Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

3 témoignages de conversions

3 témoignages de conversions

André : Dans ma prison, « une lumière apparut »

« André Levet a aujourd’hui 73 ans... Cet ancien gangster est né en 1932, dans une famille « athée » et ce n’est pas à la maison qu’il entendit parler de Dieu. La seconde guerre mondiale frappe la France et André a déjà perdu sa mère lorsque son père est déporté à Auschwitz. Il n’a pas dix ans ! Recueilli dans une ferme des Pyrénées, il y a reçu « plus de coups de pieds au cul que de caresses », selon ses propres mots. Son père libéré en 1945 tente un remariage qu’André n’accepte pas. A 13 ans, il fuit... son enfer commence. »

Je n’ai pas accepté ma nouvelle belle-mère et je me suis enfui à Marseille à l’âge de 13 ans, couchant dans les rues et déchargeant des camions.

A cette époque, la police m’arrêta et me mit en prison, aux Baumettes, en attendant de me rendre à ma famille. Au contact des autres prisonniers, je suis devenu un petit délinquant, apprenant toutes les ficelles du « métier ». Une fois rendu à mes parents, je me suis à nouveau enfui, et j’ai commencé une carrière de délinquant. A 15 ans j’ai été arrêté pour une attaque à main armée, et mis en prison jusqu’à ma majorité. A 18 ans, on avait la possibilité de s’engager pour faire la guerre d’Indochine, ce que j’ai fait pour éviter la prison. J’ai été blessé et rapatrié en France.

Je me lance dans « les affaires »

Après cela, fort de mes expériences militaires et carcérales, je suis devenu le chef d’une bande de gangsters, spécialisée dans le braquage des banques.

Un jour, alors que j’étais venu à Laval pour une « affaire », j’ai aperçu un curé en robe, de l’autre côté de la route. Je suis allé vers lui et, n’en ayant jamais vu auparavant, je lui ai demandé s’il était un homme ou une femme. Il m’a répondu : « je suis un serviteur de Dieu ». Dieu, c’est mon patron ! Je lui ai dit : « ton Dieu, où il est ? On ne le voit pas ». Il a répliqué : « je vois que tu ne connais pas Dieu, mais si un jour tu as du temps, viens en discuter avec moi, 12 bis rue de Solférino ». Je n’ai jamais oublié cette adresse.

Plusieurs mois après, alors que j’étais de passage à Laval pour une autre « affaire », je suis tombé par hasard dans cette rue. Je suis allé voir le curé, il était là et m’a dit : « je t’attendais ». Ce curé est devenu mon ami, il me donnait des conseils, que je ne suivais pas, et chaque fois qu’il me parlait de Dieu, je lui disais : « laisse ton Dieu où il est ». Quelque temps plus tard, je me trouvais à Rennes pour attaquer une banque. Là, l’affaire a mal tourné, mon copain a été tué et j’ai été arrêté. Je me suis évadé, j’ai gagné l’Amérique du sud où j’ai organisé un trafic de drogue...

3 fois évadé 3 fois repris

Revenu en France, je suis arrêté de nouveau, pour m’évader encore. 3 fois évadé, 3 fois repris. Toutes mes affaires vont me valoir 120 ans de prison, s’il fallait tout cumuler. On me transfert à Clairvaux dans la prison des durs et avec des copains je vais tenter une évasion en creusant un tunnel, comme dans le film « la grande vadrouille ». L’évasion a failli réussir, mais nous avons été repris. J’ai encore tenté une autre évasion, seul, en crochetant un gardien avec une arme. Là encore je me suis fait prendre. Ils ont décidé de m’envoyer à Château Thierry. Le directeur m’a reçu avec ces paroles : « ici, tu marches où tu crèves ! » J’ai répondu en lui balançant le bureau sur la tête. Ils m’ont mis dans une toute petite cellule avec un lit scellé.

