15 Mai 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Jean 13,31-33a.34-35.
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt.
Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. »
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)
fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
A Simple Path, p. 80 (Un Chemin tout simple; trad. de l'anglais par Frances Georges-Catroux et Claude Nesle; Plon Mame 1995, p. 83 rev.)
« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres »
Je dis toujours que l'amour commence à la maison : d'abord dans votre famille et ensuite dans votre ville. C'est facile de prétendre aimer les gens qui sont très loin, mais beaucoup moins facile d'aimer ceux qui vivent avec nous ou tout près de nous. Je me méfie des grands projets impersonnels : l'amour doit commencer par une personne. Pour parvenir à aimer quelqu'un, il faut le rencontrer, se rendre proche de lui. Tout le monde a besoin d'amour. Tous les êtres humains ont besoin de savoir qu'ils comptent pour les autres et qu'ils ont une valeur inestimable aux yeux de Dieu.
Jésus a dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il a dit aussi : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,40). Donc c'est lui que nous aimons dans chaque pauvre. Il a dit : « J'avais faim et vous m'avez donné à manger ; j'étais nu et vous m'avez habillé » (Mt 25,35). Je rappelle toujours
Méditation de l'Évangile
Vous aimer les uns les autres»
Abbé Jordi CASTELLET i Sala
(Sant Hipòlit de Voltregà, Barcelona, Espagne)
Aujourd'hui Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres. Même dans ce monde si compliqué où nous devons vivre, compliqué à cause du bien et du mal qui s'y mêlent et s'y amalgament. Fréquemment, nous sommes tentés de le regarder comme une fatalité, une mauvaise nouvelle, alors que nous, les chrétiens, sommes censés apporter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ dans notre monde violent et injuste.
En effet, Jésus nous dit «de nous aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés» (Jn 13,34). Et une bonne façon de nous aimer, de mettre en pratique la Parole de Dieu, c'est d'annoncer, à tout heure, en tous lieux, la Bonne Nouvelle, l'Évangile, que n'est que Jésus-Christ lui-même.
«Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur» (2Co 4,7). Quel est ce trésor? La Parole, Dieu Lui-même, et nous, nous sommes les poteries sans valeur. Mais ce trésor est une richesse que nous ne pouvons pas garder pour nous, car nous devons la répandre: «Allez donc! De toutes les nations faites des disciples (…), et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde» (Mt 28,19-20). Jean Paul II a écrit— «Celui qui a vraiment rencontré le Christ ne peut le garder pour lui-même, il doit l'annoncer».
Annonçons, donc, l'Evangile avec confiance; faisons-le, n'importe où, par tout les moyens dont nous disposons: en paroles, en œuvres et en pensée, par le journal, par l'Internet, au travail et auprès de nos amis... «Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche» (Ph 4,5).
Par conséquent, comme le Pape Jean Paul II le souligne, il faut employer les nouvelles technologies, sans ménagement, sans aucune honte, pour faire connaître aujourd'hui les Bonnes Nouvelles de l'Église, sans oublier que ce n'est que si nous sommes des personnes de bonne volonté et changeons notre cœur, que nous réussirons à transformer aussi notre monde.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Voici le seul salut pour notre chair et pour notre âme : la charité envers eux [malades, personnes dans le besoin] » (Saint Grégoire de Naziance)
« L’essentiel dans nos propos c’est le "nouveau fondement" de l’être qui nous a été donné. La nouveauté ne peut venir que du don de la communion avec le Christ, de vivre en Lui » (Benoît XVI)
« C’est la Volonté de notre Père " que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité " (1 Tm 2, 3-4). Il " use de patience, voulant que personne ne périsse " (2 P 3, 9). Son commandement, qui résume tous les autres, et qui nous dit toute sa volonté, c’est que " nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés " (Jn 13, 34) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2.822)
Homélies du Père Gilbert Adam
5e dimanche de Pâques, année C
Jésus dit : Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui, il le glorifiera aussitôt.
Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Jésus est vendu au grand prêtre par Judas ! « Maintenant, dit Jésus, le fils de l’homme est glorifié. » Nous pourrions penser le contraire ! Or Jésus relève le défi de l’Amour vainqueur. Nous sommes dans la peine quand l’adversité est là et que le trouble nous angoisse ! Nous avons de la peine à dire : "Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié en moi." La détresse et la misère de l’humanité est prise dans le mystère de Jésus qui nous sauve. Notre cœur peut déjà brûler d’amour en vérité, mais nous sommes toujours dans la nuit et là, il fait froid. Notre monde intérieur peut être dans le froid et dans l’orage, nous avons l’impression que la charité s’est refroidie, qu’elle n’existe plus. Cependant l’Amour infini de Dieu travaille au plus profond de notre être. "Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres, " est au cœur du message de l’Evangile. Nous nous rappelons la dureté des pharisiens et des scribes qui veulent prendre Jésus au piège de leurs questions.
Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez.
J’ai dit aux Juifs : Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi. Jésus nous demande de demeurer dans son Amour. Il nous demande d’aimer comme lui, quand nous ne comprenons pas le mal qui s’abat sur nous. La place que nous donnons à l’autre dans notre vie et dans notre cœur ne va pas changer à cause de l’épreuve. Le Christ nous a montré le chemin de l’amour fraternel qui repose sur la vérité, le don, le pardon. Jésus a tout donné, tout ce qu’il a reçu de son Père. Quand nous sommes dans l’épreuve, nous nous mettons à genoux et nous disons à Jésus combien nous avons besoin de lui, alors il prend en nous la première place. Ce n’est pas dans les moments où tout va bien que nous prions le plus, car c’est dans les moments difficiles que nous nous appuyons plus encore sur la prière, dans la foi. « Le Fils de l’homme est glorifié, » l’amour infini de Dieu envahit son cœur éternellement. Même si apparemment, de l’extérieur, c’est le froid le plus glacial, la colère la plus grande, la haine la plus forte, la trahison de l’amour, Jésus triomphe. Si l’amour de Jésus a triomphé du mal au Golgota, c’est pour qu’il triomphe encore en nous quand nous sommes dans des situations d’épreuves ! Au moment où Judas est sorti pour le livrer, quand Jésus essuiera l’attaque la plus radicale qu’il devra affronter, l’enfer, Jésus dira : « Le fils de l’homme est glorifié. » C’est le plein soleil de l’amour dans lequel l’humanité est victorieuse à jamais.
« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » Jésus nous a donné sa propre vie pour que nous vivions de lui. A sa suite, nous voulons donner le meilleur de nous-mêmes, sans réserve et sans calcul. Nous acceptons aussi les dons qui nous sont faits, comme Jésus a accepté de Marie le don de sa vie en ce monde. Nous acceptons tout ce que l’autre, même le pire de nos ennemis, peut nous apporter, comme un don de Dieu. Au-delà de la blessure qui nous est faite, nous vivons en Dieu pour vivre en frère. A la suite du Christ, à l’image de ce qu’il a vécu, nous demandons le courage de l’amour fraternel, le courage de la vérité, le courage du don, le courage du pardon. Pour vivre pleinement dans son amour, en lui, nous demeurons dans la foi. Humainement c’est impossible, mais Jésus nous donne, dans l’Esprit Saint, ce commandement de l’amour. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » Acceptant l’état de faiblesse dans lequel nous sommes, nous rejoignons l’abaissement de Jésus. Dans cet anéantissement, Jésus réchauffe la terre et il fait fleurir la création. « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. »
Nous demandons la grâce d’accueillir la faiblesse, l’humiliation et l’adversité dans le Saint-Esprit qui nous aide à aimer envers et contre.