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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

1941-1945 Que savait-on de la « Shoah » ?

1941-1945

Que savait-on de la « Shoah » ?

La Shoah (dico), entreprise d'extermination systématique des Juifs d'Europe, a été menée par les nazis de 1941 à 1945 sans qu'il en fut jamais fait état dans les déclarations publiques et les documents écrits. Malgré cela, elle n'a pas échappé dès son commencement à la vigilance de quelques observateurs de bonne volonté ainsi qu'aux représentants de la Croix-Rouge.

– Le gouvernement britannique savait...

Informé par ses services de renseignements que les Allemands massacrent d'innombrables civils dans les zones soviétiques soumises à leur joug, Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, lance un avertissement aux nazis dans son discours à la Nation du 24 août 1941 : « Depuis les invasions mongoles au XIIe siècle, on n'a jamais assisté en Europe à des pratiques d'assassinat méthodique et sans pitié à une pareille échelle. Nous sommes en présence d'un crime sans nom (...). Quand sonnera l'heure de la libération de l'Europe, l'heure sonnera aussi du châtiment ».

À ce moment-là, il est encore difficile pour les Britanniques de faire la différence entre le crime de guerre et le crime de « génocide » (le mot n'existe pas encore). En effet, les victimes, massacrées à la mitrailleuse dans des fosses communes (la « Shoah par balles »), sont désignées par les Allemands comme des saboteurs juifs, des bolcheviks ou des partisans. Mais, après le discours du 24 août 1941, les renseignements adressés au gouvernement britannique laissent de moins en moins de doutes sur la volonté nazie d'exterminer la population juive.

– La presse anglo-saxonne savait...

À l'automne 1941, ne sachant que faire des millions de Juifs tombés sous leur coupe dans les territoires conquis à l'Est, les Allemands mettent en place les premiers camps d'extermination. C'est Chelmno en décembre pour recevoir les Juifs du ghetto de Lodz puis Belzec (mars 1942), Sobibor (mai 1942) et Treblinka II (juillet 1942) pour les Juifs des ghettos du Gouvernement Général (Pologne centrale). 

Samuel Zygelbojm (21 février 1895, Borowica, Pologne ; 11 mai 1943, LondresDans son numéro du 25 juin1942 et les suivants, le Daily Telegraph de Londres publie une série d'articles incendiaires. Le premier révèle : « Plus de 700 000 Juifs polonais ont été exterminés par les Allemands dans le plus grand massacre de tous les temps ».

Ces informations sont reprises par le New York Times et suscitent des manifestations de protestation à New York. Elles proviennent d'une dépêche reçue par Samuel Zygelbojm, membre du Conseil national polonais de Londres.

Meurtri par l'indifférence de l'opinion publique, celui-ci se suicide le 12 mai 1943 (« Puisse ma mort être un cri contre l'indifférence avec laquelle le monde regarde la destruction du monde juif et ne fait rien pour l'arrêter »).

– Anne Frank savait !...

À l'automne 1942, Auschwitz-Birkenau, immense complexe dédié au travail forcé, s'équipe à son tour de chambres à gaz en vue d'exterminer essentiellement les Juifs d'Europe occidentale. 

Anne Frank (12 juin 1929, Francfort-sur-le-Main en Allemagne ; février 1945, Bergen-Belsen)Anne Frank (13 ans), juive d'origine allemande, est cachée dans un appartement secret à Amsterdam, avec sa famille.

Elle écrit dans son célèbre Journal à la date du vendredi 9 octobre 1942 : « Nous n'ignorons pas que ces pauvres gens [les juifs capturés par les nazis] seront massacrés. La radio anglaise parle de chambre à gaz. Peut-être est-ce encore le meilleur moyen de mourir rapidement. J'en suis malade... »

Le vendredi 31 mars 1944, elle écrit encore : « La Hongrie est occupée par les Allemands ; il y a encore un million de juifs qui, sans doute, vont y passer, eux aussi. »

– Le gouvernement américain savait...

Le 10 août 1942, un avocat allemand réfugié en Suisse adresse au Foreign Office un télégramme très précis sur le plan d'extermination concernant les Juifs d'Europe (note) mais il recueille un large scepticisme.

Jan Karski (24 juin 1914, Łódź ; 13 juillet 2000, Washington)Un jeune résistant catholique polonais, Jan Karski, apporte à son tour un témoignage très documenté aux Alliés sans craindre de mettre en cause la complicité des paysans polonais, trop heureux de se débarrasser de leurs concurrents et rivaux juifs. À la suite de plusieurs missions de renseignements, il est même reçu par le ministre des Affaires étrangères britannique Anthony Eden puis par le président américain Franklin Roosevelt en personne le 28 juillet 1943.

Les témoignages continuent d'arriver en 1944. Ils font suite notamment à l'évasion d'Auschwitz de deux Juifs slovaques, Walter Rosenberg et Alfred Wetzler, le 10 avril 1944, et à la publication de leur rapport, le « protocole d'Auschwitz ».

