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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

ça s'est passé un... 6 juin

ça s'est passé un...

6 Juin

 

6 juin 48 av. J.-C. :
César vainc Pompée à Pharsale

 

Le 6 juin de l'an 48 av. J.-C. (9 août selon le calendrier d'avant la réforme julienne), Jules César (52 ans) écrase l'armée de son rival Pompée le Grand (58 ans) à Pharsale, en Thessalie (Grèce du nord). Cette victoire met un terme à l'affrontement des deux généraux pour le pouvoir. Elle consacre la mort de la République romaine.

Une victoire chèrement acquise
 

La victoire de Pharsale est l'aboutissement d'une longue traque. Jules César, fort du prestige acquis par la conquête des Gaules, a, dans un premier temps, poursuivi et dispersé les troupes restées fidèles à Pompée dans son proconsulat d'Espagne. Ensuite seulement, il a décidé de traverser la mer Adriatique pour en finir avec celui-ci.

En janvier de l'an 48 av. J.-C., César passe d'Italie en Grèce où il est rejoint par ses troupes et son fidèle lieutenant Antoine, chef de la cavalerie. Il peut, enfin, aller au-devant de Pompée.

Ce dernier est défait à Pharsale malgré une supériorité numérique écrasante. Il aligne en effet 45 000 fantassins et 7 000 cavaliers face aux 22 000 fantassins et 1 000 cavaliers de César.

Après la bataille, Pompée, en fuite, se réfugie en Égypte où il est assassiné sur ordre du jeune pharaon Ptolémée XIII Philopator (13 ans) qui croit ainsi s'attirer les grâces du vainqueur.

César arrive à son tour en Égypte. Il fait mine de s'offusquer de l'exécution du grand Pompée et lui accorde des funérailles solennelles. Il réprime enfin une révolte à Alexandrie et fait déposer le jeune pharaon mais se rend aux charmes de sa soeur, la reine Cléopâtre.

Là-dessus, iI soumet Pharnace II, roi du Pont (la région de l'actuel détroit du Bosphore) à Zéla en 47 av. J.-C..

La Paix Enfin
 

La défaite et la mort de Pompée font espérer aux Romains la fin des guerres civiles. Le vainqueur est nommé par les comices romaines dictateur pour un an (et non plus seulement onze jours). Il est aussi fait consul pour cinq ans. C'est un premier pas vers le pouvoir absolu.

Mais la paix n'est pas encore assurée. S'arrêtant à peine à Rome, César passe en Afrique et écrase une armée de partisans de Pompée à Thapsus en février de l'an 46 av. J.-C.. Cela lui vaut de voir sa dictature et son consulat étendus à dix ans.

La dernière bataille de cette interminable guerre civile a lieu à Munda, près de Cordoue, en Espagne, le 17 mars de l'an 45 av. J.-C.. Elle voit la défaite de la dernière armée pompéienne, bien que celle-ci, forte d'environ 10 000 hommes, se soit battue avec l'énergie du désespoir. Un fils du grand Pompée, Sextus Pompée, arrive à s'échapper.

Fort de quatre triomphes (un de plus que Pompée le Grand !), César obtient dès lors la dictature à vie ainsi que les pouvoirs d'un tribun et ceux d'un censeur, avec le titre de préfet des moeurs... Il a partie gagnée contre ses adversaires et devrait pouvoir se reposer sur ses lauriers... Toujours généreux, il n'oublie pas de distribuer toutes sortes de prébendes pour s'assurer ce que l'on appelle ouvertement une clientèle.

César entreprend des réformes civiles, étend le bénéfice de la citoyenneté à de nouvelles catégories d'habitants et limite de moitié les bénéficiaires des distributions gratuites de blé. Il établit ses vétérans dans les régions dépeuplées d'Italie, unifie les constitutions municipales des villes de province sur le modèle de Rome... Il porte de 600 à 900 le nombre de sénateurs en élevant à cette dignité beaucoup de provinciaux, en particulier des Gaulois ! Il réforme même le calendrier, fait commencer l'année en janvier et... donne son propre nom au septième mois (juillet, qui nous vient de Julius). Il s'essaye enfin à une politique de réconciliation nationale après cinquante ans de guerre civile.

Pendant les cinq années qui courent de la traversée du Rubicon à son assassinat, César transforme ainsi le gouvernement de la cité en celui d'un grand État méditerranéen sans rien changer à la forme des institutions. C'est la fin de la République sénatoriale et le début de ce que l'on appellera plus tard l'Empire.

6 juin 1391 :

L'Espagne découvre l'intolérance

 

La populace contre les juifs
L'affaire s'accompagne de nombreux meurtres et de rapines contre la communauté juive de la ville. Les violences s'étendent très vite à Tolède, Valence.... Les rois de la péninsule tentent de s'opposer aux mouvements populaires. Ils sanctionnent lourdement les fauteurs de troubles mais rien n'y fait.

Deux mois plus tard, le 5 août, à Barcelone, les émeutes atteignent leur paroxysme. Des marins castillans, qui avaient déjà pris part aux émeutes de Séville et Valence, mettent le feu au quartier juif et tuent une centaine d'habitants. Les survivants se réfugient dans le château royal voisin de leur quartier.

Plusieurs responsables des violences sont arrêtés, ce qui a l'effet de déclencher une émeute populaire. Le château royal est assiégé et ses archives brûlent. Le tocsin sonne. Les juifs sont extraits de leur refuge et contraints au baptême. 300 s'y refusent et sont exécutés.

L'Espagne catholique découvre l'intolérance et la haine alors même qu'elle triomphe des musulmans qui ont conquis la péninsule 700 ans plus tôt. Le temps est loin (1150) où Alphonse VII de Castille se proclamait « roi des trois religions » (christianisme, islam et judaïsme). Il était alors habituel que les armées cessent de combattre du jeudi soir au lundi matin pour respecter les jours de repos des uns et des autres !

À mesure que les rois chrétiens d'Espagne repoussent les musulmans et conquièrent de nouvelles terres, les habitants musulmans ou juifs sont invités à se convertir.

Conversions douteuses
Après les malheurs du XIVe siècle (Grande Peste, guerre de Cent Ans et autres guerres, Grand Schisme de l'Église catholique), les esprits sont troublés dans la péninsule comme dans le reste de l'Europe occidentale. Cela explique en bonne partie les poussées de haine.

C'est afin de protéger les juifs contre ces violences que les autorités leur enjoignent de se regrouper dans des quartiers clos, précurseurs des ghettos (dico). De premières mesures sont prises en ce sens en 1412, ce sont les lois d'Ayllón qui ne se limitent pas à la création des premières juderias mais édictent aussi différentes interdictions humiliantes à l'encontre des juifs.

Le peuple des villes s'échauffe contre les juifs, nombreux dans toutes les villes, et surtout contre les conversos, musulmans ou juifs convertis au catholicisme, que l'on soupçonne non sans raison d'être restés fidèles à leur première croyance.

Les conversos juifs sont surnommés de façon méprisante marranes (du mot arabe moharannah ou mouharramah, qui signifie « interdit » ou « impur » et en est venu à désigner les porcs).

En 1449, à Tolède, un incident donne lieu à la première formulation d'un principe lourd de sens, la limpieza de sangre, la « pureté du sang [chrétien] ». Alors que la Castille est en guerre contre l'Aragon, les habitants de la ville se voient réclamer une importante contribution financière. Ils en font reproche à un édile de la ville qui se trouve être un juif converti de fraîche date. Une fois la paix revenue, ils publient donc un décret excluant des charges publiques tous les conversos qui ne peuvent attester de plusieurs générations d'appartenance à la foi chrétienne. Bien que condamné par le pape Nicolas V, le décret fera des émules dans le pays. 

En 1478, les souverains espagnols importent le tribunal de l'Inquisition pour s'assurer de la sincérité des marranes. Ceux qui refusent d'abjurer sont brûlés. Ceux qui se rallient pleinement à la foi catholique sont épargnés.

Sur la peinture ci-contre, qui date du XVe siècle, on reconnaît des marranes voués aux flammes et d'autres qui, ayant accepté de se convertir, ont été coiffés d'un chapeau conique en signe de reconnaissance.

Juifs et musulmans restés fidèles à leur foi sont purement et simplement expulsés le 31 mars 1492, après la prise de Grenade, l'année même de la découverte de l'Amérique, en 1492.

Un siècle plus tard, le 22 septembre 1609, le roi Philippe III, un soliveau, se laisse convaincre par son favori, le duc de Lerma, d'expulser aussi les Morisques (musulmans faussement convertis au catholicisme).

Plus de 500 000 (sur une population totale de huit millions d'habitants) doivent quitter précipitamment la péninsule... et abandonner leurs biens au duc de Lerma et à ses partisans. Beaucoup périssent dans l'exode. C'est une catastrophe économique pour l'Espagne et le début d'un irréversible déclin.

De l'antijudaïsme à l'antisémitisme
En quittant le Moyen Âge et en entrant dans la Renaissance, l'Espagne passe insensiblement de l'antijudaïsme médiéval, qui reproche aux juifs d'être responsable de la mort du Christ mais leur permet de se racheter par la conversion, à l'antisémitisme moderne, qui leur reproche de simplement exister. Gardons-nous toutefois d'y voir une approche raciale. On reste dans le domaine religieux : l'Espagne, au terme de plusieurs siècles de luttes contre l'islam, veut avant tout protéger le christianisme de toute altération. 