 Mon curé ne m’a pas abandonné, il m’a envoyé une lettre par mois ou de temps en temps il me parlait de Dieu me disant qu’il était bon. Je lui ai répondu : « si ton Dieu est bon, pourquoi faut-il qu’il y ait tant de guerres, de misère, pourquoi certains crèvent de faim alors que d’autres ont trop ? Pourquoi certains ont plusieurs maisons alors que d’autres n’en ont pas ? »

Le curé m’a répondu : « André, c’est toi le responsable ». Quoi ? Moi ? Je voulais bien être responsable des braquages, mais pas de la misère du monde ! Et puis un jour, le curé m’a envoyé un gros bouquin en me disant : « André, ce bouquin tu pourras le lire tout le temps, même après ta mort, en commençant par n’importe quelle page ». Le gardien me l’a apporté en me disant : « c’est bien ce bouquin, tu devrais le lire, tu pourras même l’emporter au cachot ».

« Ca parle de quoi ? »

« Du bon Dieu », il me répond.

« Quoi ! C’est pas vrai ! il m’a ramené son bon Dieu dans ma cellule ! »

Mon curé m’écrivait tout le temps, en me suppliant de lire le livre. Je commence à lire la Bible.

Alors, pour lui faire plaisir, en 10 ans je l’ai ouvert 9 fois. J’ai commencé par lire les noces de Cana, où Jésus change l’eau en vin. J’ai tourné le robinet de mon lavabo en disant : « mec, fais couler du vin ! » Ca n’a pas marché. Je l’ai écrit au curé en disant : « ton bouquin, ça ne marche pas ». Mon curé m’a répondu : « André tu lis de travers, persévère ». J’ai lu l’histoire de la Samaritaine, l’histoire de la résurrection de Lazare. Avec cette histoire j’ai été révolté, je ne pouvais pas la croire, et mon copain qui s’est fait descendre par les flics, il n’est pas ressuscité lui ? Puis j’ai repris la lecture, longtemps après, et j’ai lu combien Jésus avait fait de bien aux gens et combien ils l’avaient maltraité, ils lui avaient craché dessus, ils l’avaient fouetté, injurié, puis cloué sur une croix. J’étais révolté je ne comprenais pas pourquoi on faisait autant de mal à quelqu’un qui faisait autant de bien.

Rendez-vous à 2 heures du matin

J’abandonnais la lecture et je cherchais toujours à m’évader. J’attendais une arme et une lime, mais ces objets ont été interceptés. Il ne me restait plus aucun espoir, alors en désespoir de cause j’ai fait appel à Jésus. Je lui ai dit : si tu existes je te donne un rancart. Viens cette nuit à 2 heures du matin dans ma cellule et tu m’aideras à m’évader.

Je me suis endormi cette nuit-là et d’un coup au milieu de la nuit j’ai été réveillé. Prêt à bondir, j’ai senti une présence dans ma cellule, mais je ne voyais personne. Puis j’ai entendu une voix claire et forte à l’intérieur de moi : "André, il est 2h du matin, on a rendez-vous." J’appelais le gardien en criant : c’est toi qui m’appelles ? Non me dit-il.

"Quelle heure est-il", demandais-je ?

"2 heures."

"2 heures combien ?"

"2 heures pile", me répondit le gardien.

Puis la voix se fit entendre à nouveau : "Ne sois pas incrédule, je suis ton Dieu, le Dieu de tous les hommes." Mais je ne te vois pas ! répondis-je.

A ce moment-là, vers les barreaux de la lucarne une lumière apparut. Et dans cette lumière, un homme avec les mains et les pieds percés et un trou au côté droit. Il me dit : "C’est aussi pour toi." A ce moment-là, les écailles de mes yeux, lourdes de 37 ans de péché, sont tombées et j’ai vu toute ma misère et toute ma méchanceté. Je suis tombé à genoux et suis resté dans cette position jusqu’à 7 heures du matin. J’ai pleuré devant Dieu et tout le mal est sorti de moi. J’ai compris que pendant 37 ans j’avais enfoncé les clous dans ses mains et dans ses pieds.

A 7 heures les gardiens m’ont ouvert, ils m’ont vu à genoux et pleurant, je leur dis : Je ne vous cracherais plus dessus, je ne frapperais plus personne, je ne volerais plus personne, car chaque fois que je le ferais c’est à Jésus que je le ferais. Les gardiens ont été surpris, ils ont cru dans un premier temps à une ruse de ma part. Puis rapidement, ils ont compris que j’avais totalement changé.

Plusieurs détenus ont été interpellés et ont pu eux aussi rencontrer ce Dieu merveilleux et changer de vie.

Je suis maintenant libéré, ma vie a totalement changé et je passe tout mon temps à parler aux autres de l’amour de ce Dieu."

