Les époux Martin sont fêtés ensemble le 12 juillet, date de leur mariage. Louis Martin naît à Bordeaux le 22 août 1823 ; il est horloger. Zélie Martin ouvrit les yeux au monde le 23 décembre 1831 à Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne ; elle est dentellière. Le 12 juillet 1858, Louis Martin et Zélie Guérin se marient à l’hôtel de ville d’Alençon à 22h et à l’église Notre-Dame à minuit. Tous deux avaient pensé à la vie religieuse mais c’est au cœur de la vie de couple et en élevant une famille de neuf enfants qu’ils vont découvrir leur chemin de sainteté. Zélie sera une femme active à la tête d’une petite entreprise de dentelle (le point d’Alençon). Elle va procurer du travail à une vingtaine d’ouvrières à domicile. Elle sera une épouse amoureuse de son mari. Dans ses lettres à Louis, elle écrit : « Ta femme qui t’aime plus que sa vie » ou encore « Je t’embrasse comme je t’aime ». Ce ne sont pas que des mots : leur joie est d’être ensemble et de partager tout ce qui fait la vie quotidienne, sous le regard de Dieu. Zélie sera une mère comblée et en même temps éprouvée. De 1860 à 1873, le couple Martin a eu neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge. Les cinq filles survivantes sont devenues religieuses et l’une, sainte Thérèse de Lisieux, carmélite morte en 1897 à l’âge de 24 ans, a été canonisée en 1925. Jésus prépare ses disciples à leur mission. Nous sommes faits pour Dieu et notre cœur ne trouve le repos qu’en lui. La création nous prédispose à ce mystère d’amour. Tout ce qui nous est donné sur la terre est un chemin qui nous fait entrevoir de quel amour nous sommes aimés. Jésus nous demande de le placer au plus haut niveau de notre amour : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » Jésus nous accompagne par sa Présence et par sa Parole.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Zélie éprouvera de grandes joies à la naissance de ses enfants : « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir ». Au moment de la naissance de Thérèse, la dernière, Zélie a déjà le cancer du sein et elle souffre de plus en plus. Elle ajoute : « J’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie ». La confiance est l’âme de l’éducation familiale. Zélie souhaite pour ses enfants de devenir des saints. Cela ne l’empêche pas d’organiser des fêtes, des jeux et même d’acheter de belles robes pour ses enfants. En famille, on prie tous les jours et durant le mois de mai les filles aiment apporter de belles fleurs à la statue de Marie : la Vierge du Sourire. Louis Martin est un fils de militaire. Il va s’installer à Alençon et il ouvre une horlogerie-bijouterie. Jusqu’à son mariage, il partage son temps entre son travail, des loisirs, la pêche en particulier. Il s’engage au service des plus pauvres dans le cadre de la Conférence Saint Vincent Paul et va, chaque matin, à la messe. Chaque semaine, il participe aussi à l’adoration eucharistique. Il a été un époux plein d’attention et d’affection pour son épouse et ses filles. Quand Zélie décède, il quitte Alençon pour Lisieux, auprès des Guérin, sa belle famille. Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour lui l’épreuve de la maladie qui le conduit à être interné au Bon-Sauveur, l’hôpital psychiatrique de l’époque. Pendant les périodes de rémission, on le voit s’occuper des malades qui l’entourent. Paralysé, il revient dans sa famille et meurt le 29 juillet 1894 à 71 ans. Zélie avait écrit, à propos de son mari : « Je suis très heureuse avec lui. Il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil pour toutes les femmes ».
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays. Ce qui a caractérise la sainteté des époux Martin, c’est leur capacité à vivre l’ordinaire de la vie en ayant une grande confiance en l’amour de Dieu et une relation de couple fondée sur la prière et la générosité. Un chemin possible pour toutes les familles qui le désirent. Louis et Zélie Martin ont formé un foyer d’amour et Thérèse écrira : « Le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres ». En pensant à ses parents, elle dira qu’ils étaient plus dignes du ciel que de la terre. Le pape François a proclamé saint, le dimanche 18 octobre 2015, à Rome, le couple Louis et Zélie Martin, un geste symbolique en plein synode sur la famille. Il nous faut le courage d’aller au fond de tout ce qui nous constitue pour demeurer en Dieu. Nous sommes les enfants de notre Père des cieux, des sœurs et frères qui s’aiment. Tous les amours qui sont en nous et que Dieu nous donne il va les épanouir à l’infini. Nous prenons conscience que celui qui vit en Dieu doit être considéré comme Jésus, l’enfant de Dieu. La terre est une préparation aux noces qui célèbrent le mystère du plus grand amour de Jésus pour le monde. Il nous faut suivre le chemin de libération que Jésus est venu nous offrir. Nous sommes créés pour un Amour au-delà de l’amour.
Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)
moine trappiste espagnol