André Larané

6 juin 1654 :

Abdication de Christine de Suède


Le 6 juin 1654, après dix ans de règne personnel, Christine de Suède (28 ans) abdique solennellement à Uppsala au profit de son cousin, Charles X Gustave. C'en est fini de la dynastie des Vasa.

Culture et exubérance
Christine est montée sur le trône à l'âge de six ans suite à la mort de son père, le roi Gustave II Adolphe. Celui-ci, stratège de grande stature, fut tué à la bataille de Lützen le 16 novembre 1632, bataille qu'il remporta néanmoins sur Wallenstein.

La jeune souveraine reçoit une éducation soignée de son précepteur Johannes Matthiae, maîtrisant rapidement le français, l'italien, le grec et le latin. Autant elle a été aimée de son père, autant elle a été détestée par sa mère. Celle-ci, Marie-Éléonore de Brandebourg, à demi-folle, est écartée du conseil de régence.

Devenue majeure en 1644, Christine tente de gouverner elle-même, par-dessus la tête du fidèle et efficace ministre de son père, le chancelier Axel Oxenstierna (le « Richelieu suédois »). Mais elle ne tarde pas à s'aliéner la noblesse par ses excentricités, son mépris des convenances et ses dépenses fastueuses.

Dotée d'une vitalité peu commune, Christine se passionne pour la chasse à l'ours et s'habille volontiers en homme, mais aime aussi se poser en protectrice des arts et des lettres.

D'un esprit curieux et universel, elle correspond avec les grands esprits français, l'astronome Pierre Gassendi, Blaise Pascal et surtout René Descartes, qu'elle invite à la cour en octobre 1649 et auquel elle demande occasionnellement des leçons de philosophie dans la bibliothèque glaciale de son palais, à 5 heures du matin ! Le savant écrit le Traité des Passions pour elle avant de s'éteindre d'épuisement à Stockholm au bout d'un an, à l'âge de 54 ans.

Christine se fait couronner « roi » de Suède la même année mais n'acceptera jamais de se marier (peut-être par haine de la féminité incarnée par sa mère ?). Libre d'esprit et de moeurs, elle ne se prive pas d'amant(e)s pour autant, même si une liaison avec Descartes est peu crédible.

La « Reine ambulante »
Après son abdication, sous l'influence de son médecin personnel Pierre Bourdelot et des Jésuites, elle quitte la Suède pour de longues pérégrinations à travers l'Europe, gagnant le surnom de « reine ambulante ».

Elle abjure la foi luthérienne et se convertit secrètement au catholicisme à Bruxelles, puis se résout à une confession publique de sa foi catholique à Innsbrück, au grand dam de son cousin Charles X Gustave, qui lui a succédé sur le trône de Suède.

Christine de Suède en Minerve (Justus van Egmont, 1654, musée national de Stockholm)
En grand équipage, elle se rend à Rome, but ultime de son voyage, où elle est accueillie avec faste par le pape Alexandre VII, heureux de faire étalage d'une convertie aussi prestigieuse. Elle s'installe dans le luxueux palais Farnèse en dépensant ostensiblement comme à son habitude les subsides de la Suède et du pape.

Mais Christine, semble-t-il, a choisi le catholicisme par goût de la liberté et dans le désir de se rapprocher des philosophes et des penseurs français. À un flatteur qui la compare à Sainte Brigitte de Suède, elle confie qu'elle aimerait mieux figurer parmi les savants que parmi les saints.

Rome, forteresse obscurantiste de la Contre-Réforme catholique, déçoit les attentes de la souveraine. Christine s'entiche bientôt d'un gentilhomme romain, le marquis Gian Rinaldo de Monaldeschi, qui la persuade de briguer le royaume de Naples auprès du cardinal Mazarin, après que les occupants espagnols auront été chassés.

Débarquant à Marseille, elle prend le chemin de la cour du jeune Louis XIV où elle se signale par son excentricité et rencontre d'autres femmes libres comme elle, en particulier la courtisane Ninon de Lenclos et Mademoiselle de Montpensier, cousine du roi.

Quittant Paris pour l'Italie avec la promesse de recevoir bientôt la couronne de Naples, elle doit retourner dare dare sur ses pas, faute d'argent et de soutiens. Par prudence, le cardinal Mazarin cantonne l'ex-souveraine au château de Fontainebleau.

Le 10 novembre 1657, Christine fait venir le père Le Bel, supérieur du couvent des Mathurins d'Avon, dans la galerie des Cerfs pour qu'il confesse Monaldeschi. Après quoi, elle fait exécuter ce dernier à l'épée... Face au scandale de cette justice sommaire exercée sur le sol français, la reine revendique son droit de souveraine. Elle explique à Mazarin que le condamné avait reconnu l'avoir trahie en dénonçant son projet napolitain auprès des envoyés du roi d'Espagne.

Selon des sources malveillantes, il paraîtrait que la reine aurait aussi eu connaissance de lettres où son grand écuyer et amant raillait son physique ! L'affaire est étouffée et Christine s'établit enfin à Rome, au Palais Mazarin puis au Palais Riario, dans le quartier du Trastevere, où elle rassemble des collections d'art et une cour d'artistes qui lui vaudront une grande renommée à travers l'Europe classique.

Greta Garbo dans La Reine Christine (film de Rouben Mamoulian, 1933)Toujours active et engagée dans des entreprises exubérantes et souvent vaines, elle brigue la couronne de Pologne, le duché de Brême et même un retour sur le trône de Suède.

De manière plus positive, elle fonde en 1674, à Rome, l'Academia reale sur le modèle de l'Académie française.

Christine meurt dans la Ville éternelle en 1689 en léguant tous ses biens au cardinal Azzolino auquel elle a voué un amour durable... et platonique. Le pape, en reconnaissance de sa conversion, lui accorde (contre sa volonté) des funérailles grandioses et une sépulture à l'intérieur même de la basilique Saint-Pierre de Rome.

La reine a laissé plusieurs ouvrages en français dont ses Mémoires. Mais sa notoriété actuelle est surtout due à l'interprétation au cinéma de son personnage, ô combien romanesque, par sa compatriote, « la Divine » Greta Garbo.

Bibliographie
On peut lire l'excellente étude psychologique et historique de Verena von der Heyden-Rynsch : Christine de Suède, la souveraine énigmatique (Gallimard).

 

6 juin 1944 :

Le débarquement de Normandie

Le 6 juin 1944, à l'aube, une armada de 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s'approche des côtes normandes. Elle s'étale sur un front de 35 kilomètres et transporte pas moins de 130 000 hommes, Britanniques, Étasuniens ou Canadiens pour la plupart. Plus de 10 000 avions la protègent.

Baptisée du nom de code Overlord (« suzerain » en français), cette opération aéronavale demeure la plus gigantesque de l'Histoire, remarquable autant par les qualités humaines de ses participants que par les prouesses en matière d'organisation logistique et d'innovation industrielle et technique. Elle était attendue depuis plus d'une année par tous les Européens qui, sur le continent, luttaient contre l'occupation nazie.

Les troupes, sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower, sont constituées en majorité de soldats anglo-canadiens et ce sont eux qui vont assurer la réussite de l'opération, les soldats américains ayant été pour leur part mis en difficulté dans leur secteur (Omaha Beach).

André Larané

Scène de débarquement le 6 juin 1944 (Overlord)
 

 

Les Anglo-Saxons s'entendent pour en finir

Après des victoire fulgurantes sur tous les fronts de 1939 à 1941, les Allemands ont éprouvé leur premier revers à El-Alamein, en octobre 1942, face aux Anglais (et à quelques poignées de Français héroïques). Dès lors, ils n'ont plus cessé de perdre du terrain, essuyant leur plus grave défaite à Stalingrad, face aux Soviétiques.

Les Anglo-Saxons (Américains et Britanniques) débarquent en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et, du 14 au 24 janvier 1943, le président américain Franklin Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill tiennent conférence à Casablanca sur la poursuite de la guerre.

Ils se mettent d'accord pour exiger une reddition sans condition de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon et dressent des plans pour hâter la fin de la guerre avec l'aide de leur nouvel allié, l'URSS de Staline.

Priorité aux attaques périphériques
Churchill veut privilégier les attaques périphériques plutôt qu'une attaque directe sur l'Allemagne. Il convainc Roosevelt de lancer un débarquement en Italie.

C'est ainsi que le 10 juillet 1943, les Anglo-Saxons prennent pied en Sicile... avec la complicité de la Mafia new-yorkaise (note). Ils remontent lentement la péninsule italienne avec le concours efficace du général français Alphonse Juin et de ses Français Libres, parmi lesquels de nombreux Nord-Africains. Le général Henri Giraud et la Résistance française en profitent pour libérer la Corse.

Mais cette stratégie qui privilégie les attaques périphériques atteint rapidement ses limites. Bien que chancelant, le régime nazi se montre plus terrifiant que jamais et redouble d'énergie dans la répression des mouvements de résistance et l'extermination des Juifs.

À l'Est, les Soviétiques progressent irrésistiblement au prix d'immenses sacrifices et malgré une résistance acharnée de la Wehrmacht. À la fin 1943, ils atteignent le Dniepr et la ville de Kiev, en Ukraine. Mais ils peinent à poursuivre leur avancée malgré le matériel fourni par les États-Unis.

Staline, Roosevelt et Churchill à la conférence de Téhéran (28 novembre-1er décembre 1943)Staline réclame à ses alliés Churchill et Roosevelt d'ouvrir sans tarder un second front sur le continent européen pour le soulager.

