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Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

Lady Sapiens Qui sont les femmes de la Préhistoire ?

Lady Sapiens
Qui sont les femmes de la Préhistoire ?

 

300 000 ans se sont écoulés depuis l’apparition de notre espèce Sapiens en Afrique jusqu'à l'invention de l'écriture au Moyen-Orient il y a 5000 ans. Autant dire que cette période de la Préhistoire est bien plus étendue et diverse que notre monde moderne en dépit d’une population mille fois inférieure. Nous arrivons de mieux en mieux à la connaître mais c'est seulement dans les dernières années, par l'analyse des os et des gènes, que les paléontologues ont pu observer ce qui se rapporte spécifiquement aux femmes.

La préhistorienne Marylène Patou-Mathis en a tiré un passionnant essai publié en 2020, L'homme préhistorique est aussi une femme (Allary éditions). Ses travaux et quelques autres ont fait l'objet d'un livre joliment baptisé Lady Sapiens (Les Arènes, septembre 2021) ainsi que d'une émission d’une heure sur France 5 (en différé jusqu’au 29 novembre 2021) et d'une série de 7 courtes vidéos sur la chaîne éducative Lumni. 

 

Les découvreurs de la Préhistoire ont la double caractéristique d’être des hommes et surtout d’avoir vécu au XIXe siècle, quand le statut de la femme avait atteint son point le plus bas, du moins dans le monde occidental.

Ces savants ont donc entrevu les temps préhistoriques avec les préjugés de leur époque, sous la forme de communautés dominées par les hommes, où les femmes s’occupent de la cuisine, de la basse-cour et des enfants (il en aurait été autrement s'ils avaient vécu au Moyen Âge, quand les femmes pratiquaient à peu de chose près les mêmes métiers que les hommes).
Comme pour justifier la domination masculine caractéristique du XIXe siècle bourgeois, les premiers anthropologues ont représenté la femme préhistorique comme un objet à conquérir, le viol étant la forme primitive de la domination. Après tout, nos illustres Romains ne l'ont-ils pas magnifiquement justifié avec le rapt des Sabines ? Friedrich Engels, alter ego de Karl Marx, a développé cette idée dans L'Origine de la famille (1884). 

Nous n'en sommes plus là. Les femmes ayant aujourd’hui à nouveau droit de cité, les paléontologues s'appliquent à retrouver leurs traces dans la Préhistoire. Ils s’efforcent pour cela de faire parler les artefacts en corne, ivoire ou pierre, les peintures murales, les vestiges de foyers domestiques et de sépultures, les ossements… L'analyse de l'ADN permet parfois d'identifier le chromosome XX caractéristique des femmes. Celles-ci sont aussi identifiables à un certain osselet de l'oreille interne ou à l'os iliaque de la hanche. À partir de là, il est possible d'entrevoir leurs conditions de vie.

Ainsi, les squelettes venus de la Préhistoire témoignent d'une grande robustesse des membres supérieurs chez les femmes comme chez les hommes, ce qui témoigne d'un mode de vie actif. Plus précisément, note Marylène Patou-Mathis, on a aussi noté chez nombre de femmes du Paléolithique supérieur que le bras droit était plus fort que le gauche, ce qui tend à montrer que ces femmes devaient lancer des javelots, tout comme les hommes, et participaient donc à la chasse.
La Vénus de Renancourt (23000 BP), statuette en craie découverte en 2019 sur le site de Renancourt, près d'Amiens (doc INRAP)

Mais certaines lésions au niveau des vertèbres inférieures, relevées sur des squelettes féminins, seraient également caractéristiques du travail en posture agenouillée lié au pétrissage de la farine par exemple, ce qui laisse penser que les femmes pouvaient être spécialisées dans ce travail, assure Lady Sapiens. Y avait-il donc déjà au Paléolithique supérieur ou plus tôt encore une spécialisation des tâches ? La lecture de ces ouvrages ne permet pas de conclure et l'on peut raisonnablement penser que, comme aujourd'hui, tous les cas de figure pouvaient se rencontrer tout autour de la Terre.

L'incertitude demeure sur les émouvantes « Vénus » du Gravettien, 29000 à 22000 avant notre temps (BP, Before Present) ? Relèvent-elles d’un culte de la déesse-mère ? S’agit-il d’amulettes propitiatoires destinées à aider l’enfantement, avec les organes de la maternité manifestement exagérés : seins, fesses et hanches (Willendorf, Renancourt) ? Relèvent-elles de l’art pur comme la belle figure de Brassempouy ?

Difficile d’en tirer des renseignements sur le statut des « Européennes » au Paléolithique supérieur. Mais gardons-nous en tout cas d’y voir une représentation réaliste des femmes de l’époque.
Vénus impudique (13000 BP), ivoire de mammouth, découverte en 1863 (abri de Laugerie-Basse, Eysies-de-Tayac, Périgord)Actives, 

obligées de beaucoup marcher et se nourrissant assez peu, celles-ci devaient avoir une silhouette longiligne et plutôt musclée sans rien à voir avec ces « Vénus ». Sans doute étaient-elles plus ressemblantes à la « Vénus impudique », figure adolescente filiforme du Magdalénien, 18000 à 12000 BP, première statuette féminine découverte en France (abri de Laugerie-Basse, Les Eysies-de-Tayac, Périgord).

Un fait paraît certain : si « primitifs » qu'ils fussent, nos lointains aïeux n'en étaient pas moins des hommes et des femmes soucieux de plaire et séduire. À preuve les coiffures tressées avec soin (Brassempouy, Renancourt) ou encore  le grand nombre de bijoux, bracelets, colliers... à base de coquillages, d'ivoire de mammouth ou autre.

Sur la « femme au renne » du Magdalénien, qui représente une femme enceinte sous un renne, gravée sur un bois de cervidé, on croit ainsi reconnaître un bracelet de cheville !

Femme au renne, gravure sur un bois de cervidé, environ 13000 BP, découverte en 1867(abri de Laugerie-Basse, Eysies-de-Tayac, Périgord)

  La coquetterie, tant féminine que masculine, pouvait aussi se nicher dans les peintures corporelles, comme on le voit encore aujourd'hui dans certaines tribus aborigènes... ou chez les adeptes du tatouage. On a relevé des traces d'usage d'ocre en Afrique dès -300 000 ans ! L'ocre, qui a des vertus abrasives et prophylactiques, pouvait être utilisé aussi bien pour tanner les peaux que pour peindre les parois, les objets... ou les corps.

Aiguille à chas du Paléolithique supérieur (museum de Toulouse)L'usage de vêtements, qui remonte à au moins 120 000 ans, a assuré une meilleure résistance au froid aux populations des régions septentrionales. C'est qu'elles n'avaient plus de pilosité corporelle pour les en protéger, celle-ci ayant disparu il y a bien un million d'années. 

Mais l'invention de l'aiguille à chas (notre aiguille à coudre), survenue en Chine et en Sibérie il y a 40 000 ans, a proprement révolutionné le vêtement en permettant de coudre bord à bord des textiles ou des peaux. Le vêtement a pu ainsi devenir une manière de différentiation sociale, clanique et sexuelle. Mais il ne nous en reste de témoignage que sur certaines figurines et gravures.  

Fabienne Manière
Publié ou mis à jour le : 2021-10-06 08:50:36

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