Regardons saint Joseph, grande figure du travailleur que nous lègue l’Évangile. Charpentier de métier, « il coopéra par le travail de ses mains à l’œuvre créatrice et rédemptrice, tout en gagnant le pain de la Sainte Famille ». Il ne recherche ni la gloire ni la fortune mais à nourrir sa famille et à participer à l’œuvre de Dieu. « Dans l’atelier de saint Joseph », relève frère Dominique Joseph dans ses Pensées spirituelles sur saint Joseph (Artège), « tout homme redécouvre comment le travail fait ressembler au Père céleste, combien le travail est fait pour l’homme ». Certes, mais saint Joseph aimait-il son travail ? Sans aucun doute, est-il légitime de penser, puisqu’il l’a enseigné à son fils Jésus pendant toute sa vie cachée à Nazareth. On ne transmet pas à son enfant un métier qui nous déplaît.
Pour trouver un métier qui corresponde à ce que je suis, encore faut-il savoir qui je suis. Selon Brigitte Caire, la connaissance de soi est le préalable à toute quête de vocation professionnelle. C’est d’ailleurs une démarche qui occupe la première journée de ses accompagnements. Elle invite chacun à se poser les questions : « d’où je viens ? qui suis-je ? où je vais ? », à se découvrir et s’accueillir tel que l’on est. Cette connaissance de soi passe très concrètement par l’identification de ses forces, de ses faiblesses, des freins qui nous empêchent d’avancer, ainsi que des valeurs et des désirs profonds qui nous animent. En utilisant l’image de l’arbre, réfléchissons à nos racines qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui, à nos forces principales sur lesquelles nous pouvons nous appuyer, aux fruits que nous avons déjà donnés et ceux que l’on espère pour demain. Tout l’enjeu est de découvrir ce qui nous donne vie, force, sens et espérance et ce qui nous freine pour prendre notre place dans le monde et nous donner.