Les trois chefs d'État alliés se rencontrent pour la première fois à Téhéran, du 28 novembre au 1er décembre 1943. C'est là qu'ils discutent des modalités du débarquement de Normandie. C'en est fini des attaques périphériques.

L'Allemagne est désormais la cible principale.

Les prémices du Jour J
Dès la fin 1943, le débarquement est préparé dans le plus grand secret en Angleterre. Celle-ci devient un immense camp retranché avec partout des camps militaires, des aéroports de fortune... et 3 500 000 hommes venus de tous les pays alliés mais aussi des pays occupés. Ils sont entraînés intensivement en prévision du Jour J (« D Day » en anglais).
Le plus qualifié pour diriger l'opération serait le général américain George Marshall mais le président Roosevelt veut le garder à ses côtés.
Le commandement revient donc à l'un de ses adjoints, le général Dwight Eisenhower, dit « Ike », un Texan de 54 ans préféré au général George Patton, jugé trop impulsif.

La Normandie plutôt que le Pas-de-Calais
Une tentative de débarquement à Dieppe, au nord de la Seine, le 19 août 1942, s'est soldée par le sacrifice d'une division canadienne. Ce drame a prouvé qu'il était vain de vouloir s'emparer des grands ports du Nord de la France.

Dwight Eisenhower et ses adjoints, les généraux américains Omar Bradley et George Patton ainsi que le maréchal britannique Bernard Montgomery, décident donc de débarquer en Normandie, au sud de la Seine. L'objectif est d'installer une tête de pont sur ces plages puis de s'emparer du port en eau profonde de Cherbourg, à la pointe du Cotentin, afin d'intensifier les débarquements d'hommes et de matériels. 

Le général Dwight Eisenhower s'entretient avec un parachutiste avant le Jour J k v

Les longues plages de sable qui s'étendent entre l'estuaire de la Seine et la presqu'île du Cotentin - plus précisément entre l'Orne, la rivière qui traverse Caen, et la Vire, la rivière qui traverse Saint-Lô - se prêtent à un débarquement rapide et sont moins bien défendues que les ports du nord. 

Les marécages de l'arrière-pays du Cotentin ont toutefois été inondés par les Allemands dès janvier 1944 et les plages protégées par des pieux, tranchées, mines, « hérissons tchèques »  et autres pièges. Les falaises de craie qui les bordent sont hérissées de batteries et casemates allemandes (blockhaus).

Ces fortifications font partie du fameux « mur de l'Atlantique » (Atlantikwall en allemand).

Il a été construit en toute hâte par l'Organisation Todt. Elle a mobilisé 450 000 soldats et travailleurs sur 6 000 kilomètres, de la Norvège aux Pyrénées (avec une extension sur le littoral méditerranéen), et a été placée en novembre 1943  sous le haut commandement du prestigieux feld-maréchal Erwin Rommel. Il est le premier à employer l'expression : « Le jour le plus long » pour qualifier le débarquement que tout le monde attend.

Fort de 500 000 obstacles en tous genres, 6,5 millions de mines et 13 000 points fortifiés, gardé par un total de 1,8 millions soldats, 3 300 canons et 1 300 chars, le « mur de l'Atlantique » demeura inachevé dans la partie normande, là même où aura lieu le débarquement allié. À vrai dire, les gradés allemands eux-mêmes ne croyaient pas qu'il puisse arrêter un débarquement éventuel.

Robert Douin (né le 4 juillet 1891 à Caen ; fusillé le 6 juin 1944 dans la prison de Caen) Ils en auraient été d'autant moins convaincus s'ils avaient su que les Alliés détenaient depuis deux ans déjà les plans détaillés des fortifications, de Cherbourg à Honfleur, grâce à l'action d'éclat de Robert Douin.

Directeur de l'école des Beaux-Arts de Caen, il s'était fait passer pour artiste-peintre afin de pouvoir peindre les fortifications de la plage. Pendant les vacances scolaires, il se faisait accompagner de son fils Rémi.

Il transmettait les plans à Londres et communiquait aussi avec l'Angleterre à partir d'un émetteur caché dans le clocher de l'église Saint-Nicolas, à Caen. Arrêté le 17 mars 1944, il sera fusillé le jour même du débarquement dans la prison de Caen, ainsi qu'une soixantaine d'autres résistants.

Le maréchal Rommel inspecte le mur de l'Atlantique avant le Débarquement de juin 1944


Intox
Curieusement, Hitler lui-même attend avec impatience le débarquement. Il croit pouvoir le repousser aisément et, de la sorte, mettre hors jeu les Anglo-Saxons avant de reporter toutes ses forces contre l'Armée rouge ! Sur la foi de l'Abwehr, les services secrets allemands dirigés par l'amiral Wilhelm Canaris, il est convaincu qu'il aura lieu au nord de la Seine, à l'endroit le plus étroit de la Manche et à 300 kilomètres seulement du centre industriel de la Ruhr.

Un char gonflable dans le Kent (opération Fortitude, printemps 1944)Les Anglais font de leur mieux pour l'en convaincre. Ils montent pour cela l'opération Fortitude (« courage » en français), avec, face au Pas-de-Calais, dans la campagne du Kent, une impressionnante concentration de blindés en baudruche gonflable et d'avions en contreplaqué conçus avec le concours de l'illusionniste Jasper Maskelyne et de son Magic Gang (la Bande des Magiciens).

Ils laissent croire au rassemblement d'un million d'hommes sous le commandement du prestigieux général Patton.

Cette intoxication s'avère à tel point réussie que Hitler persistera à croire jusqu'en juillet 1944 que le véritable débarquement aura lieu dans le Nord. Cela permettra aux Alliés de n'affronter que 17 divisions allemandes sur les 50 présentes dans la région, les autres attendant dans le Nord un deuxième débarquement qui ne viendra jamais.

Les divisions blindées sont maintenues en réserve à l'intérieur des terres afin qu'elles puissent intervenir sur un point de la côte ou un autre. Les escadrilles de la Luftwaffe sont quant à elles trop occupées à faire la chasse aux bombardiers alliés pour s'occuper de la protection du littoral.

Les forces allemandes de Normandie totalisent près de 300 000 hommes sous le commandement de Rommel.

Comme le temps est mauvais sur la côte normande dans les premiers jours de juin et exclut toute tentative de débarquement, Rommel prend la liberté d'une virée automobile en Allemagne pour fêter l'anniversaire de sa femme (compromis dans un attentat contre Hitler, il va être contraint au suicide le 10 octobre 1944).

Le maréchal Gerd von Rundstedt commande les armées allemandes de l'Ouest

Mais Rommel n'a pas prévu que le temps allait subitement se mettre au beau dans la nuit du 5 au 6 juin. Cette nuit-là, il n'y a sur les falaises du littoral que 50 000 soldats de la Wehrmacht  pour faire face à l'armada alliée. Parmi eux une moitié de non-Allemands et en particulier beaucoup de Slaves engagés de force, les Osttruppen, dont la valeur guerrière n'est pas la première qualité.

Qui plus est, plusieurs officiers supérieurs ont, comme Rommel, profité du mauvais temps pour aller faire une virée, qui à Paris qui à Rennes. Au château de La Roche-Guyon, sur les bords de la Seine, le général Hans Speidel, chef d'état-major de l'armée de Normandie, rumine avec quelques confidents sa détestation du Führer !

Quant à celui-ci, dans sa résidence bavaroise du Berghof, il s'est couché tard après une longue soirée entre amis et a demandé expressément à ne pas être réveillé !

À Paris, le commandant en chef des forces de l'Ouest Gerd von Rundstedt demeure persuadé, comme Hitler, que le véritable débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. Quand, le soir du 5 juin, il reçoit de premières informations sur les brouillages des radars et la multiplication des messages codés à destination des résistants normands, il refuse de les prendre en considération.


Débarquement à haut risque
La préparation du débarquement a été jusqu'à la dernière minute pleine d'aléas.

Le 27 avril 1944, un incident dramatique fait douter de la capacité des troupes et de la faisabilité de l'opération : de jeunes Américains à l'entraînement sur la plage de Slapton Sands, au sud de l'Angleterre sont attaqués par des vedettes allemandes venues de Cherbourg et, dans la panique, 120 sont tués par les Allemands... mais 300 par des tirs amis !

Début juin, en raison de la tempête qui sévit sur la Manche, le général Dwight Eisenhower doit reporter le débarquement du 4 au 6 juin. Si la tempête persiste, il faudra un nouveau report de deux semaines...

– Le 5 juin, à 4h15, le général est informé par le colonel James Stagg, responsable de son service météo, d'une accalmie de 36 heures au-dessus de la Manche. Après quelques minutes de réflexion, il décide d'engager sans délai l'opération Overlord... tout en rédigeant un communiqué pour le cas où l'opération échouerait.

– Dans la nuit du 5 au 6 juin, le débarquement commence par une immense opération aéroportée qui ferait passer les films de James Bond pour d'aimables bluettes. Au début de la nuit, les Alliés larguent d'abord de faux parachutistes, des mannequins gonflables qui crépitent et explosent en touchant le sol. Ils ont pour effet d'affoler les troupes allemandes et de les disperses dans l'arrière-pays !

Pathfinders ou éclaireurs anglo-saxons, avec leur parachutage au-dessus du Cotentin (5 juin 1944)Vers minuit, trois cents éclaireurs (pathfinders) sont parachutés pour de bon derrière les marais du littoral, sur la presqu'île du Cotentin. Ils balisent les terrains d'atterrissage destinés aux planeurs qui les suivent.

