7 Janvier 2022
Saint Raymond de Pennafort
Dominicain, Archevêque
(1175-1275)
Saint Raymond vint au monde l'an 1175, au château de Pennafort, en Espagne, et brilla non moins par sa vaste science que par ses vertus; il se fit même, dans l'enseignement du droit ecclésiastique, une réputation extraordinaire. Chargé par le souverain Pontife des plus hautes missions apostoliques et scientifiques, il dépassa partout les espérances qu'on avait conçues de lui.
Raymond étant entré dans l'Ordre de Saint-Dominique peu après la mort du saint fondateur; il devint général de cet Ordre. Dieu confirma par des miracles ses éclatantes vertus.
Dans une nécessité pressante, il fit cinquante-trois lieues marines sur l'Océan, n'ayant pour navire que son manteau. Appelant Dieu à son aide, il étendit, en effet, son manteau sur les flots, prit son bourdon à la main, fit le signe de la Croix, posa résolument le pied sur son frêle radeau et pria son compagnon de venir le rejoindre, après avoir fait un nouveau signe de Croix; mais celui-ci sentit sa foi défaillir et préféra la sécurité du port aux hasards d'une telle embarcation. Le Saint releva en haut la moitié du manteau en guise de voile et l'attacha au noeud de son bâton, comme au mât d'un navire. Un vent favorable ne tarda pas à se lever et le poussa en pleine mer, pendant que les matelots sur le rivage se regardaient muets de stupeur.
Six heures après, Raymond débarqua dans le port de Barcelone, se revêtit de son manteau aussi sec que s'il l'eût tiré de l'armoire, et, reprenant son bourdon, se dirigea droit vers le couvent. Les portes en étaient fermées; néanmoins il entra, apparut soudain au milieu de ses frères et se jeta aux pieds du prieur pour lui demander sa bénédiction. Ce prodige inouï se répandit bientôt dans toute la ville, car plusieurs personnes avaient été témoins de son débarquement.
La prière du saint religieux était continuelle et presque toujours accompagnée d'abondantes larmes. Notre-Seigneur lui avait donné pour familier un de Ses anges qui le réveillait à propos, pour lui permettre de vaquer à l'oraison. Il ne montait jamais à l'autel sans avoir confessé ses plus légères fragilités. Il disait souvent: "Les jours où de graves empêchements m'ont privé de la sainte Messe ont toujours été pour moi des jours de deuil et d'affliction."
Il employa les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Saint Lucien
Prêtre et Martyr
(† 312)
Samosate, ville de la Syrie, fut la patrie de saint Lucien; il reçut de ses pieux parents une excellente éducation, mais il eut le malheur de les perdre à l'âge de douze ans. N'ayant plus aucune attache au monde, il vendit ses biens, se fit moine et n'ambitionna qu'une gloire: celle de consacrer ses grands talents et sa vie entière à la connaissance des Saintes Écritures et à la défense de la vraie foi. Bientôt une école se forme autour de son nom à Antioche, et bon nombre de jeunes gens viennent chercher près de lui les leçons de la science et de la vertu. Son zèle émeut les ennemis de la religion de Jésus-Christ; il est arrêté par ordre de l'empereur Maximin et passe neuf ans dans un cachot. Là, il trouve le moyen d'écrire des lettres aux habitants d'Antioche pour les consoler et pour les affermir; il compose une savante apologie de la religion, qu'il ose présenter à ses juges. L'empereur essaye lui-même de vaincre ses résistances.
Après avoir employé en vain les plus séduisantes promesses, il l'expose à la dent des bêtes féroces; il lui fait subir les divers supplices de la roue, du chevalet, du feu, et d'autres encore; chaque tourment aboutit à une miraculeuse victoire. Le héros chrétien est reconduit en prison, où il passe quatorze jours dans les privations et les souffrances. L'Épiphanie approchait, et Dieu fournit à Son martyr la force et les moyens de la célébrer; il n'y avait point d'autel, et le cachot infect n'était pas approprié au sacrifice: "Ma poitrine, dit le Saint à ses disciples inquiets, servira d'autel, et vous qui m'entourez, vous formerez le temple qui nous dérobera aux regards des profanes."
Une dernière fois, Lucien est appelé devant le tyran, qui l'interroge: "Quelle est ta patrie? -- Je suis chrétien! -- Quelle est ta profession? - Je suis chrétien! -- Qui t'a donné le jour? -- Je suis chrétien!" Est-il rien de plus sublime que cette réponse? Elle fut bientôt suivie de la récompense, car Lucien jeté à la mer après avoir été attaché à une pierre énorme, consomma ainsi son sacrifice.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Saint André Bessette
Frère de la Congrégation de la Sainte-Croix
André (dans le civil Alfred) naît le 9 août 1845 à Saint-Grégoire-le-Grand (ancienne municipalité de paroisse du Québec, située dans le comté de Nicolet) dans une famille pauvre et devint orphelin dès l'âge de douze ans.
Obligé de gagner sa vie, il sera ouvrier non spécialisé, souvent exploité, mal nourri, mal payé. À vingt ans, il décide d'aller tenter sa chance dans les filatures du nord-est des États-Unis. Il y restera deux ans.
De retour au pays, Alfred Bessette se sent attiré par la vie religieuse. En 1870, il va frapper aux portes de la Congrégation de Sainte-Croix à Montréal. Désormais, il portera le nom de Frère André. Nommé portier au Collège Notre-Dame, il exercera les tâches les plus humbles au service de la communauté.
La vie de portier amène son lot d'imprévus et le frère André accueille souvent des visiteurs affligés de divers maux. À chacun d'entre eux, il recommandera de prier St Joseph. Peu à peu, des témoignages de faveurs obtenues arrivent au collège. Durant vingt-cinq ans, il recevra ainsi des gens dans son petit bureau ou dans la gare des tramways en face du collège.
Avec l'aide d'amis, le frère André construit une première chapelle dédiée à St Joseph en 1904 ; les visiteurs de plus en plus nombreux auront ainsi un lieu pour se recueillir et se reposer. Très vite, il faut agrandir. Une première fois en 1908 puis en 1910, et encore en 1917 alors que la nouvelle crypte pourra accueillir 1000 personnes. Mais ce n'est jamais assez grand pour accueillir tous ceux et celles qui le souhaitent. La communauté poursuivra des travaux, malgré les difficultés économiques des années trente, jusqu'à l'érection de l'Oratoire que nous connaissons aujourd'hui.
De plus en plus, on parle de miracles qui s'accomplissent sur la montagne. Homme de foi, le frère André se défendra toujours de cette réputation de thaumaturge qui lui était faite partout jusqu'aux États-Unis où il avait des amis. Il encourageait les gens à voir le médecin : « Je prierai le bon Dieu et saint Joseph pour vous. », disait-il.
À sa mort, le 6 janvier 1937, les journaux du temps ont rapporté que plus d'un million de personnes ont défilé devant sa dépouille. Le monde catholique nord-américain était en deuil.
Frère André Bessette a été béatifié le 23 mai 1982, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), et canonisé, le 17 octobre 2010, à Rome, par le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
La date de sa fête a été placée au 7 janvier.
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