1 Avril 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
Hugues (1053-1132) veut être moine, mais il dirige, malgré lui, le diocèse de Grenoble pendant 50 ans. Grégoire VI, le réformateur, le charge de restaurer les bonnes mœurs dans le clergé et d’instruire le peuple. Il servira sept pontifes successifs dont le dernier, Innocent II, le canonise en 1134.
Saint Hugues
Évêque de Grenoble
(1053-1132)
H |
ugues naît à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence, en Dauphiné. Pendant que sa mère le portait dans son sein, elle eut un songe où il lui semblait mettre au monde un bel enfant que saint Pierre, accompagné d'autres saints, emportait dans le Ciel et présentait devant le trône de Dieu. Cette vision fut pour ses parents un présage de hautes et saintes destinées ; aussi soignèrent-ils son éducation et n'hésitèrent-ils pas à favoriser sa vocation ecclésiastique.
Choisi, jeune encore, par l'évêque de Valence, pour être chanoine de sa cathédrale, il se vit, à vingt-sept ans, obligé d'accepter le siège épiscopal de Grenoble, devenu vacant. Il voulut recevoir l'onction épiscopale des mains de saint Grégoire VII (Ildebrando Aldobrandeschi di Soana, 1073-1085) qui, connaissant à l'avance son mérite et ses vertus, lui dévoila toute son âme et lui inspira un zèle ardent pour la liberté de l'Église et pour la sanctification du clergé.
Hugues trouva son évêché dans le plus lamentable état; tous les abus de l'époque y régnaient en maîtres. Le nouveau Pontife fit d'incroyables efforts pour raviver la foi et relever les mœurs ; ses efforts étant infructueux, il résolut de quitter sa charge et se réfugia au monastère de la Chaise-Dieu; mais bientôt le Pape, instruit de ce qui se passait, lui ordonna de retourner à son évêché et de préférer le salut des âmes à son repos personnel.
C'est dans les années suivantes que saint Bruno vint fonder dans son diocèse l'admirable institution de la Chartreuse. Hugues allait souvent dans cet ermitage et vivait avec les Chartreux comme le dernier d'entre eux ; son attrait pour la solitude était si fort, qu'il ne pouvait se décider à quitter cette austère retraite, et Bruno se voyait obligé de lui dire : « Allez à votre troupeau; il a besoin de vous ; donnez-lui ce que vous lui devez. »
Cependant Hugues, par la puissance de sa sainteté, opérait un grand bien dans les âmes ; ses prédications véhémentes remuaient les foules et touchaient les cœurs ; au confessionnal, il pleurait souvent avec ses pénitents et les excitait à une plus grande contrition. Après quelques années d'épiscopat, son diocèse avait changé de face.
Parmi ses hautes vertus, on remarqua particulièrement sa modestie et sa charité. Dur pour lui-même, il se montrait prodigue pour les pauvres et alla jusqu'à vendre pour eux son anneau et son calice. Toujours il se montra d'une énergie indomptable pour la défense des intérêts de l'Église ; il restera toujours comme l'un des beaux modèles de noble indépendance et de fier courage. Son exemple apprend aussi que si le salut des âmes est une chose inestimable, il ne s'opère souvent qu'au prix d'une longue persévérance et d'une grande abnégation.
Bx Giuseppe (Joseph) Girotti
Prêtre dominicain
Martyr du nazisme († 1945)
G |
iuseppe Girotti naît en Alba (province de Coni, dans le Piémont en Italie) le 19 juillet 1905 d’une famille modeste, mais estimée pour son ardeur au travail et sa bonté d’âme.
À treize ans il aspirait déjà au sacerdoce et il put réaliser son vœu en entrant au Séminaire dominicain de Chieri (Turin). Brillant dans ses études, plein de vitalité et très gai de caractère, il fit sa profession religieuse en 1923 à "La Quercia", près de Viterbe (Latium, Italie), et le 3 août 1930 il fut ordonné prêtre à Chieri.
Il se spécialisa dans l'interprétation des Écritures Sacrées à l’Angelicum et à l’École biblique de Jérusalem, où il fut élève du serviteur de Dieu Marie-Joseph Lagrange. Il en sort en 1934 avec le titre académique de "prolita in Sacra Scriptura". Il se consacra à l’enseignement des Écritures Sacrées au séminaire théologique dominicain de Turin (S. Maria delle Rose). La publication d’un ample commentaire sur les livres Sapientiaux et le prophète Isaïe fut le fruit de ses études approfondies.
Tenu en haute estime pour sa vaste culture, il aimait exercer le ministère sacerdotal aussi parmi les pauvres et les humbles, plus spécialement à l’hospice des "Pauvres Vieux", à côté de son couvent de Santa Maria delle Rose (Turin). Puis vinrent les années de souffrance et les épreuves, acceptées avec humilité : on l’empêcha d’enseigner et il fut transféré au Couvent Saint-Dominique dans le centre historique de Turin. Il continua cependant ses recherches dans le domaine biblique, alors qu’il intensifiait l’exercice de son activité caritative.
« Tout ce que je fais, je ne le fais que pour la charité », disait-il avec candeur, en laissant entrevoir sa progression constante dans la vertu caritative.
Après le 8 septembre 1943, avec l'occupation allemande et la naissance de la République Sociale Italienne, Girotti est au centre d’un vaste réseau de soutien en faveur des juifs, pour lesquels il est animé d’une affinité culturelle mûrie au cours des années de son séjour à Jérusalem et développée ultérieurement avec ses études bibliques. C’est dans ce sens que l’on doit comprendre ses expressions « porteurs de la Parole de Dieu » et « grands frères » se référant aux juifs, pour lesquels, en ces temps de persécution et de souffrance, il s’engage à trouver des cachettes sûres et des faux papiers.