23 500 parachutistes de trois divisions aéroportées (2395 avions et 867 planeurs) sont lâchés derrière les lignes allemandes. 

La 6th British Airborne Division a pour mission de s'emparer du canal de l'Orne, à l'Est, près des plages où doivent débarquer les Britanniques.

À l'ouest, sur la presqu'île du  Cotentin, les 101st et 82nd Airborne doivent quant à elles dégager la plage baptisée du nom de code Utah et couper la route nationale qui relie Caen à Cherbourg via Sainte-Mère-Église.

Un incendie accidentel se déclare à 22h30 dans une maison de ce village et sa lueur va guider les avions vers leur objectif.

Mais certains parachutistes de la division 82nd Airborne tombent par erreur au centre du village, où ils sont mitraillés par les Allemands avant d'avoir touché terre. L'un d'eux, John Steele, relativement chanceux, restera accroché au clocher pendant deux heures avant d'être capturé par des soldats ennemis. Vivant mais sourd.

Planeurs alliés abandonnés dans le bocage normand après la nuit du 6 juin 1944D'une manière générale, l'opération aéroportée frôle le fiasco : du fait de la tempête, les planeurs et les parachutistes atterrissent plus ou moins loin de leurs objectifs et souvent dans les marais, les arbres ou les talus. Ce désordre a aussi pour effet bienvenu de désorganiser les garnisons allemandes qui ne savent plus où donner de la tête (note).

Dans le même temps, des hommes-grenouilles cisaillent les barbelés posés par les Allemands en mer.

À l'intérieur des terres, les réseaux de résistance s'activent. Ils ont été avertis du débarquement par des messages codés de la radio anglaise, la BBC.

Parmi eux deux vers de Verlaine, diffusés sur les ondes en deux temps ; le premier quelques jours avant le jour J (D-Day en anglais), le second quelques heures avant :
« Les sanglots longs des violons de l'automne
Blessent mon cœur d'une langueur  monotone ».

Le jour J
Au matin du Jour J, à 5h30, les avions alliés et une demi-douzaine de cuirassés bombardent les fortifications des plages et des falaises. Une heure plus tard débute l'opération amphibie sous les ordres de l'amiral britannique Bertram Ramsay.

Cinq divisions (deux américaines, deux britanniques et une canadienne) commencent à débarquer sur autant de plages aux noms codés. De l'ouest vers l'est, Utah et Omaha (troupes américaines), Gold (troupes britanniques), Juno (troupes canadiennes) et Sword (troupes britanniques et détachement français).

Les hommes progressent sur les plages sous le feu des Allemands qui tirent du haut des blockhaus, ces derniers étant eux-mêmes pilonnés par les cuirassés alliés depuis le large.

La résistance de la Wehrmacht est rude, en particulier sur les falaises d'Omaha Beach, en dépit de la médiocrité des troupes.

Overlord (Herodote.net)
- Utah Beach :
Casemate allemande près de Utah Beach (Les-Dunes-de-Varraville, Calvados), juin 1944La défense d'Utah, à l'est de Sainte-Mère-Église, est assurée par un lieutenant de 23 ans, Arthur Jahnke, qui a sous ses ordres 75 hommes, en général de jeunes gens polonais ou baltes enrôlés de force.

Ces soldats mal armés et peu motivés se rendent sans trop de résistance. Le soir même du 6 juin, 23 000 hommes ont pu débarquer sur la plage au prix de seulement 200 victimes. Le plus dur pour eux sera la traversée des marais dans l'arrière-pays, avec sur le dos leur barda de 34 kilos.

- Pointe du Hoc :
Entre Utah et Omaha, un commando de 225 hommes du 2e bataillon de Rangers, sous les ordres du lieutenant-colonel James E. Rudder, escalade avec grappins, échelles et cordes la pointe du Hoc, une falaise de quarante mètres de haut. Du fait d'un retard de quarante minutes sur le planning, ils montent à l'assaut bien après le lever du jour, sans bénéficier de l'effet de surprise, et doivent supporter le feu ennemi.

On leur a demandé de détruire à titre préventif une batterie de cinq canons de longue portée mais quand les survivants du commando arrivent à l'endroit en question, c'est pour s'apercevoir que les cinq canons ont été démontés et mis à l'abri par crainte des bombardements ! Deux Rangers les découvrent par inadvertance à quelques dizaines de mètres de la batterie et les détruisent à la grenade.

Deux jours plus tard, après avoir repoussé une contre-attaque allemande, le commando ne comptera plus que 90 hommes en état de combattre.

Prise des fortifications allemandes au-dessus de la falaise d'Omaha Beach (6 juin 1944)
- Omaha Beach :
Les Américains éprouvent leurs plus grandes difficultés sur la plage Omaha. Les bombardiers qui devaient frapper préventivement les défenses allemandes ont craint de toucher les barges qui se dirigeaient vers la côte et, du coup, ont largué leurs bombes trop loin à l'intérieur des terres et manqué leurs objectifs.

Les soldats de la première vague sont fauchés par la mitraille dans les barges de débarquement ou sur la plage. Les survivants piétinent plusieurs heures sur le sable. Les opérations de débarquement sont interrompues et le repli est même un instant envisagé par le général Bradley, au risque de compromettre toute l'opération Overlord !

Deux hommes sauvent la mise : le général Norman Cota (51 ans) et le colonel George A. Taylor (45 ans). À peine débarqués à 8h15, ils rassemblent leurs hommes en défiant le feu ennemi et l'on prête au second les mots suivants : « Il y a deux sortes d'hommes sur cette plage : ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir. Foutons le camp d'ici ». Avec les soldats du génie, ils finissent par ouvrir une brèche dans les défenses et pénétrer dans l'arrière-pays.

Là-dessus, les destroyers qui, au large, avaient pour mission de protéger la flotte de débarquement, dirigent leurs canons vers les casemates allemandes. Sur le coup de midi, la plage Omaha est enfin pacifiée.

Scène du débarquement à Omaha Beach, le 6 juin 1944, par le photographe de guerre Franck Capa
- Gold Beach :
Les 25 000 Britanniques de la première vague d'assaut arrivent à débarquer sur cette plage sans rencontrer trop de résistance. Se dirigeant vers l'intérieur des terres, ils ont qui plus est la satisfaction d'être acclamés par les villageois.

- Juno Beach :
Les 13 000 Canadiens auxquels a été dévolue la plage Juno débarquent avec quelques dizaines de minutes de retard, à partir de 7h55. Retard fatal : la marée qui commence à remonter recouvre les pièges et les mines enfouis dans le sable. Plusieurs barges sont touchées. Les hommes n'en arrivent pas moins à débarquer et traverser la plage. Se dirigeant vers l'intérieur, ils se heurtent à une division de Panzers que le général von Runstedt a pu enfin mettre en service, avec l'agrément du Führer.

Les Canadiens débarquent à Juno Beach le 6 juin 1944
- Sword Beach :
Les Britanniques arrivent sans trop de mal à débarquer sur la plage Sword et dès 7h30, celle-ci est dégagée. Au son de la cornemuse, la brigade du commandant écossais Lord Lovat se dirige sans attendre vers le pont de Bénouville, sur l'Orne, rebaptisé du nom de code Pegasus Bridge. Il a été neutralisé avec brio, dans la nuit, par un groupe de parachutistes de la 6st British Airborne et il importe de le garder intact pour faciliter la pénétration des troupes vers l'intérieur du pays.

À noter la présence de 177 fusiliers-marins des Forces Françaises Libres sous le commandement du capitaine de corvette Philippe Kieffer parmi les troupes qui ont débarqué à Sword. Ce commando français s'illustre dans la prise du casino de Riva-Bella, à Ouistreham, transformé par les Allemands en forteresse.

Prise du pont de Bénouville-sur-Orne, nom de code Pegasus Bridge, par les parachutistes de la 6e Airborne (6 juin 1944)
Une tête de pont cher payée
La chance sourit en définitive aux Alliés. Pendant toute la journée, ils n'ont eu à affronter que deux avions de chasse allemands. Quant aux redoutables Panzers ou chars d'assaut allemands, ils sont inexplicablement restés en réserve à l'intérieur des terres, mis à part une contre-attaque au petit matin sur Sainte-Mère-Église.

C'est ainsi qu'à la fin de la journée, malgré les cafouillages et les fautes du commandement, 135 000 hommes ont déjà réussi à poser le pied sur le sol français.

Le cimetière américain de Colleville-sur-mer Les émouvants cimetières blancs des falaises témoignent encore aujourd'hui du prix de ces actions héroïques, sanglantes et souvent désordonnées.

Les Américains déplorent 3 400 tués et disparus, les Britanniques 3 000, les Canadiens 335 et les Allemands 4 000 à 9 000. Les trois cinquièmes des pertes alliées se sont produites sur la plage Omaha. Mais au total, ces pertes s'avèrent beaucoup moins importantes que le général Eisenhower ne le craignait.

Notons aussi que 2 500 à 3 000 civils français sont morts dans cette seule journée du fait du bombardement des villes normandes par l'aviation alliée...

Au soir du 6 juin, les Alliés ont finalement réussi à établir cinq têtes de pont sur une centaine de kilomètres du littoral normand.

Ils n'ont pas atteint tous les objectifs fixés par l'état-major, en particulier la prise de Caen, confiée aux Britanniques de Montgomery, mais leur implantation est solide et ils peuvent mettre en place toute la logistique indispensable au débarquement de millions de combattants supplémentaires, pour une offensive de longue haleine !

