9 Mars 2020
Sept personnes inculpées en Mauritanie en vertu de l’article 306 du Code Pénal.
L’Agence de Presse Africaine APA News a indiqué qu’en Mauritanie, un juge avait inculpé 7 personnes pour « mépris de la religion musulmane » et « terrorisme ». Elles font toutes partie d’une association soupçonnée de promouvoir la laïcité. Parmi les 7 accusés, certains prêcheraient « le christianisme », selon APA News.
Des enregistrements audio de discussions entre ces personnes feraient état de moqueries à l’égard des préceptes de l’islam et contiendraient des propos insultants.
La Mauritanie est une république islamique. Les prévenus ont donc été arrêtés en vertu de l’article 306 Code Pénal. Il régit, entre autres points, la question de l’hérésie, qui est passible de 2 mois à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende allant jusqu’à 1390 euros.
« Toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur et aux mœurs islamiques ou a violé les lieux sacrés ou aidé à les violer, si cette action ne figure pas dans les crimes emportant la Ghissass ou la Diya, sera punie d’une peine correctionnelle de trois mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 5.000 à 60.000 UM. »
Il est également question de l’apostasie, passible de la peine de mort.
« Tout musulman coupable du crime d’apostasie, soit par parole, soit par action de façon apparente ou évidente, sera invité à se repentir dans un délai de trois jours. S’il ne se repent pas dans ce délai, il est condamné à mort en tant qu’apostat, et ses biens seront confisqués au profit du Trésor. S’il se repent avant l’exécution de cette sentence, le parquet saisira la Cour suprême, à l’effet de sa réhabilitation dans tous ses droits, sans préjudice d’une peine correctionnelle prévue au 1er paragraphe du présent article. Toute personne coupable du crime d’apostasie (Zendagha) sera, à moins qu’elle ne se repente au préalable, punie de la peine de mort. »
À ce jour, aucune date de procès n’a été fixée pour les sept personnes inculpées.
M.C.