîche et délicieuse. Ses mystères les plus hauts, le Seigneur les révèle aux enfants et les tient cachés à ceux qui passent pour les sages de ce monde . » (Jean XXIII, Journal de l’âme, Éditions du Cerf, 2014)