Quand l'Encyclopedia Britannica publie donc aux États-Unis son supplément sur l'année 1943, on peut y lire de façon pratiquement complètele déroulement de la Shoah dans les articles antisemitismrefugees et  judaism, ainsi que le note l'historien Alain Michel.

Beaucoup savaient mais ne pouvaient y croire

Ainsi, des informations plus ou moins fiables ont circulé tout au long de la guerre. À la fin de la guerre, les rapports se font plus précis et plus nombreux. Avec un minimum d'attention, chacun pouvait en tirer une idée assez précise du drame qui se jouait en Europe centrale. Pourtant, personne ou presque n'en a rien voulu savoir. C'est que l'extermination paraissait proprement incroyable aux contemporains du fait de son caractère inédit et démesuré.

Le philosophe Raymond Aron, qui servit la France Libre à Londres, explique dans ses Mémoires son incrédulité et celle de ses contemporains : « Les chambres à gaz, l'assassinat industriel d'êtres humains, non, je l'avoue, je ne les ai pas imaginés et, parce que je ne pouvais pas les imaginer, je ne les ai pas sus ».

Dans un témoignage récent, un Français confie par ailleurs qu'ayant entendu à la radio, en 1945, que les Alliés avaient libéré d'horribles camps d'extermination, il a d'abord pensé à une banale affaire de propagande de guerre.

Qui est responsable ?

Il est très difficile a posteriori de départager les responsabilités des uns et des autres dans l'absence de réaction au génocide. Il semble d'abord que nul, y compris le pape, Churchill et le président américain Roosevelt, n'ait osé prendre la véritable mesure d'un drame comme l'humanité n'en avait encore jamais connu.

Pour Churchill et Roosevelt, chefs de guerre engagés dans une lutte inexpiable, il était impensable d'autre part de détourner des moyens militaires ou logistiques pour tenter de sauver des civils, avec des résultats qui n'étaient pas le moins du monde garantis. Que pouvaient-ils faire ? Arrêter les trains de la mort ? Ce n'était pas une mince affaire que de bombarder des voies ferrées au coeur de la Pologne occupée par les nazis. Au demeurant, les voies ferrées pouvaient être remontées très vite. Bombarder les chambres à gaz ? Il eut fallu noyer le camp sous un tapis de bombes et tuer les déportés. Les nazis auraient eu beau jeu de prétendre que les Alliés détestaient les Juifs plus qu'eux-mêmes !...

Dilemme insoluble. Du point de vue des Alliés, ce qui importait avant tout dans l'intérêt de l'humanité était d'en finir au plus vite avec le nazisme.

Le président américain était sensible aussi à son opinion publique et il connaissait sa versatilité. Devait-il prendre le risque de rompre le front uni contre le nazisme en hébergeant quantité d'immigrants juifs ? C'est seulement en janvier 1944 qu'il se laisse convaincre par son secrétaire au Trésor Henry Morgenthau de créer un Bureau des réfugiés de guerre (War Refugees Board ou WRB) pour contrecarrer « les plans nazis visant à l'extermination des Juifs ». Par ses interventions en Europe, cet organisme allait contribuer au sauvetage d'un demi-million de Juifs hongrois.

Les organisations sionistes qui préparaient l'avènement en Terre sainte d'un État juif étaient dans la même expectative que les chefs alliés. Leur leader, David Ben Gourion, s'était accommodé des mesures antisémites de l'Europe des années 1930 qui lui avaient permis d'accueillir en Palestine des flots d'immigrants. Confronté aux informations concordantes sur le génocide, il n'avait pas plus que les autres mesuré sa véritable dimension.

Le pape Pie XII, enfin, a tenté tardivement et timidement, à la Noël 1942, de dénoncer le génocide. Eût-il parlé plus fort que son message n'aurait sans doute pas eu plus d'effet sur les hommes de bonne volonté. Sans doute ne faut-il pas se faire d'illusions. Après la mi-1941, Hitler et les nazis étaient déjà trop engagés dans la course au précipice pour s'arrêter sur des injonctions publiques.

Une prise de conscience tardive

Plus surprenant que le déni collectif du génocide pendant la Seconde Guerre mondiale est son déni après !...

Immédiatement après 1945 paraissent de nombreux témoignages bouleversants sur les camps. Mais très vite, l'intérêt du public retombe. Primo Levi, rescapé d'Auschwitz, est affecté par l'échec de son livre ô combien poignant : Si c'est un homme (Se questo è un uomo, 1947).

Au sortir de la guerre, les Occidentaux ont encore du mal à percevoir les différences de nature entre le sort des déportés politiques, des résistants et des travailleurs forcés et celui des Juifs. Ils mettent dans le même lot les camps de déportation des premiers (Buchenwald, Dachau, Mauthausen), situés à l'Ouest et libérés par les Anglo-Saxons, et les camps d'extermination des derniers, avec chambres à gaz et fours crématoires (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor, Belzec...), généralement situés à l'Est, en Pologne, et libérés dans une relative discrétion par les Soviétiques.

