« En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »
Nous fêtons aujourd’hui Catherine de Sienne qui vient en aide aux pauvres et aux malades de Sienne. L’Évangile choisi pour la fête de Catherine la fait exulter en étroite union avec Jésus. Là, elle trouve force et lumière pour faire face aux réalités de la vie. Jésus exulte de joie, dans l’espérance, il crie vers son Père sa louange. Ce qui provoque son admiration et son étonnement joyeux, c’est la pédagogie mise en œuvre par son Père pour le salut des hommes. Jésus a rencontré le refus des scribes, de tous ceux qui s’imaginent posséder la vérité. Au contraire, les petits et les pauvres acceptent de bon cœur de s’ouvrir à l’espérance qu’il leur apporte. Jésus laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser attiré par Dieu et se rallier à son dessein d’amour. Cette simplicité du cœur est une richesse de l’esprit et une clarté du regard. C’est la « science d’amour » qui est à la base de la fidélité et de la grandeur d’âme. La contemplation de Dieu dans la foi est là pour nous permettre de pénétrer dans le mystère de la Parole. C’est ainsi que nous pouvons apprendre la vraie charité. Le service envers l’autre a besoin de l’affection de notre cœur, de la lumière de Dieu. Jésus trouvait sa joie et son bonheur dans la soumission à son Père, dans leur unité d’Amour. Le principal souci de Catherine était l’unité d’Amour, l’unité de l’Église. Sans complexe, elle écrit au Pape, alors en Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. La spiritualité de Catherine de Sienne se manifestait par le don des larmes, signe d’une grande sensibilité et d’une belle tendresse. Elle invitait les prêtres et le Pape, qu’elle appelait le doux Christ sur terre, à être fidèles à leur responsabilités dans un constant amour de l’Église.
« Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
S’il n’y a qu’un seul salut et que ce salut vient par la foi au Christ vivant, les chrétiens sont de niveaux de culture différents. C’est la réalité de ce qui s’inscrit jour après jour dans le livre de notre vie que Dieu seul peut ouvrir ou fermer. Quel que soit le degré de notre culture, le brillant ou l’obscurité de notre situation, la vie quotidienne est faite de petites choses ou pèse le poids de notre amour, de notre charité. Le bon plaisir de notre Père est que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient déjà sur la terre. Aux yeux de Jésus, le savoir-faire doit se mettre au service d’une réponse de foi, il doit devenir le service d’un croyant qui aime. Il nous faut dire notre foi et rendre compte de l’espérance qui est en nous. Les moments de prière, d’écoute de Dieu dans l’activité quotidienne, exerce notre charité. L’Eglise annonce la Parole et réalise cette Parole qui est charité et vérité. Il nous faut être dépouillés de nous mêmes pour suivre le Christ pauvre. Le Royaume de Dieu est cet amour de Dieu reçu dans la pauvreté qui nous désapproprie de nous-mêmes. Jésus vient à notre table, il s’invite « Pain de Vie. » Nous préparons notre cœur pour lui par la prière et le désir de le rencontrer.
« « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Jésus nous donne humblement de le connaître car nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et c’est le Père qui révèle son Fils en nous. Il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme le crucifié qui est glorifié. Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu’avec les yeux de Jésus. Nous ne pouvons parler au Père qu’avec les paroles révélées par Jésus son Fils. C’est ce regard qui touche Dieu, ce sont ces paroles qui le rejoignent. Les humbles et les hommes de bonne volonté sont ceux qui acceptent de se mettre à l’école de Jésus. Il nous donne la joie du Royaume, l’allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés. Le joug de Jésus ne blesse pas, son fardeau est léger parce qu’il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité. Nous passons notre vie à chercher le repos, nous pouvons le trouver en servant et en aimant. Catherine de Sienne est pour nous un modèle d’harmonie pour entrer dans le repos de Jésus, dans l’humilité et la douceur de la croix, sa priorité est toujours la fidélité au Saint Esprit.
moniale bénédictine