Il est arrêté pour son activité contraire aux lois fascistes et nazies - trahi par un espion qui, feignant d’être un partisan blessé, se fit transporter dans une villa de Cavoretto où se cachait le professeur juif Giuseppe Diena le 29 août 1944. Il est emprisonné à Turin dans la prison ‘Le Nuove’. Malgré les efforts de son prieur pour le faire libérer, il est transféré d’abord à Milan, à la prison de ‘San Vittore’, puis au camp de Gries à Bolzano et enfin, le 5 octobre 1944, à Dachau. Selon le témoignage de don Angelo Dalmasso, un autre prêtre qui a partagé sa détention dans le camp d’extermination bavarois, le P. Girotti s’y distinguait par sa générosité envers les autres détenus, pour son attitude ouverte et comme « porteur de la Parole de Dieu ».
Enfermé dans la baraque 26, où sont amassés un millier d’ecclésiastiques, au lieu des 180 prévus, il tombe malade et il est transporté à l’infirmerie.
C’est là que le 1 avril 1945, le jour de Pâques, il meurt avant d’avoir atteint l’âge de quarante ans, peut-être ‘aidé’ par une piqûre d’essence comme c’était habituel dans le camp. Ses dernières paroles furent un écho à l’Apocalypse : « Marana tha. Viens, Seigneur Jésus ! ». Sur sa couchette ses compagnons écrivirent : « Ici dormait saint Giuseppe Girotti ».
En 1988, le processus de canonisation commença auprès de la Curie de Turin et le 27 mars 2013 le pape François autorisa le décret de béatification.
Le 14 février 1995, cinquante ans après sa mort, il reçut à titre posthume la médaille des « justes parmi les nations ».
Son nom est inscrit dans l’ordre officiel et un arbre a été planté en son honneur dans l’avenue des justes à Yad Vashem, à Jérusalem.
Giuseppe Girotti a été béatifié, dans sa ville natale, le 26 avril 2014.
Evêque de Salone, actuellement en Croatie, saint Venance, vécut entre le III et le IV siècle. Il est vénéré en même temps que les Ss. Anastase, Maure, Paulinien, Telius, Asterius, Settimius, Antiochien et Graïen, ses compagnons martyrs, originaires comme lui de Dalmatie et d’Istrie.
Saint Valéry était un enfant de l'Auvergne. Son père l'appliqua tout jeune à la garde des troupeaux, et c'est en s'acquittant de cet emploi qu'il apprit à lire par lui-même. Sa première lecture fut le Psautier. Il aimait à méditer de longues heures en gardant ses troupeaux, et il était ravi toutes les fois qu'il entendait les chants sacrés dans les églises. Jamais on ne le vit entendre sans protestation des paroles inconvenantes, que sa délicatesse de conscience ne pouvait souffrir. Un jour, plein du désir de sa perfection, il s'enfuit, sans la permission de son père, dans un couvent où un de ses oncles était religieux. Son père irrité vint le chercher; mais ni les caresses, ni les menaces paternelles, ni l'intervention des moines, ne purent le faire sortir, et peu de temps après, son père lui-même, assistant à sa prise d'habit, versait des larmes de joie.
Valéry, après avoir édifié longtemps le monastère par sa sainteté, se sentit inspiré d'aller se mettre, à Luxeuil, sous la direction du célèbre saint Colomban. Le Saint lui donna une partie du jardin à cultiver; Valéry y mit tant de zèle et d'application, qu'en très peu de jours tous les insectes qui le dévastaient disparurent, ce que le maître attribua à l'obéissance de son disciple bien plus qu'à son travail.
Un jour, Valéry se sentit enflammé du désir de la conquête des âmes; il obtint du roi Clotaire II la solitude de Leuconay, à l'embouchure de la Somme, et y bâtit un monastère où sa vertu attira bientôt une multitude de disciples. Parmi les miracles nombreux par lesquels le Ciel confirma sa réputation de vertu, on raconte la résurrection d'un supplicié. Il délivra un grand nombre de possédés. A sa seule vue, les démons s'écriaient: "Voilà notre ennemi qui vient nous tourmenter!" Un jour, saisi d'indignation à la vue d'un arbre auquel les païens de la contrée rendaient un culte insensé, il dit à l'enfant qui l'accompagnait: "Va, et au nom de Dieu arrache cet arbre maudit!" L'enfant obéit, l'arbre tombe avec fracas, et les païens ne tardent pas à se convertir.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
- Messe de canonisation le dimanche 16 octobre 2016.
- «Les saints entrent jusqu'au fond dans le mystère de la prière», traduction de l'homélie du Pape François en français.
9 mai 2016, décret (en anglais) de reconnaissance du miracle attribué au bienheureux Ludovico Pavoni, prêtre italien, fondateur de la congrégation des Fils de Marie Immaculée (1784-1849).
- Biographie sur le site du Vatican: Lodovico Pavoni, né le 11 septembre 1784, mort le 1er avril 1849.
- Homélie de la béatification le 14 avril 2002.
En italien:
- Figli di Maria Immacolata Pavoniani
- Lodovico Pavoni, un cuore per i giovani, un cœur pour les jeunes...
À Brescia en Lombardie, l'an 1848, le bienheureux Louis Pavoni, prêtre, qui donna tous ses soins à la formation des jeunes les plus pauvres, en cherchant à leur inculquer la morale et à les orienter vers des métiers. Il fonda aussi la Congrégation des Fils de Marie Immaculée.
Martyrologe romain