Débarquement sur le port artificiel d'Arromanches après le 6 juin 1944 (Overlord)
Une logistique innovante
Le débarquement de Normandie a été préparé pendant deux ans et a donné lieu à une mobilisation industrielle et technologique sans précédent.
Barges de débarquement Higgins Boats sur les plages de Normandie en juin 1944Les navires de transport de troupes étant inaptes à accoster sur les plages, on a prévu de faire débarquer les soldats à marée basse grâce à des barges d'assaut spéciales construites à La Nouvelle-Orléans par l'industriel Andrew Jackson Higgins. Ces « Higgins Boats » s'ouvrent à l'avant pour libérer 36 hommes de troupe en tout juste 19 secondes.
On a conçu également des tanks amphibies avec hélices et enveloppe étanche, les « Hobart's Funnies » du général Hobart. Ces engins ont permis d'ouvrir le passage aux soldats sur les plages d'Utah, Gold, Juno et Sword. Mais à Omaha, sous l'effet des vagues, 27 des 29 chars amphibies ont immédiatement coulé et leur absence a mis en difficulté le débarquement.
Le Premier ministre Winston Churchill, puits d'idées sans fond, a aussi imaginé avec l'amiral Lord Mountbatten un port artificiel afin de faire suivre le matériel et le ravitaillement indispensables à la poursuite de l'offensive, une fois les têtes de pont assurées.
C'est ainsi qu'en face du village Arromanches-les-Bains, près de Gold, à quelques kilomètres de Bayeux, plusieurs dizaines de vieux navires surnommés gooseberries (« indésirables » en français) ont été coulés dès le 6 juin pour constituer une digue de fortune. Plus au large, des radeaux métalliques appelés « bombardons » ont constitué des brise-lames flottants.
Caissons Phoenix autour du port artificiel d'Arromanches en juin 1944 (doc : musée d'Arromanches)La digue a été renforcée dans les jours suivants par d'énormes caissons en béton de 7 000 tonnes, les « Mulberry Harbours ». Ces caissons dont la longueur pouvait atteindre 65 mètres avaient été préfabriqués sur les bords de la Tamise puis remorqués jusqu'en Normandie pour être mis en eau et coulés devant la plage.
Pour l'accostage des navires à l'intérieur du port artificiel ainsi créé, on aménagea des pontons flottants avec des flotteurs coulissant le long de piliers ancrés au fond de l'eau. Ce principe innovant a été repris plus tard par les compagnies pétrolières pour l'aménagement de plateformes offshore. Les pontons étaient reliés à la plage par des passerelles métalliques posées sur des barges.
Cette logistique impeccable va permettre aux Alliés de débarquer en dix jours 557 000 hommes, 81 000 véhicules et 186 000 tonnes de matériels divers.
À la fin juillet, ils auront débarqué pas moins de 1 500 000 hommes, aidés de manière non négligeable par les actions de la Résistance française (celle-ci a saboté en particulier plusieurs centaines de voies ferrées, bloquant l'arrivée de renforts allemands).
À la fin août, deux millions d'hommes, 438 000 véhicules et trois millions de tonnes de matériels ont déjà débarqué sur le sol français.

Le port artificiel d'Arromanches-les-Bains (Calvados) en juin 1944, près de la plage Gold (doc : musée d'Arromanches)
La « guerre des haies »
Dès le lendemain du débarquement, les Américains du général Bradley font leur jonction à Isigny, entre Utah et Omaha. Mais une grande déception vient de l'Anglais Montgomery qui échoue à prendre Caen dans la journée, comme il s'y était engagé. Ses troupes, peu motivées, se laissent même surprendre par une contre-offensive des blindés allemands du colonel Meyer près de la cité normande.

De ce fait, pendant plusieurs jours, les Alliés vont piétiner sur une tête de pont profonde d'à peine une dizaine de kilomètres. Faute de mieux, leur aviation pilonne les villes de la région au motif de désorganiser les communications ennemies. Ces bombardements sans véritable nécessité stratégique vont causer au total 14 000 victimes dans la population civile (dont 2 500 dans les premières heures du débarquement).

La 1ère armée américaine du général Bradley se lance vers le port de Cherbourg. Elle entre dans la ville en ruines le 26 juin, mais les Alliés n'en tireront aucun profit car le port a été rendu inutilisable par les Allemands.

Le général George S. Patton en Normandie (11 novembre 1885, San Gabriel, Californie -21 décembre 1945, Heidelberg, Allemagne)De son côté, Montgomery, qui piétine toujours devant Caen, se résout en désespoir de cause à faire une nouvelle fois appel à l'aviation. 

Le 6 juillet 1944, la capitale historique de la Normandie est littéralement pulvérisée par deux mille tonnes de bombes. Cela ne facilite pas pour autant l'avance des Britanniques. Leurs blindés sont bloqués par les gravats ! Et tandis que la population civile de la ville a été meurtrie, les soldats allemands, qui n'ont subi que très peu de pertes, vont résister jusqu'à la fin juillet.

Du fait de cet échec, les Alliés désespèrent de sortir de la presqu'île du Cotentin.

Les Américains vont débloquer la situation à partir de Cherbourg en engageant à la fin juillet une offensive vers la Bretagne. C'est l'opération Cobra.

Ils doivent au passage briser la résistance de Saint-Lô et surtout affronter les difficultés du bocage normand avec ses hauts talus, ses haies épaisses et ses chemins creux, qui freinent la progression des blindés et privent les hommes de toute visibilité. 

Le centre de la ville de Falaise en août 1944Le général George Patton, libéré de son rôle d'épouvantail dans l'opération Fortitude, prend la tête de la 3e Armée. À la vitesse de l'éclair, ses chars arrivent enfin à ouvrir une brèche dans le front à Avranches, au sud-ouest, sur la baie du mont Saint-Michel, le 31 juillet.

Sur ordre de Hitler, les VIIe et Ve Armées blindées allemandes venues de la vallée de la Seine tentent dans un ultime sursaut contre Mortain, au sud de la Manche, d'enfoncer un coin entre la 1ère Armée américaine et la 3e Armée. Mais elles se font piéger dans la « poche » de Falaise.

Les combats, particulièrement meurtriers et parfois au corps à corps, mettent aux prises les Allemands et les Polonais de la 1ère division blindée du général Maczeck. Les premiers perdent plus de six mille hommes, tués au combat ou par les bombardements aériens, et laissent 50 000 prisonniers aux Alliés. Les seconds comptent pas moins de 1 500 tués. 

Le 21 août 1944, au terme de la bataille de Falaise, le gros des troupes allemandes, soit cent mille hommes, arrivent néanmoins à s'en sortir et refluer vers l'Allemagne.

La « guerre des haies » aura duré près de huit semaines. La Normandie sera complètement libérée le 12 septembre 1944 avec la prise du Havre, au nord de l'estuaire de la Seine, une semaine après que le port aura été réduit en cendres par l'aviation. Mais il serait exagéré d’affirmer que les Normands ont applaudi les vainqueurs. Les « libérateurs » américains laissent derrière eux une région en ruines, beaucoup de morts inutiles et aussi, semble-t-il, des femmes atteintes dans leur honneur.

Soldats allemands pendant la guerre des haies en Normandie (été 1944)
La libération de Paris ne sera presque qu'une formalité avec l'entrée des chars de la 2e DB (division blindée) du général Leclerc le 25 août. Rattachée à la IIIe armée américaine du général Patton, elle a quitté son camp d'entraînement au Maroc en avril 1944 pour l'Angleterre et, sur les instances du général de Gaulle, a pu débarquer en Normandie le 1er août.

Un mois encore et la plus grande partie de la France sera libérée (certaines poches de résistance ne se rendront qu'après la capitulation de l'Allemagne).

Stratégies divergentes
Sur le front principal, celui de l'Est, les Soviétiques ont, au début de l'année 1944, franchi le Dniepr et envahi la Roumanie et la Bulgarie. Staline profite du répit apporté par le débarquement pour lancer  une offensive puissante contre la Wehrmacht, le 22 juin 1944, troisième anniversaire de l'invasion de l'URSS. C'est l'opération Bagration, du nom d'un général russe des guerres napoléoniennes.

À la grande surprise de Hitler, qui s'attendait à des offensives périphériques vers la Finlande ou la Galicie, elle est lancée contre l'armée allemande du Centre, en Biélorussie, autour de Minsk. Avec l'appui efficace des partisans qui sabotent les communications ennemies à l'arrière, les Soviétiques progressent avec rapidité et les Allemands voient venir avec terreur le moment où ils vont pénétrer à l'intérieur de l'Allemagne historique...

Sur le « second front », à l'ouest, très vite se fait jour un conflit d'idées entre les deux têtes de l'offensive alliée, Montgomery et Eisenhower. Le Britannique préconise une attaque frontale sur le coeur industriel de l'Allemagne, la Ruhr, en vue d'en finir avant Noël 1944.

L'Américain est partisan d'un front plus large et d'une progression plus méthodique. On le soupçonne de vouloir empêcher les Britanniques de s'attribuer l'honneur de la victoire afin de faciliter la réélection du président Roosevelt en novembre 1944.

Montgomery tente de mettre son plan en œuvre en attaquant les Pays-Bas. Le dimanche 17 septembre, il lance une grande offensive aéroportée sur le pont d'Arnhem, dernier pont sur le Rhin avant la Ruhr.