Richard

 J’étais informaticien athée et d’un coup l’Immensité dit "je t’aime, je te pardonne..."

Richard a 49 ans. Marié et père de trois filles, il vit dans le sud de la France. En 97, il retourne sa veste ! Ce vaillant "athée" rencontre le Christ... en Arménie. Il y était "pour affaires". Il devait rentrer avec 20.000 dollars en poche et ramène finalement l’Amour dans son cœur. Cet analyste-programmeur de profession n’avait pas programmé sa conversion ! Il se marie à l’Eglise après sept ans de mariage civil. "C’est ainsi que nous avons 2 anniversaires de mariage à fêter chaque année !" dit-il avec humour ! Témoignage...

"C’était le dimanche 21 décembre 1997 vers 10 heures du matin. La Mercedes noire venait de s’immobiliser sur un parking enneigé, après un court trajet dans les faubourgs d’Erevan. Il gelait à moins quinze, et l’église d’Echmiadzine se profilait dans le brouillard. Des haut-parleurs diffusaient à l’extérieur la messe qui avait déjà commencé. Je suivais mes hôtes en direction du bâtiment sombre, en faisant attention à ne pas glisser sur le sol gelé. Je ne savais pas qu’une autre glissade m’attendait, autrement plus sévère.

Le voyage

J’étais parti de Beauvais 3 jours auparavant, dans un avion-cargo Antonov-12 de l’armée ukrainienne, assis sur un tabouret de cuisine. Il n’y a pas de sièges pour les passagers, dans ces avions-là. Moins cinq dans la cabine, 100 décibels dans les oreilles, et 10 tonnes de matériel informatique empilé dans la soulte. J’accompagnais un chargement destiné à l’université d’Erevan. Ce matériel, je l’avais vendu à une fondation humanitaire qui en avait fait don à l’Arménie, et j’en attendais une commission de 20.000 dollars. Le contrat prévoyait que j’aiderais à la mise en service des équipements. Alors j’étais parti pour 5 jours dans le pays de Charles Aznavour, pressé d’être de retour pour Noël à Paris, où m’attendaient ma femme et ma fille.

Il s’en était fallu de peu pour que le voyage fut annulé à la dernière minute. 3 heures avant le décollage, il manquait la moitié du fret à Beauvais. Un transporteur avait livré par erreur la moitié du chargement à Orly. On avait dû trouver un camion pour le faire remonter à Beauvais en catastrophe.

Il y avait deux autres passagers dans l’avion. Catherine représentant la fondation, et Barbara, fille d’un haut fonctionnaire arménien qui profitait du voyage pour rentrer passer Noël chez ses parents. Catherine était une suissesse entre deux âges, mince et plutôt petite, avec des yeux d’enfant ; elle aurait pu être très jolie si elle avait voulu. Elle avait toujours le sourire aux lèvres. Barbara, Arménienne, médecin, mariée, la quarantaine, était effrayée par le bruit et les vibrations de l’avion. Elle avait l’air très malheureuse et nous jetait des regards de chien battu.

Il gelait dans la cabine exiguë, et il fallait crier pour s’entendre. Difficile dans ces conditions de jouer les séducteurs...

A l’arrivée, il était minuit. Pas un chat dans les rues. Une voiture officielle me dépose à l’hôtel. Barbara invite Catherine chez elle, je restai donc seul à l’hôtel.

Le premier jour

A l’heure du petit-déjeuner, la salle à manger de l’hôtel est vide de clients. 12 mètres sous plafond, des dizaines de tables carrées recouvertes de nappes blanches empesées, et trois serveurs en smoking qui chuchotent. C’était un hôtel de luxe qui datait de l’époque soviétique. On me parle en russe, je demande un café en anglais. Le serveur acquiesce d’un air vague et me rapporte cérémonieusement une tasse d’eau chaude et un sachet de Nescafé. J’apprendrai plus tard que c’est du dernier chic, à Erevan, de préférer le café instantané. Le chauffeur va passer me prendre dans 20 minutes, alors je vais faire un tour dehors. Le soleil fait briller la neige qui est tombée toute la nuit, les bruits de la ville sont assourdis. Des autobus déglingués cahotent sur la chaussée verglacée, en lâchant des nuages épais de gaz d’échappement mal brûlés. Quelques piétons emmitouflés se hasardent sur les trottoirs glissants. Les immeubles sont tous légèrement délabrés, on se croirait dans une ville de province en Europe du sud. Les enseignes, les noms des rues, tout est écrit en langue arménienne, dont l’alphabet forme des arabesques incompréhensibles.

