16 Février 2022
Sainte Julienne de Nicomédie
martyre en Bithynie (IVe siècle)
Vierge et martyre à Nicomédie en Asie Mineure, elle fut condamné par son fiancé lui-même qui présidait le tribunal au nom et sous la pression impériale. Un martyrologe du moyen âge résume ainsi ses supplices: "Le plomb fondu la laisse intacte. Elle est balancée dans l'espace suspendue par les cheveux - elle puise de nouvelles forces dans l'eau bouillante où elle est plongée. - Faible vierge, elle triomphe des forces infernales - et ne cesse de vivre qu'au moment où sa main cueille la dernière palme."
Sainte Julienne de NicomédieElle vivait à Nicomédie quand ses parents voulurent la marier au préfet de la ville impériale. Mais elle avait donné sa vie au Christ et cette jeune mondaine demeura inflexible. Son amant devint son tortionnaire. Il la fit mettre nue devant lui pour la flageller. "Voici mes caresses." Il la fit pendre par les cheveux qu'elle en eût le cuir chevelu arraché. "Voici ta coiffure." Ses bourreaux eux-mêmes en furent touchés et beaucoup devinrent disciples du Christ. Ils furent sur le champ décapités. Elle-même, à dix-huit ans, eut également la tête tranchée.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, il existait au Val St Germain un pèlerinage très populaire, lié au culte de sainte Julienne. Sainte Julienne de Nicomédie fut martyrisée au troisième siècle en étant plongée dans une cuve de plomb fondu, devenu tiède à son contact, puis elle fut décapitée. Cette sainte était invoquée pour la guérison des fièvres, des épidémies, des maladies infantiles et de la stérilité. (diocèse d'Évry)
Chaque année, des centaines de pèlerins venus des paroisses environnantes venaient au Val-Saint-Germain pour offrir des «souches». Ce sont de gros porte-cierges en général en bois sculptés et peints, témoignages d'un art populaire et naïf.
Illustration: Sainte Julienne au milieu des «souches» des communes.
La légende dorée
Bx Joseph Allamano
Prêtre et fondateur de deux Congrégations :
« Missionnaires de la Consolata »
« Sœurs Missionnaires de la Consolata »
Joseph (Giuseppe) Allamano naît le 21 janvier 1851 dans une petite ville du nord de l’Italie (Castelnuovo d’Asti, aujourd’hui : Castelnuovo Don Bosco) ; sa mère était la sœur de saint Joseph Cafasso, alors recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata à Turin.
Il fréquenta l’école de saint Jean Bosco et devint en 1873 prêtre du diocèse de Turin. Sept ans plus tard, son évêque le nomme recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et responsable de la formation permanente des prêtres du diocèse. C’est ainsi que l’abbé Allamano se rend compte qu’il y a beaucoup de prêtres en Italie.
Dans les années 1890, avec son fidèle collaborateur Jacques Camisassa, il tente de fonder une communauté de missionnaires pour aller évangéliser l’Afrique, mais tous ses projets échouent.
Le 29 janvier 1900, il guérit miraculeusement d’une maladie grave et son évêque lui dit : « C’est pour que tu fondes un institut missionnaire ! »
Joseph Allamano se met tout de suite à la tâche et, en mai 1902, le premier groupe de quatre missionnaires (dont un laïque) part pour le Kenya.
En 1910, il fondera un deuxième institut, les « Sœurs Missionnaires de la Consolata ».
Il passe le reste de sa vie à diriger ses deux instituts missionnaires, à coordonner la pastorale au sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et à la formation des prêtres de son diocèse.
Il meurt à Turin le 16 février 1926.
Dans son homélie à la messe de la béatification de Joseph Allamano, le 7 octobre 1990, Saint Jean-Paul II a déclaré :
« En ce moment où il est accueilli parmi les bienheureux, Joseph Allamano nous rappelle que, pour rester fidèles à notre vocation chrétienne, nous devons savoir partager les dons reçus de Dieu avec nos frères et sœurs, sans discrimination de race ou de culture. »
Bx Mariano Arciero
Prêtre, surnommé la :
« Bibliothèque de Dieu »
On le surnommait la « Bibliothèque de Dieu» tant sa culture théologique, sa connaissance des Saintes Écritures et son empressement à répandre l’Évangile, partout où il allait, étaient grands.
Mariano Arciero, fils de Mattia et Autilia Marmora, de pieux chrétiens et modestes travailleurs ruraux, naît à Contursi, près de Salerne, dans le sud de l’Italie, le 26 février 1707.
Dès l’âge de 8 ans s’était fait remarquer, par son tempérament docile et sa profonde dévotion pour la Vierge, qu’il appelait « jolie Maman ».
Il fut invité à quitter la surveillance de ses moutons et sa famille pour aller à Naples, en compagnie de son précepteur Emanuele Parisi, qui devint son guide pour ses études, sa formation et durant toute sa jeunesse.
Devenu prêtre, don Emanuele initiera son protégé à la vie consacrée et ce dernier, se révélant tout de suite un élève intéressé et très appliqué, sera ordonné prêtre le 22 décembre 1731.
Son savoir en théologie, sa connaissance des saintes Écritures et sa préparation en sciences humaines attirèrent très vite l’attention du clergé napolitain. Mais le plus frappant fut cette fascination qu’il exerçait sur son auditoire, vaste et varié, lorsqu’il enseignait le catéchisme et prêchait, manifestant un zèle sacerdotal hors du commun.
Quand Mgr Gennaro Fortunato, Premier chanoine de la cathédrale de Naples, fut nommé évêque de Cassano all’Jonio en Calabre, il voulut avec lui le père Mariano dans son diocèse. Mariano y restera 20 ans, allant de ville en ville, comme un authentique missionnaire et pèlerin de l’Évangile ; il ramènera la discipline au sein du clergé et lui fera retrouver sa dignité, construira et reconstruira tant d’églises, en travaillant comme un ouvrier parmi les autres.