Les Allemands, prévenus, contre-attaquent. C'est un échec sanglant avec 3 000 rescapés sur les 11 000 hommes engagés (en souvenir de ce drame, les paras britanniques portent un ruban noir à l'arrière de leur béret). Dès lors, d'aucuns songent sérieusement à limoger « Monty », lequel bénéficie d'une popularité surfaite depuis sa victoire d'El-Alamein.

En décembre, Anglais et Américains se rallient finalement à l'idée d'une percée dans les Ardennes. Là, le général allemand Gerd von Rundstedt lance une contre-offensive de la dernière chance. Pas moins de 75 0000 hommes engagés des deux côtés. Pendant ce temps, sur le front Est, les Soviétiques arrivent à Belgrade et aux portes de Varsovie et Köenigsberg... Il faudra encore cinq mois de combats avant que l'Allemagne ne capitule. À l'autre bout de l'Eurasie, le Japon, quant à lui, résistera jusqu'à la capitulation du 2 septembre 1945.

La Seconde Guerre mondiale sur le front soviétique du 1er août 1943 au 31 décembre 1944 (Alain Houot pour Herodote.net)

Non, ce n'est pas le Débarquement qui a eu raison du nazisme
Le jour le plus long (1962)Overlord est aujourd'hui la bataille la mieux connue de la Seconde Guerre mondiale du fait de sa puissance technologique... et surtout par la grâce d'Hollywood, qui en a tiré un film magnifique, Le jour le plus long (1962, Darryl Zanuck), d'après le livre éponyme de Cornelius Ryan. Il est fidèle à la réalité historique si ce n'est qu'il surévalue lourdement la part américaine dans le succès du débarquement, au détriment de la participation britannique et canadienne, pourtant primordiale, et de la Résistance française, essentielle.
Le Débarquement soulagea incontestablement les Soviétiques, qui avaient rejoint trois ans plus tôt les Britanniques dans la guerre contre Hitler et en supportaient l'effort principal. Il hâta sans conteste de plusieurs mois la capitulation de l'ennemi commun. Mais les véritables tournants de la Seconde Guerre mondiale furent les batailles d'El-Alamein, Stalingrad et Koursk, au demeurant beaucoup plus meurtrières que le Débarquement lui-même. Après ces victoires des Britanniques et des Soviétiques, la chute du nazisme ne fut plus qu'une question de temps.


Débarquement à haut risque
La préparation du débarquement a été jusqu'à la dernière minute pleine d'aléas.

Le 27 avril 1944, un incident dramatique fait douter de la capacité des troupes et de la faisabilité de l'opération : de jeunes Américains à l'entraînement sur la plage de Slapton Sands, au sud de l'Angleterre sont attaqués par des vedettes allemandes venues de Cherbourg et, dans la panique, 120 sont tués par les Allemands... mais 300 par des tirs amis !

Début juin, en raison de la tempête qui sévit sur la Manche, le général Dwight Eisenhower doit reporter le débarquement du 4 au 6 juin. Si la tempête persiste, il faudra un nouveau report de deux semaines...

– Le 5 juin, à 4h15, le général est informé par le colonel James Stagg, responsable de son service météo, d'une accalmie de 36 heures au-dessus de la Manche. Après quelques minutes de réflexion, il décide d'engager sans délai l'opération Overlord... tout en rédigeant un communiqué pour le cas où l'opération échouerait.

– Dans la nuit du 5 au 6 juin, le débarquement commence par une immense opération aéroportée qui ferait passer les films de James Bond pour d'aimables bluettes. Au début de la nuit, les Alliés larguent d'abord de faux parachutistes, des mannequins gonflables qui crépitent et explosent en touchant le sol. Ils ont pour effet d'affoler les troupes allemandes et de les disperses dans l'arrière-pays !

Pathfinders ou éclaireurs anglo-saxons, avec leur parachutage au-dessus du Cotentin (5 juin 1944)

Vers minuit, trois cents éclaireurs (pathfinders) sont parachutés pour de bon derrière les marais du littoral, sur la presqu'île du Cotentin. Ils balisent les terrains d'atterrissage destinés aux planeurs qui les suivent.

23 500 parachutistes de trois divisions aéroportées (2395 avions et 867 planeurs) sont lâchés derrière les lignes allemandes. 

La 6th British Airborne Division a pour mission de s'emparer du canal de l'Orne, à l'Est, près des plages où doivent débarquer les Britanniques.

À l'ouest, sur la presqu'île du  Cotentin, les 101st et 82nd Airborne doivent quant à elles dégager la plage baptisée du nom de code Utah et couper la route nationale qui relie Caen à Cherbourg via Sainte-Mère-Église.

Un incendie accidentel se déclare à 22h30 dans une maison de ce village et sa lueur va guider les avions vers leur objectif.

Mais certains parachutistes de la division 82nd Airborne tombent par erreur au centre du village, où ils sont mitraillés par les Allemands avant d'avoir touché terre. L'un d'eux, John Steele, relativement chanceux, restera accroché au clocher pendant deux heures avant d'être capturé par des soldats ennemis. Vivant mais sourd.

Planeurs alliés abandonnés dans le bocage normand après la nuit du 6 juin 1944

D'une manière générale, l'opération aéroportée frôle le fiasco : du fait de la tempête, les planeurs et les parachutistes atterrissent plus ou moins loin de leurs objectifs et souvent dans les marais, les arbres ou les talus. Ce désordre a aussi pour effet bienvenu de désorganiser les garnisons allemandes qui ne savent plus où donner de la tête (note).

Dans le même temps, des hommes-grenouilles cisaillent les barbelés posés par les Allemands en mer.

À l'intérieur des terres, les réseaux de résistance s'activent. Ils ont été avertis du débarquement par des messages codés de la radio anglaise, la BBC.

Parmi eux deux vers de Verlaine, diffusés sur les ondes en deux temps ; le premier quelques jours avant le jour J (D-Day en anglais), le second quelques heures avant :
« Les sanglots longs des violons de l'automne
Blessent mon cœur d'une langueur  monotone ».

Le jour J
 

Au matin du Jour J, à 5h30, les avions alliés et une demi-douzaine de cuirassés bombardent les fortifications des plages et des falaises. Une heure plus tard débute l'opération amphibie sous les ordres de l'amiral britannique Bertram Ramsay.

Cinq divisions (deux américaines, deux britanniques et une canadienne) commencent à débarquer sur autant de plages aux noms codés. De l'ouest vers l'est, Utah et Omaha (troupes américaines), Gold (troupes britanniques), Juno (troupes canadiennes) et Sword (troupes britanniques et détachement français).

Les hommes progressent sur les plages sous le feu des Allemands qui tirent du haut des blockhaus, ces derniers étant eux-mêmes pilonnés par les cuirassés alliés depuis le large.

La résistance de la Wehrmacht est rude, en particulier sur les falaises d'Omaha Beach, en dépit de la médiocrité des troupes.

Overlord (Herodote.net)
 

- Utah Beach :
Casemate allemande près de Utah Beach (Les-Dunes-de-Varraville, Calvados), juin 1944La défense d'Utah, à l'est de Sainte-Mère-Église, est assurée par un lieutenant de 23 ans, Arthur Jahnke, qui a sous ses ordres 75 hommes, en général de jeunes gens polonais ou baltes enrôlés de force.

Ces soldats mal armés et peu motivés se rendent sans trop de résistance. Le soir même du 6 juin, 23 000 hommes ont pu débarquer sur la plage au prix de seulement 200 victimes. Le plus dur pour eux sera la traversée des marais dans l'arrière-pays, avec sur le dos leur barda de 34 kilos.

- Pointe du Hoc :
Entre Utah et Omaha, un commando de 225 hommes du 2e bataillon de Rangers, sous les ordres du lieutenant-colonel James E. Rudder, escalade avec grappins, échelles et cordes la pointe du Hoc, une falaise de quarante mètres de haut. Du fait d'un retard de quarante minutes sur le planning, ils montent à l'assaut bien après le lever du jour, sans bénéficier de l'effet de surprise, et doivent supporter le feu ennemi.

On leur a demandé de détruire à titre préventif une batterie de cinq canons de longue portée mais quand les survivants du commando arrivent à l'endroit en question, c'est pour s'apercevoir que les cinq canons ont été démontés et mis à l'abri par crainte des bombardements ! Deux Rangers les découvrent par inadvertance à quelques dizaines de mètres de la batterie et les détruisent à la grenade.

Deux jours plus tard, après avoir repoussé une contre-attaque allemande, le commando ne comptera plus que 90 hommes en état de combattre.

Prise des fortifications allemandes au-dessus de la falaise d'Omaha Beach (6 juin 1944)
-
Omaha Beach :
Les Américains éprouvent leurs plus grandes difficultés sur la plage Omaha. Les bombardiers qui devaient frapper préventivement les défenses allemandes ont craint de toucher les barges qui se dirigeaient vers la côte et, du coup, ont largué leurs bombes trop loin à l'intérieur des terres et manqué leurs objectifs.

Les soldats de la première vague sont fauchés par la mitraille dans les barges de débarquement ou sur la plage. Les survivants piétinent plusieurs heures sur le sable. Les opérations de débarquement sont interrompues et le repli est même un instant envisagé par le général Bradley, au risque de compromettre toute l'opération Overlord !