La voiture vient me chercher pour m’emmener à l’Université. Catherine est assise à l’arrière, avec un homme au sourire carnassier. Je prends place à côté du chauffeur. On m’avait dit que l’Arménie était un pays pauvre, et me voilà dans une Mercedes plein cuir. Par les vitres noir foncé, je vois défiler des façades grises, et les policiers se mettre au garde-à-vous à notre passage. Les autres ont l’air de trouver ça normal.

On nous escorte jusqu’au bureau du Président de l’Université. C’est un homme âgé qui ne parle que le russe et l’arménien. Il remercie longuement la fondation, représenté par Catherine, pour sa générosité. L’entretien s’éternise, et j’ai hâte de me mettre au travail pour en finir avec cette livraison. Nous sortons au bout d’une heure, et Catherine m’apprend que les ordinateurs sont encore sous douane. Les formalités dureront sûrement toute la journée, alors nous avons quartier libre. On nous prête le chauffeur pour visiter la ville. Quelle aubaine ! La perspective de jouer les touristes avec la petite Catherine m’enchante.

Nous descendons un escalier monumental et nous nous dirigeons vers le parking. Il est presque midi. La secrétaire du Président nous accompagne - je n’avais pas prévu ça - et me revoilà assis près du chauffeur.

Le deuxième jour

Le chargement a été transporté dans un local vacant de l’Université. J’arrive à onze heures du matin - c’est samedi, après tout. On n’attendait plus que moi pour commencer l’inventaire. Tout est arrivé à bon port, et en bon état. Un cadre de l’Université signe mon bordereau de livraison. On m’accompagne vers un petit amphi, où les employés du service informatique ont préparé un cocktail de fortune : une plaque de chocolat, et une bouteille de « cognac » local. Plus rien ne s’oppose à ce que je perçoive mes 20.000 dollars et je ne pense qu’à une chose désormais : rentrer à Paris au plus tôt, et fêter dignement cette affaire rondement menée. Mais il me faudra encore patienter jusqu’à lundi, car il n’y a pas de vol vers Paris le dimanche.

En attendant, je suis invité à dîner chez le Président, ce soir. Ca me distraira.

Le troisième jour

Il est neuf heures du matin quand je sonne à la porte de l’appartement du Président. Dehors il gèle à pierre fendre et une brume épaisse noie les rues. Le dîner d’hier était excellent, et mes hôtes ont fait preuve d’une grande hospitalité. Ils ont tant insisté pour que je passe le dimanche avec eux que je n’ai pas eu le cœur de leur refuser. J’aurais pourtant préféré rester à l’hôtel, tranquille, à lire le roman que j’avais emporté. Autour de la table du petit-déjeuner, j’ai la bonne surprise de trouver Catherine et Barbara. Cette dernière me demande ce que j’aimerais visiter aujourd’hui. Je suis incapable de lui répondre ; comment lui dire que je ne sais strictement rien de son pays, et que je ne suis venu ici que pour affaires ? Catherine vient à mon secours, elle est déjà venue en Arménie, et elle m’explique que nous pouvons visiter un monument antique à Garni, ou une église à Echmiadzine. Je pense illico que la journée commence mal ; la perspective d’arpenter des ruines gelées ne m’enthousiasme pas, quant à visiter une église, c’est encore pire. Je n’aime pas les églises et n’y entre que contraint et forcé - pour les enterrements, par exemple. Aucune de ces deux possibilités de visite ne me plaît, j’aurais préféré un musée ; mais ils sont fermés le dimanche. Alors je demande à Catherine ce qu’elle préfère, et elle répond : l’église.

En route vers Echmiadzine, assis une fois de plus à côté du chauffeur, je regarde vaguement le paysage caché par le brouillard. Les églises sont des lieux vides et déprimants, pour un athée pur et dur comme moi. Vides, parce que je ne crois ni à Dieu ni à Diable. Déprimants, parce que les religions sont des insultes à la Raison. Le problème est simple : un esprit scientifique peut-il prêter une réalité quelconque à des phénomènes intangibles, non quantifiables, et non observables ? La réponse est : non. Donc, je mettais Dieu sur le même plan que le Père Noël : une belle légende qui ne peut satisfaire que des enfants ou des ignorants. Et un alibi commode pour exploiter les malheureux, en leur faisant accepter leur condition présente pour le mirage d’un bonheur futur.

