« C’est toi, Dieu, ma forteresse : (...) Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure. J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu ! » (Ps 42)
Seigneur, augmente ma foi et ma confiance en toi !
1. À la différence de Marc et de Matthieu, Luc introduit ce passage par ce verset : « En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. » À deux autres moments dans son Évangile, Luc mentionne la prière de Jésus, il s’agit du baptême du Christ et de l’appel des douze apôtres. Nous savons que cette prière du Christ qu’il nous transmet dans le Notre Père est une communion de sa volonté à celle du Père et un cœur à cœur avec le Père. En mentionnant la prière de Jésus, Luc nous invite à reconnaître dans ce passage un moment fondamental dans la révélation que le Fils nous fait en intime union avec le Père, étant son Verbe, sa parole faite chair. Il s’agit de la Passion qu’il va devoir vivre.
2. Saint Pierre professe que Jésus est le Messie, il n’a pas encore vécu l’épreuve de la Passion. Sa foi, fruit du travail de l’Esprit en lui, n’a pas encore dû se confronter aux expériences humaines les plus dures, d’où son rejet de la Passion du Christ en Matthieu et en Marc et sa trahison au début de la Passion du Christ. À l’image de saint Pierre, nous aussi nous sommes interpellés par le Christ pour faire jaillir en nous le don de la foi. « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » C’est comme un appel à le reconnaître toujours plus dans notre vie comme celui qui est la vie et qui nous sauve, même si nous ne savons pas encore bien comment ni par quels chemins.
Comme saint Pierre, Jésus nous guide sur le chemin de la foi et nous prépare aux dénouements inconcevables selon les pensées humaines où débouchera notre foi. Luc nous fait entrevoir les combats auxquels notre foi en Dieu est confrontée au milieu des situations douloureuses, quand nous expérimentons l’abandon de Dieu, l’écroulement de nos certitudes, l’expérience de la force du mal par-delà celle du bien, la force du désespoir face à des situations de morts, etc. Notre foi est bien ébranlée et mise à rude épreuve. Ce passage correspond justement à cette articulation entre la foi et l’expérience de la Passion que tout chrétien, à l’image du Christ, traverse. L’expérience du Christ ressuscité ne passera que par cette confrontation dans notre propre chair.
Ces paroles du Christ sont donc une promesse, certes inquiétante, mais source d’espérance car elle annonce la Résurrection en même temps que la Passion. C’est de l’expérience du mystère pascal que nous sommes appelés à témoigner en son temps. Laissons le Christ nous dépouiller de nous-mêmes et nous amener à entrer dans ce mystère pascal pour en sortir revêtus de sa personne et là il ouvrira notre bouche pour témoigner qu’il est le Messie, le Fils du Dieu vivant qui est venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en plénitude !
Jésus, tu sondes mon cœur, tu connais mon amour pour toi et la force de ma foi. Je sais que tu es le bon berger, celui qui me guide à ta suite. Je ne connais pas les chemins que tu me fais traverser ni présentement ni dans le futur mais je sais que tu es là et que comme saint Pierre tu me conduis vers toi.
« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. » (Ps 22, 1-6)
Remettre ma vie entre les mains de Dieu et prier pour qu’il affermisse la foi de son Église.