3 Juillet 2022
Saint Thomas
Apôtre
(Ier siècle)
Thomas était probablement originaire d'une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d'un esprit réfléchi et d'une volonté ferme jusqu'à l'obstination ; d'autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa personnalité paraissent en deux paroles que l'Évangile cite de lui.
Peu avant sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres lui rappellent les menaces de ses ennemis. Thomas seul s'écrie : « Eh bien ! Allons et mourons avec lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l'Apôtre.
Après sa résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de ses disciples, en l'absence de Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d'une telle merveille, qu'il en douta et dit vivement : « Je ne le croirai pas avant d'avoir mis mes doigts dans ses plaies. » Voilà le second caractère de Thomas, esprit trop raisonneur. Mais son premier mouvement d'hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi. Que fit alors Thomas ? Nous le savons ; un cri du cœur s'échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dieu permit l'hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la résurrection de Jésus-Christ.
Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerna la Résurrection. Quand les Apôtres se partagèrent le monde, les pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La tradition prétend qu'il rencontra les mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu'il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère. Partout, sur son passage, l'Apôtre établissait des chrétientés, ordonnait des prêtres, consacrait des évêques.
Quand au XIVe siècle, les Européens s'emparèrent des Indes orientales, ils trouvèrent dans les traditions des peuples de ce vaste pays des souvenirs chrétiens, et en particulier celui de saint Thomas. Un miracle de l'Apôtre, traînant avec un faible lien une poutre énorme que les éléphants n'avaient pu remuer, fut l'occasion d'innombrables conversions. Cependant les prêtres des faux dieux, jaloux de tant de succès, jurèrent la mort de l'Apôtre ; il aurait été percé d'une lance devant une Croix où il priait.
Saint Léon II
Pape (80e) de 681 à 683
Après la mort du pape Agathon, le siège apostolique demeura vacant pendant dix-neuf mois. Ce fut après cette longue vacance que fut élu un des derniers papes du Moyen-âge, Léon II originaire de la Grande-Grèce, à Piano-di-San-Martino, près de Reggio. Fils de médecin, parfaitement versé dans les Saintes Écritures, il était aussi pieux que savant, et ses bons exemples portaient tout le monde à la vertu.
Devenu chanoine régulier, il prit un soin particulier des pauvres, des orphelins et des veuves. Son court pontificat qui dura dix mois seulement, fut marqué par la confirmation du sixième concile œcuménique que son prédécesseur avait fait assembler à Constantinople pour combattre les hérétiques Monothélites ainsi appelés parce qu'ils ne reconnaissaient en Jésus-Christ qu'une volonté et une seule opération.
Connaissant aussi bien la langue grecque que latine, Léon traduisit les actes de ce concile pour les Occidentaux, du grec au latin. Léon II ordonna qu'on donne la paix à tous les assistants pendant la messe. Cette pieuse coutume avait été pratiquée et observée dès les premiers siècles de l'Église, comme on peut le constater dans les écrits de saint Denis et de saint Justin.
Le plain-chant que saint Grégoire le Grand avait composé et établi dans l'Église se trouvait alors dans une extrême confusion et décadence. Léon II réforma lui-même le chant grégorien et composa aussi quelques nouvelles hymnes que l'Église a conservées jusqu'à nos jours. Bien qu'il n'ait tenu le siège que dix mois et dix-sept jours, Léon II est un des plus excellents papes qui aient gouverné l'Église. Aimé et respecté de tout le monde, tant à cause de sa vertu que pour son naturel doux, affable et bienveillant, il ne manquait d'aucune des qualités requises pour exercer la charge de Pasteur suprême.
Tous les fidèles le regrettèrent comme un père véritable. On inhuma son corps dans l'église St-Pierre, tombeau ordinaire des souverains pontifes. On le représente embrassant un mendiant, par allusion à sa charité envers les malheureux, ou tenant un livre où se lisent des notes musicales.
Saint Héliodore d'Altino
Évêque
(† vers 390)
Saint Héliodore naquit au milieu du IVe siècle, en Dalmatie, dans le même pays que saint Jérôme, et il s'attacha de bonne heure à ce grand Saint, plus encore pour suivre ses conseils dans l'ordre de la vertu et de la perfection chrétienne que pour profiter de ses lumières et de son érudition profonde dans l'ordre des sciences humaines et divines.
La vie solitaire avait pour lui des attraits particuliers; mais, en entrant dans un monastère, il aurait fallu se séparer de son maître, et ce sacrifice lui parut au-dessus de ses forces. Il resta donc dans le monde sans l'aimer ni le fréquenter, vivant comme les anachorètes, uniquement occupé de la prière et de la lecture des Livres saints. Saint Jérôme ayant quitté Aquilée, ville du royaume d'Illyrie, où il avait passé quelques temps avec Héliodore, celui-ci l'accompagna dans un voyage qu'il fit en Orient, visitant les serviteurs de Dieu qui peuplaient les solitudes et les couvents.
Bientôt Héliodore éprouva un vif désir de revoir ses parents et sa patrie, et il prit la route de la Dalmatie, promettant à son maître de revenir près de lui. Saint Jérôme, après avoir attendu très longtemps, ne le voyant pas revenir, craignit que l'amour de ses parents et des biens de la terre n'ébranlât sa vocation et lui écrivit une lettre touchante pour l'exhorter à rompre entièrement avec le monde et se donner à Dieu irrévocablement. Mais Dieu avait d'autres desseins sur Héliodore.
Revenu en Italie, il y devint évêque, soutint la foi contre les Ariens et devint l'un des prélats les plus éminents de son temps.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
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