L’arrêt de la voiture coupe court à mes pensées. Nous marchons vers cette fameuse église qu’on devine au fond d’un grand jardin, perdue dans le brouillard. Fameuse parce qu’elle est connue de tous les Arméniens, étant le siège de leur Eglise. Leur Vatican, en quelque sorte.

Une voix masculine entonne une incantation a Capella sur un rythme lent. Elle est retransmise à l’extérieur par des haut-parleurs. Catherine m’explique que la messe a déjà commencé et nous nous hâtons vers l’entrée. L’église n’est pas plus grande que celles de nos villages, et son architecture est plutôt frustre - ça valait tout juste le détour. L’assistance est clairsemée, il y a plus de monde à la chorale que dans la salle. Un chœur mixte est installé de part et d’autre de l’autel, une dizaine d’hommes à gauche, une vingtaine de femmes à droite. Laissant mes hôtes occupés à allumer des cierges (encore un rituel superstitieux, ils sont vraiment indécrottables), je m’approche des chanteurs avec curiosité.

La voix d’homme retombe, et c’est le chœur qui prend le relais. Le timbre des voix des femmes est d’une beauté exquise, et la ligne mélodique évoque des litanies du fond des âges. A peine ai-je le temps de me dire qu’après tout, c’était une bonne idée de venir jusqu’ici, que quelque chose se brise dans ma poitrine. J’ai la sensation physique très vive, très violente, de m’effondrer de l’intérieur. Je ne vois plus le spectacle de la messe, c’est maintenant de multiples scènes de ma vie qui défilent simultanément. La douleur me transperce, car ce que je vois est affreux. Je vois que ma vie a été vaine, nulle et non avenue. Je n’essaye même pas de me ressaisir car je n’ai pas le contrôle de ce qui est en train de se passer et je sens que toute résistance est inutile, comme si une force extérieure me forçait à revoir tout ça. Cette crise me paraît durer deux ou trois minutes, puis je reprends contact avec la réalité.

Je regarde autour de moi, la messe continue et personne ne semble me porter attention. Je me suis inconsciemment adossé à une colonne, et j’ai le visage baigné de larmes. C’est bien la première fois qu’il m’arrive une chose pareille ! Qu’est-ce qui se passe ? Je m’essuie les joues et j’essaie de porter mon attention sur la musique pour oublier tout ça.

Les choristes continuent leurs cantiques, ce sont des professionnels bien rodés. Voilà bien dix minutes que j’ai retrouvé mes esprits, et je me suis presque remis de mes émotions. - Quand ça recommence, en pire. Le monde extérieur disparaît à nouveau, je revois encore ma vie se rejouer sous mes yeux. L’inanité absolue de mon existence m’apparaît avec une évidence totale et une brutalité inouïe. Je vois que je ne suis rien, ma vie ne vaut rien, c’est comme si je n’avais jamais existé. Je suis estomaqué, liquidé, KO debout. Je suis laminé par la douleur, les larmes jaillissent de mes yeux, je ne sais plus où je suis, je vais crever.

Et subitement, le calme revient. Un calme formidable. Il y a quelque chose d’immense et de magnifique au-dessus de moi, d’une grandeur à couper le souffle. C’est comme quand on admire un paysage grandiose au sommet d’une montagne, quand le regard embrasse l’horizon et qu’on découvre la plénitude du monde.

L’Immensité dit : « je t’aime »,et son amour me submerge et remplit la totalité de ma perception. La force de son amour me soulève et m’emporte.

L’Immensité dit : « je te pardonne », et tout mon être tremble, craque, et se désagrège. Je tombe en pièces. Je me vide de ma substance. Il ne reste plus rien de moi.

Mes yeux s’ouvrent. Catherine me prend doucement par le bras et m’accompagne dehors sans dire un mot. Une nouvelle vie commence.

Deux ans après

La sensation d’être devenu quelqu’un d’autre ne s’est pas estompée. Ma personnalité a été profondément changée, ainsi que ma perception du monde. Ce jour-là fut comme une nouvelle naissance.