Deux hommes sauvent la mise : le général Norman Cota (51 ans) et le colonel George A. Taylor (45 ans). À peine débarqués à 8h15, ils rassemblent leurs hommes en défiant le feu ennemi et l'on prête au second les mots suivants : « Il y a deux sortes d'hommes sur cette plage : ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir. Foutons le camp d'ici ». Avec les soldats du génie, ils finissent par ouvrir une brèche dans les défenses et pénétrer dans l'arrière-pays.

Là-dessus, les destroyers qui, au large, avaient pour mission de protéger la flotte de débarquement, dirigent leurs canons vers les casemates allemandes. Sur le coup de midi, la plage Omaha est enfin pacifiée.

Scène du débarquement à Omaha Beach, le 6 juin 1944, par le photographe de guerre Franck Capa
-
Gold Beach :
Les 25 000 Britanniques de la première vague d'assaut arrivent à débarquer sur cette plage sans rencontrer trop de résistance. Se dirigeant vers l'intérieur des terres, ils ont qui plus est la satisfaction d'être acclamés par les villageois.

- Juno Beach :
Les 13 000 Canadiens auxquels a été dévolue la plage Juno débarquent avec quelques dizaines de minutes de retard, à partir de 7h55. Retard fatal : la marée qui commence à remonter recouvre les pièges et les mines enfouis dans le sable. Plusieurs barges sont touchées. Les hommes n'en arrivent pas moins à débarquer et traverser la plage. Se dirigeant vers l'intérieur, ils se heurtent à une division de Panzers que le général von Runstedt a pu enfin mettre en service, avec l'agrément du Führer.

Les Canadiens débarquent à Juno Beach le 6 juin 1944
- Sword Beach :
Les Britanniques arrivent sans trop de mal à débarquer sur la plage Sword et dès 7h30, celle-ci est dégagée. Au son de la cornemuse, la brigade du commandant écossais Lord Lovat se dirige sans attendre vers le pont de Bénouville, sur l'Orne, rebaptisé du nom de code Pegasus Bridge. Il a été neutralisé avec brio, dans la nuit, par un groupe de parachutistes de la 6st British Airborne et il importe de le garder intact pour faciliter la pénétration des troupes vers l'intérieur du pays.

À noter la présence de 177 fusiliers-marins des Forces Françaises Libres sous le commandement du capitaine de corvette Philippe Kieffer parmi les troupes qui ont débarqué à Sword. Ce commando français s'illustre dans la prise du casino de Riva-Bella, à Ouistreham, transformé par les Allemands en forteresse.

Prise du pont de Bénouville-sur-Orne, nom de code Pegasus Bridge, par les parachutistes de la 6e Airborne (6 juin 1944)
 

Une tête de pont cher payée
La chance sourit en définitive aux Alliés. Pendant toute la journée, ils n'ont eu à affronter que deux avions de chasse allemands. Quant aux redoutables Panzers ou chars d'assaut allemands, ils sont inexplicablement restés en réserve à l'intérieur des terres, mis à part une contre-attaque au petit matin sur Sainte-Mère-Église.

C'est ainsi qu'à la fin de la journée, malgré les cafouillages et les fautes du commandement, 135 000 hommes ont déjà réussi à poser le pied sur le sol français.

Le cimetière américain de Colleville-sur-mer

Les émouvants cimetières blancs des falaises témoignent encore aujourd'hui du prix de ces actions héroïques, sanglantes et souvent désordonnées.

Les Américains déplorent 3 400 tués et disparus, les Britanniques 3 000, les Canadiens 335 et les Allemands 4 000 à 9 000. Les trois cinquièmes des pertes alliées se sont produites sur la plage Omaha. Mais au total, ces pertes s'avèrent beaucoup moins importantes que le général Eisenhower ne le craignait.

Notons aussi que 2 500 à 3 000 civils français sont morts dans cette seule journée du fait du bombardement des villes normandes par l'aviation alliée...

Au soir du 6 juin, les Alliés ont finalement réussi à établir cinq têtes de pont sur une centaine de kilomètres du littoral normand.

Ils n'ont pas atteint tous les objectifs fixés par l'état-major, en particulier la prise de Caen, confiée aux Britanniques de Montgomery, mais leur implantation est solide et ils peuvent mettre en place toute la logistique indispensable au débarquement de millions de combattants supplémentaires, pour une offensive de longue haleine !

Débarquement sur le port artificiel d'Arromanches après le 6 juin 1944 (Overlord)
Une logistique innovante
Le débarquement de Normandie a été préparé pendant deux ans et a donné lieu à une mobilisation industrielle et technologique sans précédent.
Barges de débarquement Higgins Boats sur les plages de Normandie en juin 1944

Les navires de transport de troupes étant inaptes à accoster sur les plages, on a prévu de faire débarquer les soldats à marée basse grâce à des barges d'assaut spéciales construites à La Nouvelle-Orléans par l'industriel Andrew Jackson Higgins. Ces « Higgins Boats » s'ouvrent à l'avant pour libérer 36 hommes de troupe en tout juste 19 secondes.
On a conçu également des tanks amphibies avec hélices et enveloppe étanche, les « Hobart's Funnies » du général Hobart. Ces engins ont permis d'ouvrir le passage aux soldats sur les plages d'Utah, Gold, Juno et Sword. Mais à Omaha, sous l'effet des vagues, 27 des 29 chars amphibies ont immédiatement coulé et leur absence a mis en difficulté le débarquement.
Le Premier ministre Winston Churchill, puits d'idées sans fond, a aussi imaginé avec l'amiral Lord Mountbatten un port artificiel afin de faire suivre le matériel et le ravitaillement indispensables à la poursuite de l'offensive, une fois les têtes de pont assurées.
C'est ainsi qu'en face du village Arromanches-les-Bains, près de Gold, à quelques kilomètres de Bayeux, plusieurs dizaines de vieux navires surnommés gooseberries (« indésirables » en français) ont été coulés dès le 6 juin pour constituer une digue de fortune. Plus au large, des radeaux métalliques appelés « bombardons » ont constitué des brise-lames flottants.

 

Caissons Phoenix autour du port artificiel d'Arromanches en juin 1944 (doc : musée d'Arromanches)La digue a été renforcée dans les jours suivants par d'énormes caissons en béton de 7 000 tonnes, les « Mulberry Harbours ». Ces caissons dont la longueur pouvait atteindre 65 mètres avaient été préfabriqués sur les bords de la Tamise puis remorqués jusqu'en Normandie pour être mis en eau et coulés devant la plage.
Pour l'accostage des navires à l'intérieur du port artificiel ainsi créé, on aménagea des pontons flottants avec des flotteurs coulissant le long de piliers ancrés au fond de l'eau. Ce principe innovant a été repris plus tard par les compagnies pétrolières pour l'aménagement de plateformes offshore. Les pontons étaient reliés à la plage par des passerelles métalliques posées sur des barges.
Cette logistique impeccable va permettre aux Alliés de débarquer en dix jours 557 000 hommes, 81 000 véhicules et 186 000 tonnes de matériels divers.
À la fin juillet, ils auront débarqué pas moins de 1 500 000 hommes, aidés de manière non négligeable par les actions de la Résistance française (celle-ci a saboté en particulier plusieurs centaines de voies ferrées, bloquant l'arrivée de renforts allemands).
À la fin août, deux millions d'hommes, 438 000 véhicules et trois millions de tonnes de matériels ont déjà débarqué sur le sol français.

Le port artificiel d'Arromanches-les-Bains (Calvados) en juin 1944, près de la plage Gold (doc : musée d'Arromanches)
La « Guerre des haies »
Dès le lendemain du débarquement, les Américains du général Bradley font leur jonction à Isigny, entre Utah et Omaha. Mais une grande déception vient de l'Anglais Montgomery qui échoue à prendre Caen dans la journée, comme il s'y était engagé. Ses troupes, peu motivées, se laissent même surprendre par une contre-offensive des blindés allemands du colonel Meyer près de la cité normande.

De ce fait, pendant plusieurs jours, les Alliés vont piétiner sur une tête de pont profonde d'à peine une dizaine de kilomètres. Faute de mieux, leur aviation pilonne les villes de la région au motif de désorganiser les communications ennemies. Ces bombardements sans véritable nécessité stratégique vont causer au total 14 000 victimes dans la population civile (dont 2 500 dans les premières heures du débarquement).

La 1ère armée américaine du général Bradley se lance vers le port de Cherbourg. Elle entre dans la ville en ruines le 26 juin, mais les Alliés n'en tireront aucun profit car le port a été rendu inutilisable par les Allemands.

Le général George S. Patton en Normandie (11 novembre 1885, San Gabriel, Californie -21 décembre 1945, Heidelberg, Allemagne)

De son côté, Montgomery, qui piétine toujours devant Caen, se résout en désespoir de cause à faire une nouvelle fois appel à l'aviation. 

Le 6 juillet 1944, la capitale historique de la Normandie est littéralement pulvérisée par deux mille tonnes de bombes. Cela ne facilite pas pour autant l'avance des Britanniques. Leurs blindés sont bloqués par les gravats ! Et tandis que la population civile de la ville a été meurtrie, les soldats allemands, qui n'ont subi que très peu de pertes, vont résister jusqu'à la fin juillet.

Du fait de cet échec, les Alliés désespèrent de sortir de la presqu'île du Cotentin.

Les Américains vont débloquer la situation à partir de Cherbourg en engageant à la fin juillet une offensive vers la Bretagne. C'est l'opération Cobra.

