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Le Pape François lors de l'angélus du 3 juillet 2022 (VATICAN MEDIA)
Angélus: «l’évangélisation se fonde sur le témoignage de l’amour fraternel»
Dans son exhortation précédant la prière de l’Angélus de ce dimanche 3 juillet, le Pape est revenu sur l’envoi en mission par Jésus des soixante-douze autres disciples. «La mission évangélisatrice se fonde sur le témoignage de l'amour fraternel, même à travers les difficultés que comporte la vie en commun», a notamment rappelé François.
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Depuis la fenêtre des appartements pontificaux, François a tout d’abord indiqué que les disciples sont envoyés deux par deux, et non individuellement. «Partir en mission deux par deux, d'un point de vue pratique, semble présenter plus d'inconvénients que d'avantages. Il y a un risque que les deux ne s'entendent pas, qu'ils aient un rythme différent, que l'un se fatigue ou tombe malade en cours de route, obligeant l'autre à s'arrêter également. Lorsque l'on est seul, en revanche, il semble que le voyage soit plus rapide et plus facile» a fait remarquer le Pape, avant d’ajouter que «Jésus, cependant, n'est pas de cet avis : il n'envoie pas devant lui des solitaires, mais des disciples qui vont deux par deux».
Evangéliser par le témoignage de vie
Expliquant les raisons de ce choix du Seigneur, François indique que Jésus appelle ses disciples les «travailleurs»: ils sont appelés à travailler, c’est-à-dire à évangéliser le monde par leur comportement. Car c'est avant tout la vie même des disciples qui annonce l'Évangile: leur savoir-être ensemble, leur respect mutuel ou encore leur humilité et petitesse, refusant de prouver leur supériorité sur leurs frères.
vidéPoursuivant son exhortation, François a indiqué qu’«on peut élaborer des plans pastoraux parfaits, réaliser des projets bien ficelés, s'organiser jusque dans les moindres détails ; on peut convoquer des foules et disposer de nombreux moyens ; mais s'il n'y a pas de disponibilité pour la fraternité, la mission évangélique n'avance pas». Le Saint-Père a ainsi raconté l’histoire d’un missionnaire parti en Afrique avec un confrère. «Au bout d'un certain temps, cependant, il s'est séparé de lui et est resté dans un village où il a mené à bien une série d'activités de construction pour le bien de la communauté. Tout fonctionnait. Mais un jour, il a eu une secousse : il s'est rendu compte que sa vie était celle d'un bon entrepreneur, toujours au milieu des chantiers et de la paperasse ! Il a donc laissé la gestion à d'autres et a rejoint son confrère ».
Ce missionnaire, a expliqué le Pape, «comprend ainsi pourquoi le Seigneur a envoyé les disciples "deux par deux" : la mission évangélisatrice ne se fonde pas sur l'activisme personnel, c'est-à-dire sur le "faire", mais sur le témoignage de l'amour fraternel, même à travers les difficultés que comporte la vie en commun».
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Angélus - 03 juillet 2022 - Pape François
Depuis la place Saint-Pierre, récitation de la prière de l'Angélus par le Pape François.
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Place Saint-Pierre, le 3 Juillet 2022 (Vatican Media)
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«Le monde a besoin de paix», a déclaré François avec gravité depuis la fenêtre du Palais apostolique, peu après avoir célébré en la Basilique Saint-Pierre une messe à l’intention de la communauté congolaise de Rome.
«Continuons à prier pour la paix en Ukraine et dans le monde entier. Je lance un appel aux chefs des nations et des organisations internationales pour qu'ils réagissent à la tendance à accentuer la conflictualité et les oppositions», a demandé le Souverain Pontife.
Mais le Saint-Père a rejeté l’idée d’une paix basée «sur l'équilibre des armes, sur la peur mutuelle». «Non, ça n'ira pas. C'est un retour en arrière de soixante-dix ans», a-t-il estimé.
«La crise ukrainienne aurait dû être, mais - si on le veut - peut encore le devenir, un défi pour les hommes d'État sages, capables de construire dans le dialogue un monde meilleur pour les nouvelles générations. Avec l'aide de Dieu, c'est toujours possible !», a poursuivi le Pape. Mais pour cela, il faut passer «des stratégies de puissance politique, économique et militaire à un projet de paix global». Et François de dire «non à un monde divisé entre des puissances en conflit ; oui à un monde uni entre des peuples et des civilisations qui se respectent mutuellement».
Applaudissements pour les nouveaux bienheureux
Aupravant, le Saint-Père avait évoqué la béatification, samedi 2 juillet à San Ramón de la Nueva Orán, en Argentine, de Pedro Ortiz de Zárate, un prêtre diocésain, et Giovanni Antonio Solinas, un prêtre de la Compagnie de Jésus. Ces deux missionnaires, «qui ont consacré leur vie à transmettre la foi et à défendre les peuples indigènes, ont été tués en 1683 parce qu'ils portaient le message de paix de l'Évangile», a expliqué François, souhaitant que «l'exemple de ces martyrs nous aide à témoigner de la Bonne Nouvelle sans compromis, en nous consacrant généreusement au service des plus faibles». La foule rassemblée sur la Place Saint-Pierre a ensuite applaudi ces deux nouveaux bienheureux.