Le jeune prêtre passait le plus clair de son temps, jusqu’à 6 heures par jour, à instruire les petits, les adultes et les pauvres à la religion. Il a écrit un livre, édité cinq fois : « Pratique de la Doctrine chrétienne, en douze instructions et dialogues », proposant une méthode très efficace pour apprendre à devenir un parfait chrétien. D’où cet appellatif bien mérité d’ « Apôtre de la Calabre ».
À la mort de Mgr Fortunato, Mariano repartit pour Naples, passant par Contursi, où il alla embrasser sa mère, mais où il ne resta pas, comme guidé par on ne sait quel mystérieux et providentiel projet à reprendre son premier travail. L’archevêque de Naples, le cardinal Sersale, lui demanda de retourner à la prédication et à la catéchèse, et lui confia en même temps la direction spirituelle du Séminaire et de la congrégation de l’Assomption, un rôle qu’il prit très à cœur, conscient de devoir former pour l’avenir, de saints prêtres apôtres.
Il était un conseiller et un confesseur recherché par le clergé de Naples et d’éminentes personnalités, mais surtout le confesseur du peuple et des pauvres. Il reprit ses Missions dans tout le Royaume de Naples. Apôtre de l’Eucharistie, il restait très souvent dans la contemplation extatique du Mystère eucharistique ; grand dévot et amoureux de la Vierge.
Les souffrances furent son pain quotidien et l’accompagnèrent pendant plus de 50 ans : il vivait d’aumônes qu’il recevait et distribuait à d’autres qui en avaient plus besoin que lui, s’habillait modestement, mangeait et se reposait très peu.
Il mourut, comme il l’avait souvent prédit, le 16 février 1788, à Naples, à 16 h à l’âge de 81 ans. La Vénérable (aujourd’hui Sainte) Maria Francesca des Cinq Plaies, qui était là, a dit : « J’ai vu l’âme de don Mariano transportée aux cieux. Elle était entourée de deux anges, qui portaient deux couronnes : Jésus et la très Sainte Marie, qui le bénirent ».
Les prodiges, qui s’étaient déjà manifestés durant sa vie sur terre, continuèrent et se multiplièrent dès le jour de sa sainte mort. Le 24 avril 1830, le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830) signa le décret qui ouvrait la phase apostolique de sa cause ; le 14 août 1854 il fut proclamé vénérable par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) qui reconnut l’héroïcité de ses vertus, en disant de lui qu’il était « un très fidèle outil de Dieu pour le bien de l’Église ».
Le 15 octobre 1950, ses os furent transférés de Naples à Contursi, sa ville natale, avec le concours appuyé du peuple et dans un climat d’émotion générale : ses concitoyens retrouvaient « leur saint ».
Mariano Arciero a été béatifié dimanche 24 juin 2012, dans sa ville natale, à l’occasion d’une messe présidée, au nom du pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), par le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Card. Angelo Amato s.d.b..
Saint Onésime
Évêque d'Éphèse
(† 95)
Saint Onésime
Esclave d'un citoyen de Colosse nommé Philémon que saint Paul avait converti, Onésime, après avoir mal servi son maître, le vola et s'enfuit. Lorsqu'il eut dissipé tout ce qu'il avait pris, il vint se cacher à Rome; la bonté de Dieu l'y amenait pour le délivrer d'une servitude plus triste que celle dont il avait voulu s'affranchir par la fuite.
Il y rencontra saint Paul, captif. L'Apôtre, qui considérait également les maîtres et les esclaves comme des frères rachetés en Jésus-Christ, lui montra la gravité de sa faute, l'instruisit, le convertit et le baptisa. Depuis ce temps-là, il le regarda toujours comme son fils, d'autant plus cher qu'il l'avait engendré à Dieu dans les chaînes. Voulant le réconcilier avec Philémon, il le lui renvoie avec une lettre où il demande le pardon et même la liberté du fugitif:
"Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et Timothée, son frère, à Philémon, notre bien-aimé et coopérateur,... grâce à vous et paix de la part de Dieu notre Père et de Notre-Seigneur Jésus-Christ... La prière que je vous adresse est pour mon fils Onésime, que j'ai enfanté dans mes chaînes... Je vous le renvoie; recevez-le comme si c'était moi-même... Et non plus comme un esclave, mais comme un esclave, devenu un frère... J'avais pensé d'abord à le garder auprès de moi; mais je n'ai rien voulu faire sans votre consentement... S'il vous a fait tort ou qu'il vous soit redevable de quelque chose, mettez-le à mon compte. C'est moi, Paul, qui vous le rendrai... Oui, mon frère, procurez-moi cette joie dans le Seigneur... Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Ainsi soit-il."
Philémon reçut Onésime avec charité et le renvoya à Rome pour assister saint Paul dont il devint le compagnon fidèle. L'apôtre lui confia, ainsi qu'à saint Tychique, sa lettre aux Colossiens; il le nomma évêque d'Éphèse après la mort de saint Timothée.
Onésime eut le bonheur de saluer à Smyrne, saint Ignace d'Antioche qui se rendait à Rome pour y être exposé aux bêtes. Dans sa lettre aux Éphésiens, le martyr loue la charité de l'évêque d'Éphèse.
Le procureur d'Asie, voyant qu'Onésime, malgré la persécution, prêchait avec courage, le fit arrêter et l'envoya à Tertulle, gouverneur de Rome, ennemi personnel d'Onésime. Celui-ci le soumit à la torture et le fit lapider l'an 95.
Frères des Écoles Chrétiennes, Vie des Saints, p. 72-73
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