Au Niger, un prêtre dénonce « une dictature appelée djihad » qui vise à « éradiquer la présence chrétienne »

Au Niger, un prêtre dénonce « une dictature appelée djihad » qui vise à « éradiquer la présence chrétienne »

10 février 2020

« Une dictature appelée djihad s’est installée, laquelle reconfigure les styles de vie, les options, les choix quotidiens et surtout fait régner la peur comme condition pour atteindre l’objectif fixé depuis l’enlèvement du Père Maccalli : éradiquer la présence chrétienne du sol du peuple Gourmantché. »

L

e prêtre Mauro Armanino a témoigné de la situation vécue en zone Gourmantché, une région de l’est du Niger. Il évoque, auprès de l’agence Fides, une « vision apocalyptique », le message des djihadistes : « convertissez-vous, l’heure est venue ».

Le prêtre révèle alors les attaques dont sont victimes les populations. Des jeunes qui rouent de coups des passants, qui incendient des manuels scolaires, volent et menacent les habitants. leur message est clair :

« Pas de fêtes, d’alcool, de tabac, de coupes d’arbres, d’écoles occidentales et de chrétiens. Les femmes revêtiront le voile et cela les protégera de tout abus et ainsi seront protégés les enfants. Seront épargnés de la destruction les centres sanitaires ou dispensaires dans la mesure où ils affirment qu’en soignant et nourrissant les enfants, se prépare l’avenir de l’islamisation. »

Pour Mauro Armanino, leur objectif est de « faire régner la peur » pour « éradiquer la présence chrétienne ».

« Une dictature appelée djihad s’est installée, laquelle reconfigure les styles de vie, les options, les choix quotidiens et surtout fait régner la peur comme condition pour atteindre l’objectif fixé depuis l’enlèvement du Père Maccalli : éradiquer la présence chrétienne du sol du peuple Gourmantché. »

Dès lors, les chrétiens vivent dans la crainte. Ils prient « à leur domicile, dans les familles et en secret avec des voisins sûrs ». Pourtant le Niger reconnait la liberté religieuse.

Maura Armanino ne se trouve qu’à 100 kilomètres de la capitale, Niamey, pourtant il le répète, le gouvernement est « absent ».

« En ce qui concerne l’État, peu visible dans les campagnes où vivent les pauvres paysans de seconde catégorie, il avait disparu avant même que tout cela n’arrive. Absent auparavant, absent maintenant, bien que les militaires ne soient pas loin des zones citées. »

Nous sommes toujours sans nouvelle du père Maccalli, enlevé au Niger le 17 septembre dernier.

M.C.

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