J’ai l’absolue certitude que Dieu est présent, tout près de nous, qu’il nous accompagne à chaque instant. Je ne peux pas l’expliquer rationnellement.

Les Évangiles ont été quasiment ma seule lecture, dans l’année qui a suivi. J’ai découvert ces textes - que je ne connaissais pas - avec surprise et délectation. J’ai retrouvé dans les témoignages des Apôtres, des similitudes extraordinaires avec ce que j’ai éprouvé. Je crois sincèrement avoir été en contact avec la même réalité qu’eux, et je ne saurais mieux décrire certains aspects de mon expérience que ne le font Paul et Jean. Dieu, qui s’est manifesté par Jésus il y a 2000 ans, est encore avec nous aujourd’hui.

La prière est devenue un acte habituel et nécessaire, pour moi qui n’avais jamais prié. Puisque Dieu est là, présent ici et maintenant, il est bien naturel de lui parler. Et puisque il est si bon et si aimant, il faut s’en réjouir et le louer.

La charité donne un sens à ma vie et oriente mes actions. Avant, je travaillais pour mon seul bénéfice, et j’étais attaché à des plaisirs égoïstes et destructeurs. Aujourd’hui, je travaille d’abord pour autrui, et je partage les fruits de mes efforts. Ce n’est nullement un sacrifice, parce que je sais que les seuls trésors que nous retrouverons à la fin, ce sont nos aumônes."

Richard

 

 

 

Pascal : "j’ai laissé sortir mon désespoir...et je me suis senti aimé"

Pascal, enfant abandonné, devient un "enfant à problèmes". Son premier vol : un billet de banque. Puis vient sa première arme à feu, sa première banque, son premier coffre-fort, sa première seringue... Dans cette spirale infernale, de violence et de haine, le Christ est venu à sa rencontre... Aujourd’hui, Pascal a changé de vie et en témoigne.

J’aimerais savoir par où commencer, mon histoire pourrait être celle de n’importe qui. Ce que me rappelle mon enfance, ressemble à une longue marche sur un sentier épineux et solitaire, non je n’ai pas de souvenirs d’enfant ou bien ceux-ci sont si loin... si loin !

En venant au monde le ciel s’ouvrit pour moi, je découvrais la lumière, une femme me portait, blotti contre son sein, cette lumière me fascinait et cette chaleur me rassurait. Mes yeux ne pouvaient discerner le visage de celle qui me serrait contre elle, mais je savais déjà qu’elle m’avait offert le cadeau de la vie, mais était-ce-elle qui me l’offrait, allait-elle rester ma protection ?

Moins de six mois s’écoulèrent et le visage que je commençais à connaître me quitta, je devins un fardeau pour elle et son compagnon, cette main dans mes cheveux disparut, la voix grave qui lui parlait ne se fit plus entendre, elle était partie, ils avaient disparu, ce fut l’abandon !

C’est un trou noir, un vide, quelques flashs de joie sans visages a identifier, puis subitement, me voilà sur mes jambes, du haut de mes huit ans, sans autres souvenirs. Je suis là, chez cette dame qui me garde, mes yeux voyagent sur un meuble de la cuisine, un billet est là m’attendant, ne devrais-je pas dire me tentant ! Discrètement je m’en empare, le cache dans ma poche, "pas vu, pas pris" hop-là ! Il est mien.

La journée se passe bien, puis vint le soir, la personne chargée de me garder vient me chercher. De retour chez elle, tout allait bien, quand une heure après on frappa à la porte ! C’était la nourrice, celle-ci parla longuement avec cette dame qui me gardait, toutes deux vinrent vers moi, me saisirent et découvrirent dans mes poches mon précieux butin ! Je ne me rappelle que d’une chose, les cris, les claques, les pleurs, les coups. Voilà mon premier larcin, puis à dix ans, le vol de la coopérative de l’école, le résultat fut le même que le précédent, ce qui me toucha fut les larmes de ma maîtresse d’école, celle-ci m’aimait beaucoup. Ce fut le juge pour enfant, et de retour à la maison à nouveau les cris. L’argent ne me servait à rien, une fois ce trésor entre mes mains, sa valeur n’avait aucun intérêt pour moi, je ne le dépensais même pas.