Jusqu'à la fin des années 1950, la spécificité du génocide des juifs (et des tziganes) est passée sous silence et ignorée de bonne foi... 

On s'en rend compte dans l'émouvant documentaire filmé d'Alain Resnais Nuit et Brouillard (1955) comme aux procès du maréchal Pétain (1945) et de René Bousquet, principal responsable de la rafle du « Vél d'Hiv » (1949), où les questions juives furent passées sous silence !

Dans son essai Réflexions sur la question juive, écrit en 1944 et publié en 1946, le philosophe Jean-Paul Sartre réalise même l'exploit de passer sous silence la Shoah ! Il s'attache seulement à démontrer que l'antisémitisme est le fruit maudit du capitalisme !

Nuit et Brouillard

Nuit et Brouillard (Alain Resnais, 1956)Quand le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale passe commande à Alain Resnais (32 ans) d'un film sur la déportation, le jeune cinéaste a déjà à son actif de nombreux courts-métrages percutants sur l'art, Guernica ou l'Art nègre (Les statues meurent aussi, 1953).

Le titre de son nouveau documentaire, fait référence au décret du 7 décembre 1941, signé par le maréchal Keitel, qui ordonne que tous les déportés et prisonniers qui représentent une menace pour le Reich soient éliminés sans bruit, dans la nuit et le brouillard. Ces personnes sont désignées sous le sigle NN (« Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard en allemand).

Le film Nuit et Brouillard, d'une durée de 34 minutes, sort en 1955. Sa violence maîtrisée fait immédiatement sensation et lui vaut d'être présenté en marge du Festival de Cannes 1956.

Tout en dénonçant l'univers concentrationnaire, il omet cependant de faire la différence entre les camps de déportation, destinés aux opposants, comme il s'en trouve aussi en URSS et dans bien d'autres pays, et les camps d'extermination, destinés aux Juifs et Tziganes et caractéristiques du génocide... C'est que simplement cette distinction n'est encore perçue que par quelques rares historiens. 

La spécificité du génocide va peu à peu apparaître au grand jour, sans que s'éveille pour autant l'intérêt du public.

Léon Poliakov publie en France dès 1951 le Bréviaire de la haine (Le IIIe Reich et les juifs) où tout est dit du génocide. L'écrivain Robert Merle livre de son côté une biographie à peine romancée de Rudolf Hoess, le commandant d'Auschwitz : La mort est mon métier (1952).

Un rescapé des camps, Simon Wiesenthal, réunit dans l'indifférence générale une abondante documentation sur les criminels nazis survivants afin que justice soit rendue.

L'État d'Israël relaye son action. Deux ans après avoir été informé de la présence d'Adolf Eichmann en Argentine, le Premier ministre David Ben Gourion le fait enlever à Buenos Aires par le Mossad. Avec le procès en 1961, à Tel Aviv, de cet acteur majeur de la Solution finale, l'opinion occidentale commence enfin à prendre conscience de la portée de celle-ci. Pourtant, rien n'est encore acquis :

– En 1963, la Shoah est instrumentalisée par un dramaturge autrichien, Rolf Hochhuth, dans sa pièce Le Vicaire, pour casser l'image du pape Pie XII et de l'Église catholique.

– La même année, le chanteur Jean Ferrat met en chanson le film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais :

« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ».

Hymne intemporel à la liberté, à la résistance et à l'humanité souffrante ; superbe mais erroné ! Comme Alain Resnais, Jean Ferrat, fils d'un artisan juif déporté à Auschwitz, assimile les Juifs à des résistants (Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux). À l'image de ses contemporains des années 1960, il cultive le mythe d'un nazisme opposé d'égale façon à l'ensemble des hommes de bonne volonté (y compris les fidèles de Vichnou, dont on ne sache pas qu'ils aient été persécutés par les nazis !).

En définitive, c'est seulement dans les années 1970 que va apparaître la spécificité de la Shoah, en Europe et en Amérique. Cette prise de conscience prend corps au cinéma et à la télévision, notamment avec la série américaine Holocaust en 1978... Elle trouve son aboutissement dans le document-fleuve de Claude Lanzmann, Shoah (1985). Ainsi se construit notre représentation de l'Histoire.

Commentaire : et nous...

Méfions-nous de la tentation de refaire l'Histoire après coup et de juger nos aïeux. Des drames plus récents devraient nous ramener à une grande humilité... Songeons à ce que diront nos enfants quand ils réexamineront notre attitude face aux horreurs du génocide rwandais (1994), de la guerre en Yougoslavie (1992-1996) ou encore face à la collusion entre les groupes pétroliers et les régimes criminels de la péninsule arabe et d'Afrique. Sans parler de notre responsabilité collective dans les dérives néolibérales et le dérèglement climatique...

 

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