Ils doivent au passage briser la résistance de Saint-Lô et surtout affronter les difficultés du bocage normand avec ses hauts talus, ses haies épaisses et ses chemins creux, qui freinent la progression des blindés et privent les hommes de toute visibilité. 

Le centre de la ville de Falaise en août 1944Le général George Patton, libéré de son rôle d'épouvantail dans l'opération Fortitude, prend la tête de la 3e Armée. À la vitesse de l'éclair, ses chars arrivent enfin à ouvrir une brèche dans le front à Avranches, au sud-ouest, sur la baie du mont Saint-Michel, le 31 juillet.

Sur ordre de Hitler, les VIIe et Ve Armées blindées allemandes venues de la vallée de la Seine tentent dans un ultime sursaut contre Mortain, au sud de la Manche, d'enfoncer un coin entre la 1ère Armée américaine et la 3e Armée. Mais elles se font piéger dans la « poche » de Falaise.

Les combats, particulièrement meurtriers et parfois au corps à corps, mettent aux prises les Allemands et les Polonais de la 1ère division blindée du général Maczeck. Les premiers perdent plus de six mille hommes, tués au combat ou par les bombardements aériens, et laissent 50 000 prisonniers aux Alliés. Les seconds comptent pas moins de 1 500 tués. 

Le 21 août 1944, au terme de la bataille de Falaise, le gros des troupes allemandes, soit cent mille hommes, arrivent néanmoins à s'en sortir et refluer vers l'Allemagne.

La « guerre des haies » aura duré près de huit semaines. La Normandie sera complètement libérée le 12 septembre 1944 avec la prise du Havre, au nord de l'estuaire de la Seine, une semaine après que le port aura été réduit en cendres par l'aviation. Mais il serait exagéré d’affirmer que les Normands ont applaudi les vainqueurs. Les « libérateurs » américains laissent derrière eux une région en ruines, beaucoup de morts inutiles et aussi, semble-t-il, des femmes atteintes dans leur honneur.

Soldats allemands pendant la guerre des haies en Normandie (été 1944)


La libération de Paris ne sera presque qu'une formalité avec l'entrée des chars de la 2e DB (division blindée) du général Leclerc le 25 août. Rattachée à la IIIe armée américaine du général Patton, elle a quitté son camp d'entraînement au Maroc en avril 1944 pour l'Angleterre et, sur les instances du général de Gaulle, a pu débarquer en Normandie le 1er août.

Un mois encore et la plus grande partie de la France sera libérée (certaines poches de résistance ne se rendront qu'après la capitulation de l'Allemagne).

Stratégies divergentes
Sur le front principal, celui de l'Est, les Soviétiques ont, au début de l'année 1944, franchi le Dniepr et envahi la Roumanie et la Bulgarie. Staline profite du répit apporté par le débarquement pour lancer  une offensive puissante contre la Wehrmacht, le 22 juin 1944, troisième anniversaire de l'invasion de l'URSS. C'est l'opération Bagration, du nom d'un général russe des guerres napoléoniennes.

À la grande surprise de Hitler, qui s'attendait à des offensives périphériques vers la Finlande ou la Galicie, elle est lancée contre l'armée allemande du Centre, en Biélorussie, autour de Minsk. Avec l'appui efficace des partisans qui sabotent les communications ennemies à l'arrière, les Soviétiques progressent avec rapidité et les Allemands voient venir avec terreur le moment où ils vont pénétrer à l'intérieur de l'Allemagne historique...

Sur le « second front », à l'ouest, très vite se fait jour un conflit d'idées entre les deux têtes de l'offensive alliée, Montgomery et Eisenhower. Le Britannique préconise une attaque frontale sur le coeur industriel de l'Allemagne, la Ruhr, en vue d'en finir avant Noël 1944.

L'Américain est partisan d'un front plus large et d'une progression plus méthodique. On le soupçonne de vouloir empêcher les Britanniques de s'attribuer l'honneur de la victoire afin de faciliter la réélection du président Roosevelt en novembre 1944.

Montgomery tente de mettre son plan en œuvre en attaquant les Pays-Bas. Le dimanche 17 septembre, il lance une grande offensive aéroportée sur le pont d'Arnhem, dernier pont sur le Rhin avant la Ruhr.

Les Allemands, prévenus, contre-attaquent. C'est un échec sanglant avec 3 000 rescapés sur les 11 000 hommes engagés (en souvenir de ce drame, les paras britanniques portent un ruban noir à l'arrière de leur béret). Dès lors, d'aucuns songent sérieusement à limoger « Monty », lequel bénéficie d'une popularité surfaite depuis sa victoire d'El-Alamein.

En décembre, Anglais et Américains se rallient finalement à l'idée d'une percée dans les Ardennes. Là, le général allemand Gerd von Rundstedt lance une contre-offensive de la dernière chance. Pas moins de 75 0000 hommes engagés des deux côtés. Pendant ce temps, sur le front Est, les Soviétiques arrivent à Belgrade et aux portes de Varsovie et Köenigsberg... Il faudra encore cinq mois de combats avant que l'Allemagne ne capitule. À l'autre bout de l'Eurasie, le Japon, quant à lui, résistera jusqu'à la capitulation du 2 septembre 1945.

La Seconde Guerre mondiale sur le front soviétique du 1er août 1943 au 31 décembre 1944 (Alain Houot pour Herodote.net)

Non, ce n'est pas le Débarquement qui a eu raison du nazisme
 

Le jour le plus long (1962)Overlord est aujourd'hui la bataille la mieux connue de la Seconde Guerre mondiale du fait de sa puissance technologique... et surtout par la grâce d'Hollywood, qui en a tiré un film magnifique, Le jour le plus long (1962, Darryl Zanuck), d'après le livre éponyme de Cornelius Ryan. Il est fidèle à la réalité historique si ce n'est qu'il surévalue lourdement la part américaine dans le succès du débarquement, au détriment de la participation britannique et canadienne, pourtant primordiale, et de la Résistance française, essentielle.
Le Débarquement soulagea incontestablement les Soviétiques, qui avaient rejoint trois ans plus tôt les Britanniques dans la guerre contre Hitler et en supportaient l'effort principal. Il hâta sans conteste de plusieurs mois la capitulation de l'ennemi commun. Mais les véritables tournants de la Seconde Guerre mondiale furent les batailles d'El-Alamein, Stalingrad et Koursk, au demeurant beaucoup plus meurtrières que le Débarquement lui-même. Après ces victoires des Britanniques et des Soviétiques, la chute du nazisme ne fut plus qu'une question de temps.

 

6 juin 1982
 Israël déclenche la guerre du Liban

 

Après ses victoires sur ses voisins arabes lors des guerres des Six Jours et du Kippour, Israël doit admettre que la résistance palestinienne n'est pas morte, même si elle se manifeste de façon plus diffuse.

L'État hébreu croit pouvoir l'anéantir en attaquant le 6 juin 1982 le Liban, justement miné par des graves divisions internes liées à l'attitude à adopter face aux combattants palestiniens repliés dans le pays.

Bombardement entre des immeubles résidentiels sur la côte libanaise, juin 1982.

La guerre civile
Le 13 avril 1975, l'assassinat d'un garde du corps du phalangiste Pierre Gemayel, fondateur de milices maronites dans les années 1930, met le feu aux poudres. En représailles, les phalangistes massacrent des Palestiniens dans un bus. Une véritable guerre civile commence, dans ce pays qui avait été considéré pendant des années comme un modèle de cohabitation entre une myriade de communautés religieuses (chiites, sunnites, druzes, grecs orthodoxes, maronites...).

Le gouvernement israélien de Menahem Begin voit dans la quasi-implosion du Liban une occasion d'en finir avec les combattants palestiniens qui y ont trouvé refuge. C'est ainsi que le 6 juin 1982, 60 000 soldats de Tsahal franchissent la frontière libanaise.

L'opération « Paix pour la Galilée », conçue et orchestrée par le général Ariel Sharon, ministre de la Défense et futur premier ministre, est officiellement motivée par le désir de neutraliser les batteries de l'OLP qui pilonnent de temps à autre le nord d'Israël.

L'armée israélienne se lance en fait dans une véritable invasion du Liban. En quelques jours, elle balaie l'armée nationale libanaise et détruit les bases de missiles soviétiques installées par les Syriens à l'est du pays. Elle arrive aux portes de Beyrouth.

Le 1er août, l'assaut est donné à la capitale, avec l'appui de l'aviation et des chars. Sharon veut déloger l'OLP des camps palestiniens installés à Beyrouth-Ouest, la partie musulmane de la ville. L'OLP et ses quelque 15 000 combattants sont contraints de quitter le Liban. Ses dirigeants, Yasser Arafat en tête, se replient sur Tunis le 30 août 1982.

Mais l'État hébreu n'a pas de motif de triompher. Le départ des Palestiniens est contrebalancé par l'activisme du Hezbollah chiite guidé par son secrétaire général Hassan Nasrallah.

À nouveau les massacres
Le 14 septembre 1982, trois semaines après son élection, le président Béchir Gemayel est assassiné par des opposants. Israël rompt alors le cessez-le-feu obtenu par les États-Unis et étend l'occupation de Beyrouth.

Tsahal laisse les phalangistes pénétrer dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila. Ceux-ci avaient reçu du président Gemayel mission d'arrêter les militants palestiniens cachés dans les camps et de détruire leurs habitations. Mais sitôt connu l'assassinat du président, ils se déchaînent contre les réfugiés. Des centaines de personnes sont massacrées du 16 au 18 septembre...

 

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