Après ton baptême, alors que la voix du Père nous demande d’écouter son Fils qui a toute sa complaisance, l’Esprit Saint te conduit au désert « pour y être tenté ». Seigneur, que mon attention soit toute disposée à t’écouter et à te suivre parce que ces tentations ne sont là que pour nous montrer comment résister au démon, comment retrouver notre totale dépendance de toi.
Tu sais bien, Seigneur, qu’il n’est même pas nécessaire d’aller « au désert » pour que le démon cherche à me séparer de toi. Ces tentations sont décrites pour me servir de modèle et me garder humblement en toi. Viens à mon aide et à mon secours pour que je ne me sépare pas de toi.
1. La solitude,
Le « désert » est un endroit propice aux attaques du démon. Il y a des jours, Seigneur, où toute ma sensibilité est anéantie : affectivité et émotivité tournent à vide, sans point d’attache ; c’est comme un désert, sans eau et sans ombre. Marc ajoute que tu étais entouré de bêtes sauvages mais il précise aussi que des anges te servaient. Merci, Seigneur, même quand tout me paraît sombre et désespérant, « les anges de Dieu » sont là ! Mais il me faut faire un acte de foi que mon désespoir ne me permet pas de faire sans ton aide.
2. Les tentations.
Non, ma vie ne se déroule pas au désert. Ici, selon le récit, le démon te tente trois fois. Peut-être, pendant quarante jours, as-tu été tenté plusieurs autres fois. Mais ce qui est important c’est de prendre modèle sur toi parce que les tentations du démon sont, parfois, tenaces et veulent s’enraciner à partir de quelque chose qui semble évident. Le jour où la solitude m’étrangle, où je me sens isolé, seul, sans identité, le jour où il me semble que personne ne compte sur moi et que je ne compte pour personne, ce sont des jours de désert spirituel.
Pourquoi ces tentations ? Préoccupé du « pain quotidien », je suis emporté par le désir d’efficacité et mon activité se démultiplie, mon esprit est perpétuellement agité, je n’ai plus le temps de faire une pause pour faire le point, pour me tourner vers toi. Oui, Seigneur, c’est vrai, l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Nécessité de posséder, d’engranger, d’accumuler ; désir de paraître, d’être reconnu, consulté, approuvé, c’est un torrent de réflexions qui emporte et noie toute humilité ; besoin de montrer mon autorité, mes capacités, besoin de m’imposer ; pouvoir et domination, orgueil et vanité sont là pour me « prouver » mon identité.
3. « Les anges de Dieu le servaient. »
Au désert, on se croit tout seul ! Oui, Seigneur, c’est là qu’il faut arrêter de divaguer et revenir à l’humilité. Maintenant, me revient à la mémoire une image qui m’a été donnée il y a déjà longtemps : une grande main d’adulte tenant un petit poussin, les yeux fermés et pelotonné sur lui-même et, au-dessous, une inscription : «Chaque créature, même la plus petite, est dans la main de Dieu comme si elle était son unique souci ». Oui, Seigneur, tu es toujours là !
Merci, de me remettre dans ta vérité. Merci de me donner les forces de me tourner vers toi, merci de m’appeler à me blottir sous ta protection.
Aujourd’hui je relirai calmement les litanies de l’humilité.