Je crois que le pire commença ce jour-là. Mon passage au juge pour enfant m’avait donné une notoriété à l’école, dans la cité, les coups et les cris reçus m’avaient endurci. J’étais aux regards des adultes, une graine de voyou et aux yeux de ceux de mon âge, un dur ! Enfin j’étais reconnu, craint par les uns, donc pas abandonné dans l’ignorance et estimé par les autres.

Ce fut vers mes dix, onze ans que je me mis à traîner les rues, avec une petite bande nous allions agresser des prostituées. J’étais le plus jeune, mais les grands de ma cité m’avaient adopté, j’avais une famille et je n’allais pas la décevoir ce coup-ci, même si les autres disaient que rien de bien ne sortirait jamais de moi. Très vite, je voulus leurs ressembler, je commençais mes premiers cambriolages et j’étalais aux yeux des grands de la cité, mes richesses. Puis vinrent mes premiers coffres forts, la nuit dans des entrepôts, c’est ainsi que dans un de ces coffres j’eut ma première arme a feu. J’avais une arme ! J’étais comme les grands et plus personne ne pouvait me frapper ou élever la voix sur moi. Il y avait déjà bien longtemps que les gens n’avaient plus de pouvoir sur moi.

Vers dix-sept ans, ce fut la prison pour mineurs à Fleury Mérogis. En prison, j’avais malgré le manque de liberté, le sentiment d’être avec les miens, comme si tous ces prisonniers étaient ma famille et cela me rassurait. Au bout de plusieurs mois je retrouvais la liberté et encore une fois ma renommée à la cité fut faite, j’étais accueilli comme un brave, un héros.

Puis elle fit son entrée, pas avec un grand bruit ! Elle prit l’apparence d’être une amie, légère et troublante, mais la vérité est autre, elle fait du bruit dans la bouche de celui qui en manque, hurle sur son lit d’hôpital, suppliant pleurant ! Elle n’est pas l’amie tant recherchée, cette fumée ou cette seringue qui cache son véritable visage celui de la mort. Mon amie, la drogue, fut ma compagne durant de longues années, peut-être pas si longue pour toi, mais pour moi !

Il y eut des attaques à mains armée, des agressions, des rixes, des punitions, de la prison, la liste est si triste permet moi de ne pas tout énumérer.

Puis vint l’armée, de la prison à la caserne, même là, ce fut, vols, drogues, prisons. Mon existence était un échec !

J’avais rattrapé les grands de ma cité, je peux même dire que je les avais dépassés, nombre d’entre eux sont morts de façon violente ou par la drogue, allongés au fond d’un trou. J’étais seul, mon cœur était vide et j’avais tant envie d’être aimé !

Le Seigneur Jésus-Christ m’a arrêté, je creusais ma tombe avec mes mains et mon cœur se noyait sous mes larmes. Il a un jour permis que je rencontre une personne qui me parla cet amour que Jésus nous porte, et que cela le mena à donner sa vie pour nous et pour MOI aussi (pour toi aussi). J’ai pu pleurer ce jour-là, j’ai laissé sortir mon désespoir et je me suis senti aimé, immédiatement par lui sans rien à avoir à prouver de moi-même. Je n’ai pas vu son regard, mais lorsque je le cherche, il me suffit de fermer les yeux et je le vois, se tenant là et m’ouvrant les bras. Il a transformé ma vie, il a illuminé de sa présence ma solitude.

Ce Jésus-Christ ma délivré de la drogue, de mes vielles habitudes, oui, j’ai encore du chemin, mais il me tient la main et si mes genoux faiblissent ! Il me relève, il est mon Frère, mon ami, mon roi !

Un homme m’a dit que je devais continuer ma route, rentrer en terre promise, cela m’a fortifié, de savoir par la bouche de cet homme, que mon Dieu a encore des choses en réserve pour moi. Que Dieu bénisse ce couple âgé ! Ami, j’ai couru au milieu des scorpions, des serpents et des épines, comme toi peut-être en ce moment, à chaque fois les dards, les morsures, les plaies gangrenaient mon cœur et mon âme, la mort était au bout de la course.

Arrête de courir, et tourne-toi, regarde-le ! Les bras restés pour l’éternité grands ouverts pour t’accueillir, te serrer contre lui et t’indiquer une nouvelle route, un nouveau départ...

Son nom c’est JÉSUS-CHRIST.

Pascal

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article