Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Jésus, le Christ, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler.
1. « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. »
Jésus s’est défini comme le chemin, la vérité et la vie. Il semble échanger les mots « parole » et « vérité ». Sa Parole est vérité, et la vérité est une parole qui résonne dans nos cœurs. Il souligne la relation entre le fait d’être considéré comme disciple, celui qui suit le Christ, et la fidélité à la Parole. Et au contraire, ceux qui ne suivent pas la Parole du Christ ne peuvent être appelés ses disciples. Ils vivent dans le mensonge et ne connaissent pas la vérité, celui qui est Parole.
En prenant le temps de prier par cette lecture de la méditation du jour, nous manifestons clairement notre désir d’être disciple, de nous mettre à son école, d’ouvrir notre cœur à sa parole et de vivre en vérité.
2. « (…) parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous. »
Jésus regrette que sa parole-vérité ne trouve pas d’écho dans la vie des pharisiens. Leur cœur est endurci et la vérité est filtrée par les mensonges qui les habitent. Il est si facile de se leurrer ! C’est ce qui est arrivé au roi Nabuchodonosor, dont parle la première lecture du jour. Il était furieux de voir Sidrac, Misac et Abdénago résister à ses ordres en refusant d’adorer ses idoles. Leur seule présence lui devint insupportable et il décida de s’en débarrasser en les faisant brûler dans la fournaise.
Notre vie est souvent remplie de pensées ou de paroles qui nous font croire que nous sommes au-dessus des autres ou qui, au contraire, nous détruisent et nous dévalorisent, un peu comme si nous portions des lunettes qui filtrent la réalité selon nos propres critères et notre façon de voir les choses. Petit à petit, la vérité nous devient insupportable et nous préférons brûler dans la fournaise de ces mensonges tout ce qui nous demande de nous déplacer, ce qui nous dérange. Jésus nous invite à laisser sa Parole éclairer nos cœurs et faire la vérité en nous. Il veut démasquer les mensonges de notre vie, ces formes de pensée qui, à notre insu, empoisonnent nos relations à Dieu, aux autres et à nous-même.
Jésus accuse les pharisiens de chercher à le tuer, ce qu’ils feront le Vendredi Saint essayant de se débarrasser de cette vérité qui les dérange. Pourrait-il aussi s’affliger de me voir « tuer » la présence de Dieu en moi et dans mes relations aux autres, par ces mensonges que j’alimente ?
3. « La vérité vous rendra libres. »
Faire la vérité en nous-même, c’est surtout laisser le regard de Dieu, bienveillant et plein d’amour, illuminer notre vie et nous montrer ces mensonges qui nous aveuglent. Notre monde est assoiffé de paix, d’accueil, de bienveillance. Des propositions alléchantes comme les méditations de type oriental qui invitent à s’auto-suggérer silencieusement, en présence d’une « énergie », des mantras tels que « sois en paix, sois en sécurité, sois libre de tes souffrances, tu es aimé », témoignent de cette soif. Combien se perdent dans ce vide qu’ils essaient de créer en eux-mêmes pour entrer en contact avec cette « énergie » impersonnelle !
Or, prier c’est se mettre à l’écoute de Quelqu’un, de celui qui est Parole, échange. La parole, elle, est personnelle. Elle s’adresse à moi. Elle vient m’habiter de sa douceur et sa chaleur. Elle est vérité qui, souvent comme l’épée à double tranchant, me dérange. Elle est aussi écoute qui me guérit et m’invite à aller plus loin.
Jésus, tu me parles au cœur et tu viens à ma rencontre aujourd’hui à travers ce temps de prière. Permets-moi de m’ouvrir à ta présence bienveillante et de te laisser illuminer les ombres de ma vie par ta Parole qui éclaire. Guéris-moi de mon orgueil et de mes peurs. Apprends-moi à me déplacer et à voir ma vie comme tu la vois.
Me mettre en présence de Jésus, Parole de vérité, qui m’invite à laisser entrer sa lumière en moi pour démasquer un des mensonges de ma vie en l’appelant par son nom. Décider de faire un pas de plus pour convertir ma manière d’agir ou de penser, la rendant plus semblable à celle du Christ.